22 février 2018
Bas les masques (de fatigue) ! Le confort de l’hôtel a bien opéré. On entend le cliquetis énergique des cuillères dans les tasses du matin et bien des bavardages : le groupe est au mieux de sa forme.
Parfait, cours de Tai chi pour tout le monde… Gymnastique, mais ce n’est pas prévu au programme !
Tien, arrivé tout sourire, nous confirme dans les grandes lignes le programme du jour : de l’historique, du nautique, de l’analytique, de l’ethnique, du typique mais pas de gymnastique…
Journée chargée donc qui demande un chouia de docilité et d’écoute. La bande est prête pour l’exercice : c’est avec entrain que le départ s’organise pour le premier rendez-vous. Il paraît que le Musée vietnamien d’Ethnologie vaut le détour.
Du pèle mêle d’informations qui nous vient aux yeux et aux oreilles, retenons l’intelligence de toutes ces populations qui conjuguaient avec brio leurs différences, cet artisanat très ancien et « organisé » où villes et villages avaient leur spécificité et qui permettait ainsi à chacun d’exister, les costumes chatoyants où les soieries et les broderies fusionnent à merveille, les nacres indissociables de l’Orient.
C’est un musée remarquable par sa présentation superbement organisée : Un hall en tambour présente l’ensemble des ethnies (54 au total). Les Viets représentent à eux seuls 86% de cette population. Les minorités comptent pour les 14% restants et ce sont – pour l’essentiel – des Muong, des Tho et des Chut.
Le seul mais vaste étage en croissant soigne l’aspect didactique de l’exposition : vitrines, panneaux informatifs, petites scènes de la vie quotidienne, artisanat, etc.
Le plus impressionnant est peut être le grand jardin qui ceint le musée, puisqu’il abrite les maisons – taille réelle – des principales ethnies. Il est donc possible d’y pénétrer et de mieux comprendre cette culture où le lien avec la famille reste aujourd’hui encore indéfectible.
Très vite, les visites s’enchainent : musée de la laque (démonstrations, explications et acquisitions entre tumulte et frénésie), démonstration de calligraphie, déjeuner (délicieux), visite du temple de la littérature…
Aïe, « Mandarin » ! Voilà un mot qui s’est échappé des commentaires de Tien. Pourquoi faut-il que je me focalise dessus.
« Si j’étais mandarin, toi tu serais ma mandarine i i ine… »
C’est terrible de penser à cette petite comptine apprise petite … alors même qu’il est question de Confucius.
Nous avons la bonne fortune d’y arriver alors que s’y déroule une offrande pour la fête du Têt. Il règne ici un parfum d’encens très prononcé, où se mêlent recueillement, tradition et respect. C’est coloré, musical, tellement différent des fêtes de nouvel an de l’Occident ! Ici rien ne sombre dans l’oubli, tout est magnifié, honoré.
En témoigne, l’exégèse délivrée par Tien d’un passé composant en partie le présent des Vietnamiens.
Inévitable aussi, la rencontre avec l’historique et l’Oncle HO (Ho Chi Min), fondateur du Vietnam moderne, communiste et anticolonialiste de la première heure. C’est la figure emblématique du pays, la cheville ouvrière de sa réunification. Le mausolée où repose sa dépouille (embaumée) est toujours gardé par des militaires en blanc, la couleur du deuil. Nous y assisterons à la relève de la Garde.
On va, on vient de pagodes en musées, de traditions en modernisme, de légendes parfois terribles en éclats de rires futiles. Mais la journée est loin d’être terminée… Avant les gourmandises du soir, place au grand classique.
Voilà bien encore une tradition dont l’ancrage du passé perdure aujourd’hui encore.
Les marionnettes sur l’eau ne sont que la représentation de ces paysans qui s’activent dans les rizières, de l’eau jusqu’à la taille.
Inutile de vous dire combien ce travail est pénible. Le spectacle, lui, est plaisant. Il est même original pour nos yeux d’occidentaux. Les marionnettistes manipulent leur perche avec dextérité donnant ainsi de la crédibilité à chaque tableau présenté.
23 février 2018 – Départ pour la région de NINH BINH
Quelle journée incroyable !
Nous avons quitté Hanoï tôt ce matin pour la Baie d’Ha Long terrestre. Avant d’y arriver, au détour du temple de Tinh Ninh Binh, nous avons rencontré un moine solitaire et divin dans le temple de Thai Vi qui s’est donné pour mission de veiller sur ce dernier. Il émane de lui de la noblesse sous son petit chapeau gris qui cache à peine sa chevelure poivre et sel. Ajoutez-y une élégante et longue barbe blanche et vous aurez le portrait de notre sage. Les rôles seront vite distribués, nous le public, lui l’artiste…
Le voilà donc qui nous livre un concert informel et à sa guise pendant plusieurs minutes. C’est d’une telle pureté – disons unique, comme l’est la seule corde de ses instruments. Et cela vaut bien une offrande.
Re-calés dans les fauteuils confortables de notre bus, nous re-partons en direction de Ninh Binh, ancienne capitale du Viet Nam.
Y a t-il seulement un mot pour qualifier cet endroit ? Émouvant, me paraît convenir par sa définition.
La Baie d’Ha Long terrestre c’est une mosaïque de rizières, de formations rocheuses appelées îlots kharstiques, de grottes ancestrales, de femmes qui rament parfois avec leurs pieds et… de vélos.
Des lustres nous séparaient de la dernière fois où nous chevauchions ces engins. C’est dit pour nombre d’entre nous, mais le vélo ne s’oublie pas.
Pour découvrir la région de Tam Coc avec TIEN, ce sera donc balade cycliste de plusieurs heures. Douze kilomètres, entrecoupés de ce tout aussi long tour en barque avec une rameuse de compétition fort sympathique bien que ne parlant ni véritablement l’anglais, ni véritablement le français. Mais est-ce bien nécessaire pour se comprendre ?
Et puis – comme rien ne nous arrête – nous y ajouterons une bonne petite grimpette pour visiter la Pagode de Bich Dong, nichée dans les grottes.
Tout ce sport, c’est beaucoup d’émotion tout de même !
Peut être que demain, nos gambettes s’en souviendront un peu. Si pour le moment, c’est le rire qui prédomine, la négociation avec TIEN pour surseoir à l’ascension du Mont Hang Mua est ouverte…
A suivre !
24 février 2018 – NINH BINH/THUNG NHAM
Victoire arrachée dans le bus, nous ne monterons pas les trop nombreuses marches du Mont Hang Mua : Plus de 450 et de grandeurs inégales, bref un supplice pour des jeunes dont la moyenne d’âge se situe à 64 ans : Ceci grâce à Noémie, la benjamine, 21 ans au compteur, qui tempère bien cette moyenne.
La région de Ninh Binh est suffisamment immense pour nous offrir des surprises. Il y a là des cathédrales de rochers calcaires, posées côte à côte, où s’immiscent de longues touches de vert, elles-mêmes entrecoupées de filets d’argent. Dans ce décor et avec la brume, les rizières sont irrésistibles et nous n’y résistons pas. D’autant qu’il y a une phalange de paysans (hommes et femmes) qui s’y active. C’est beaucoup de bonheur pour nos adeptes du boitier numérique qui ne se gênent pas pour saisir des attitudes, des gestes ancestraux mille fois répétés, des portraits, des histoires, des décors du plus épuré au plus construit. Ils ne mesurent pas leur enthousiasme aussi les entend t-on souvent tenir conciliabule sur les clichés de l’un ou l’autre. Ils se régalent !
Comme c’est amusant de les voir se suivre pour prendre le même cliché.
On peut fermer les écoutilles : Ici, c’est presque calme. Tout au plus quelques coups de klaxons de-ci, de là. Hanoï et son agitation semblent bien loin. Profitons pleinement de la sérénité ambiante quelques minutes encore, comme le font nos princes de la liberté, nos virtuoses de la pose (ou pause). Il est acté qu’un sampan nous attend à quelques kilomètres et qu’il doit nous amener jusqu’au site de Thung Nham.
L’embarcation est ancienne, c’est vrai, beaucoup de bruit et quelques odeurs incommodantes mais elle nous a servi du miel sur la forme comme sur le fond. Les deux se touchent, c’est bien connu, non ? Les paysages, les reflets, les effets de lumière se sont succédés avec une telle force de caractère que nos yeux s’en étonnent encore. C’est la fête du Têt qui stoppera cette belle échappée, non sans nous laisser quelques compensations : une balade dans le village catholique qui précède le point de chute inatteignable, des enfants nombreux et souriants, une grand mère digne et imperturbable, etc.
Puis vient l’heure du déjeuner. Au Vietnam, ils sont véritablement généreux, les petits appétits n’ont qu’à bien se tenir. Les nems sont à tomber, les Pho, les brochettes aussi semble t-il, les fruits sont sucrés, surtout lorsqu’ils sont flambés…
Nous avons maintenant rendez-vous à l’embarcadère de Thung Nham pour une dernière balade en barque avant de retourner sur Hanoï pour y prendre un train de nuit.
Mais ici, c’est un peu comme dans un feuilleton à suspense. Chaque petite balade apporte son lot d’exceptionnel. Et là, la surprise est de taille, car de nos embarcations, ce sont bien des singes que nous apercevons descendant de la montagne, une pelisse blanche sur les épaules : Des Doucs à pattes grises .
Et comme nous avions quartier libre à Hanoï, nos élites de la photo ne se sont pas privées pour surprendre et prendre quelques jolies scènes d’amour.
Attendez, on ne se quitte pas sans lire le recto de notre carte postale !
Journées très chargées, parfois humides, mais tellement incroyables et joyeuses.
Tam biêt, hen gãp lai
Hop, je serai le premier à laisser un commentaire cette fois … De très belles photos (de l’authenticité dans ces portraits) avec un cliché plus exceptionnel … Vive le vélo !
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Bon jean Michel à vélo vaut le détour…..
Merci pour ces beaux cliches . La beauté de ce pays ne se dément pas. J’attends avec impatience la suite .
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Ma parole, mais c’est sportif ! J’aime beaucoup la photo des cyclistes … les autres aussi mais ça, ça va sans dire : merci de nous faire partager votre séjour de si belle manière.
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Merci pour ce magnifique reportage .Jattends la suite avec impatience
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Magnifique..pas d autres mots..et le vélo trop sympa..On voit à vos visages que vous vous régalez!!!
À bientôt les amis…
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Bravo !!!!!!!
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Alors là les z’amis super, un séjour culturel ET sportif ….. vous allez devoir vous reposer en rentrant !! Merci de votre partage et pour Dominique bravo pour tes mots, les récits sont tellement vivants qu’assise dans mon canapé j’ai vraiment l’impression de vous accompagner, à la prochaine
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Merci pour le compte rendu de vos pérégrinations. A bientôt pour la suite!…
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Vous nous mettez l' »oh ! à la bouche ! Profitez bien et faite nous partager ces beautés .A très vite . BISOUS à toutes et tous .
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Photos magnifiques des paysages et autochtones.
Captures d’instants magiques, tels les visages de vélocipedistes circonspects mais riants, (les choup’s en tête), j’adore !
Je vous souhaite de merveilleuses découvertes locales, et reviendrai fouiner pour de nouvelles pépites.
Bonnes pérégrinations à tous !
Ô2
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Une vrai histoire racontée et vue comme un petit film S U P E R B E !!!!
Les élèves ont bien suivi les cours de Jean Michel !!
Amitiés à tous
AM
PS / on est sous la neige à Canet ce mercredi 28/2 !!!
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