Le bracketing d’exposition


Les photographes sont souvent confrontés à des éclairages compliqués. Les nombreuses variations entre les zones claires et les zones sombres perturbent le photographe qui ne sait plus quels réglages adopter.

De telles situations imposent de contrôler l’exposition manuellement tout en réalisant une série de photos. Le problème, vient du fait que ce travail demande du temps, et que l’environnement est parfois en mutation (coucher de soleil qui change très rapidement).

Aujourd’hui, la plupart des appareils numériques disposent d’une fonction appelée « Bracketing d’exposition » qui peut être utile pour résoudre les problèmes liés à un éclairage  compliqué. C’est cette technique du bracketing d’exposition que nous allons étudier aujourd’hui.

Le bracketing consiste à demander à votre appareil de réaliser une séquence de trois à cinq images (selon les boîtiers) à différentes expositions, sans avoir à faire ce travail manuellement.

Une fois les prises de vue réalisées, elles sont importées dans un logiciel disposant de l’option « fusion HDR« . C’est le cas, par exemple, de Photoshop, de Lightroom ou encore de l’excellent Aurora HDR 2019. Le logiciel va donc récupérer les zones bien exposées de chaque image afin de créer une image composite parfaitement exposée.

Prenons un exemple :

Photo n° 1 : exposition correcte proposée par le boitier (mesure matricielle de la lumière).
Photo n° 2 : l’exposition a été réglée à -3 dans le menu bracketing. La partie externe apparaissant au travers des fenêtres est correctement exposée.
Photo n° 3 : l’exposition a été réglée à +3. Les zones sous exposées de l’image 1 présentent plus de détails.

Voici une série de 3 images résultant d’un bracketing d’exposition. Cette série a été réalisée au format RAW afin de disposer d’un maximum de latitude lors du traitement futur des images. Mon appareil (Sony A7III) était fixé sur un trépied afin d’obtenir un cadrage strictement identique de chaque image. Lors du réglage du bracketing, j’ai demandé à mon boîtier de faire une série de 3 photos ; la première sans correction d’exposition (0), la deuxième avec une correction de -3 (équivalent à fermer de 3 diaphragmes) et la dernière à +3 (équivalent à ouvrir de 3 diaphragmes). On représente généralement ce réglage ainsi : -3 – 0 – +3.

L’exposition de la photo n° 1 est telle que proposée par le boîtier en mesure matricielle (mesure de la lumière sur l’ensemble de l’image). On remarque plusieurs problèmes liés à une exposition difficile : les fenêtres sont surexposées, le tableau se trouvant entre les deux fenêtres est sous exposé, la lumière forte provenant des fenêtres a perturbé la cellule de mon appareil et provoqué une sous exposition générale de l’image.

Nous sommes dans un cas typique de lumière difficile.

L’exposition de la photo n° 2 a été réalisée avec une correction d’exposition de -3, afin que le paysage qui apparaît au travers des fenêtres soit correctement exposé. Le salon est plongé dans l’ombre, mais ce sont les fenêtres qui nous importent ici.

L’exposition de la photo n° 3 a été réalisée avec une correction d’exposition de +3. L’image est surexposée, mais cela permet de récupérer des détails dans les parties à l’ombre.

Les trois photos ci-dessus ont été importées dans le logiciel Aurora HDR 2019 (version d’évaluation utilisable totalement pendant 10 jours). Voici la photo finale, après la fusion HDR et la correction des déformations sous Lightroom.

Remarquez que toutes les parties de l’image sont correctement exposées, ce qui est impossible avec une seule photo.

Comment réaliser un bracketing d’exposition ?

  1. Placez votre appareil sur un trépied afin d’obtenir 3 images cadrées de manière identique, mais avec des expositions différentes. En intérieur l’appareil sur trépied doit se trouver à une hauteur de 1,10m à 1,20m.  Affichez éventuellement le niveau électronique et veillez à ce que les verticales ne soient pas déformées. L’image ci-dessus à été prise à 18mm (avec le 16-35mm de Sony).
  2. Désactivez la stabilisation de votre objectif et du capteur s’il est stabilisé (avec un boitier Sony : Steadyshoot = Off). Sur un trépied, le système de stabilisation recherche du flou de bougé et, comme il n’en trouve pas, il en fabrique…
  3. Munissez-vous d’une télécommande, à défaut utilisez le retardateur.
  4. Réglez votre boîtier sur Bracketing d’exposition. Plusieurs types de bracketing existent : bracketing d’exposition, bracketing ISO, bracketing de vitesse, de balance des blancs…
  5. Réglez la correction d’exposition souhaitée entre chaque image : dans le cas ci-dessus (-3 – 0 – +3) mais il est aussi possible de choisir -2 – 0 – +2 ou encore -1 – 0 – +1. Pour faire votre choix, vous devez tenir compte de l’écart de luminosité entre les hautes et les basses lumières.
  6. Déclenchez. L’appareil va prendre automatiquement une série de 3 images en changeant l’exposition de chacun d’elle.
  7. Si vous n’avez pas de logiciel acceptant la fusion HDR, téléchargez la version d’essai de Aurora HDR 2019.
  8.  

8. Lancez Aurora et cliquez sur le bouton « Traitement pas lot » afin d’ouvrir la fenêtre d’importation des images.

9. Glissez vos trois images dans la zone d’importation et cliquez sur le bouton « Continuer ».

10. Sélectionnez les éléments de la photo finale, notamment le type de traitement HDR. Validez, le logiciel lancera la construction de l’image composite.

Voilà, vous savez maintenant quoi faire lorsque la lumière devient difficile. Un dernier conseil : n’utilisez le bracketing que lorsque votre sujet est parfaitement immobile. Cela ne fonctionne pas avec les isujets dont une partie est mobile.

Amusez-vous bien !

Jean-Michel

11 réflexions sur “Le bracketing d’exposition

  1. Fagoa

    Merci Maître, tes cours sont de plus en plus clairs (et sans obscur) mais fais attention tes élèves sont devenus, petit à petit, des photographes.
    Evidement que ma flatterie finit par une demande : un cours sur le trombinoscope.

    Respectables salutations

    Fagoa

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  2. J’ai expérimenté ça à Lanzarote avec mon Fuji XH1 à main levée avec rafale de 3 photos, ensuite fusion avec Photomatix pro qui est devenu gratuit avec un preset soft. C’est impressionnant d’efficacité sur le resultat

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  3. Christian Poulin

    Est-il préférable de faire un bracketing avec le temps de pose plutôt qu’avec l’ouverture, la profondeur de champ pouvant être affectée lors de la surexposition avec une grande ouverture ? De la même manière, la surexposition avec une sensibilité ISO élevée peut induire du bruit dans l’image, ce qui rend possiblement cette option moins intéressante je crois.

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    1. Un magnifique travail ! J’aime le HDR quand il sait rester sobre et non quand les couleurs deviennent exubérantes. Tes images sont magnifiques, car elles conservent leur réalisme tout en rendant hommage à une très belle île des Canaries. Bravo !

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