Un oiseau à l’honneur : le Râle d’eau


Après vous avoir parlé de la Talève sultane, je souhaite vous faire connaître, ici, un bel oiseau, difficile à apercevoir tant il est farouche et rapide : Le Râle d’eau (Rallus aquaticus).

Habitant des zones humides, le Râle d’eau vit caché dans les roseaux touffus des étangs, marais et rivières aux eaux peu profondes.

De la famille des rallidés, l’adulte mesure de 23 à 28 cm de long pour une envergure de 38 à 45 cm.

Les mâles pèsent généralement entre 88 g et 190 g et les femelles, plus légères, entre 74 et 138 g.

Il possède un corps aplati latéralement lui permettant de se frayer plus facilement un chemin dans les roselières, son habitat préférentiel.

Ses parties supérieures sont brunes et ses parties inférieures gris-bleu. Il a des rayures noires sur les flancs, de longs orteils, une courte queue et un long bec rougeâtre.

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Les jeunes sont similaires aux adultes, mais la partie gris-bleu du plumage de l’adulte est chamoisée. Les nouveau-nés sont couverts d’un duvet noir, comme chez tous les autres râles.

Son cri, très caractéristique, trahit sa présence. Il peut être assimilé à celui d’un cochon qu’on égorge. Il s’élève brusquement de la végétation, s’accélérant et se terminant par des petits grognements. Il est émis habituellement au crépuscule ou lorsque l’oiseau est dérangé.

Cette espèce est territoriale et défend l’espace qu’elle occupe pendant la période de reproduction, mais également durant l’hiver. Les oiseaux peuvent se battre, notamment en période de reproduction, chargeant l’intrus avec le cou dressé. Les deux membres d’un couple peuvent parfois attaquer en même temps pour protéger leur nid. Durant l’hiver, les plus gros mâles dominent, mais les agressions sont moins courantes et les animaux cherchent plutôt à intimider l’intrus, en se tenant bien dressés, en secouant la tête et en menaçant avec leur bec.

De nature paisible, il explore les végétaux aquatiques en quête de nourriture, sa queue brève agitée de mouvements incessants.

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C’est une espèce très discrète qui reste dissimulée dans la végétation le plus clair de son temps, rendant difficile son observation. En alerte, il se fige sur place puis finit par se précipiter à couvert.

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Le râle préfère courir que voler. Il marche en levant haut les pattes, mais se tapit dès qu’il cherche à s’abriter.

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Cependant, lorsqu’il se décide à prendre son envol, il stagne à faible hauteur, au ras de la végétation, les pattes pendantes et ne tarde pas à se poser.

Bien que son vol paraisse peu efficace, l’oiseau peut parcourir de longues distances au cours de ses migrations nocturnes, durant lesquelles il est parfois victime de collisions avec des lampadaires ou des lignes électriques.

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Il peut également nager sur de courtes distances mais il ne s’éloigne jamais du couvert.

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Malgré ses longs doigts en apparence peu adaptés, le râle peut se percher au sommet des joncs, des roseaux et même sur les branches des arbres.

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Le Râle d’eau est omnivore, mais préfère les proies animales. Celles-ci incluent des sangsues, des vers de terre, des gastéropodes, de petits crustacés, des araignées, et une grande variété d’insectes terrestres et aquatiques et leurs larves.

De petits vertébrés comme des amphibiens, des poissons, des oiseaux ou des mammifères peuvent être consommés occasionnellement.

A ce sujet, j’ai eu le privilège d’assister à de longues scènes de pêche ; L’oiseau, posé en eau peu profonde, fouillait la vase à l’aide de ses pattes et allait se poster à l’écart, observant la zone remuée. Les poissons, attirés par le remue ménage, venaient voir si quelques vers ou autres proies n’auraient pas été délogées. C’est alors que le Râle attaquait, vif comme l’éclair et avalait les poissons, les uns après les autres.

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Les vertébrés sont empalés avec le bec de l’animal qui brise ainsi la colonne vertébrale de sa proie. Il peut se nourrir également de cadavres d’autres oiseaux.

Le râle consomme des végétaux en automne et en hiver principalement, et son régime inclut des bourgeons, des graines, des fleurs, des pousses de plantes aquatiques, des baies et des fruits. Les jeunes râles sont principalement nourris d’insectes et d’araignées.

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Le Râle d’eau trouve sa nourriture au sol ou dans la boue, et il la rince alors dans l’eau avant de la consommer. Après une pluie, il lui arrive de sonder le sol à la recherche de vers de terre. Il peut plonger la tête dans l’eau jusqu’au dos pour attraper sa proie.

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Le Râle d’eau suit des trajets bien définis lorsqu’il est en quête de nourriture, et revient fréquemment dans les meilleurs coins de chasse. Opportuniste, il est capable de sauter pour attraper des insectes sur les plantes, de grimper pour trouver des baies ou de déloger des pommes qu’il pourra manger au sol.

Il tue de petits oiseaux (Verdier d’Europe, Rousserolle turdoïde) en les empalant ou en les noyant, notamment si ces derniers ont une capacité à fuir limitée.

Son comportement agressif en dehors de la période de reproduction peut le conduire à attaquer d’autres rallidés comme la Marouette ponctuée ou la Marouette de Baillon.

 Oiseau monogame, le Râle d’eau  se reproduit dans les roselières et autres zones marécageuses disposant d’une végétation haute et dense. La femelle est plus terne que le mâle.

Il y construit son nid, juste au-dessus du niveau de l’eau, avec diverses plantes collectées à proximité. Les œufs, de couleur écrue, sont principalement couvés par la femelle et éclosent après 19 à 22 jours d’incubation.

La femelle défend ses œufs en chassant les intrus ou même parfois en déplaçant le nid.

Mâles et femelles sont des oiseaux territoriaux, qui peuvent se montrer agressifs tout au long de l’année.

Parmi les prédateurs du Râle d’eau, on compte un grand nombre de mammifères (chats, chiens, Loutre d’Europe…) et de grands oiseaux (Butor étoilé, Héron cendré, Busard des roseaux, Chouette hulotte, Hibou des marais, Grand-duc d’Europe, Aigle criard, Faucon crécerelleFaucon pèlerin …)

Si, lors d’une promenade dans une zone humide, vous entendez des cris semblables à ceux d’un  cochon qu’on égorge ; Vous saurez alors qu’un Râle d’eau n’est pas loin et que, même si vous ne l’avez pas vu, lui en tout cas vous a aperçu ou entendu.

Immobilisez-vous et ne faites aucun bruit. Avec un peu de chance et de patience, il n’est pas impossible que vous le voyiez surgir des roseaux …

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Michel Fernandez


D’autres photos sur mon site : www-mes-photos-nature.fr

 

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