Un oiseau à l’honneur : Le Guêpier d’Europe

Aujourd’hui je souhaiterais vous parler d’un oiseau que l’on ne présente plus car très connu de par son plumage aux couleurs chatoyantes : Le Guêpier d’Europe (Merops apiaster).

Très bel oiseau de la taille d’une Grive draine (28 cm pour une masse moyenne de 60 g et une envergure de 45 à 50 cm), le Guêpier d’Europe est élégant, semblable à un arc-en-ciel quand il est en vol. Visiteur d’été dans le sud de l’Europe, ce joli guêpier est un régal pour les yeux !

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Ses couleurs aux reflets métalliques sont composées de bleu-vert turquoise au ventre, au poitrail et au bas des ailes, de brun-roux sur le dos, la calotte et le haut des ailes, vert sombre de la queue, noir du bec légèrement incurvé et comme prolongé d’un trait de plumes également noires, iris rouge dans un œil noir, jaune bordé de noir pour la bavette.

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Autre caractéristique de cet oiseau : Ses cris roulés, permettant de le reconnaître même quand on le discerne à peine dans le ciel.

Le Guêpier d’Europe fréquente les berges sablonneuses des cours d’eau, les falaises d’éboulis et même les talus en bord de routes ou des chemins où il creuse des terriers. Il vit souvent en colonies et aime se percher avec ses congénères sur les branches saillantes, les fils électriques et les poteaux.

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Il vole à la manière des hirondelles : battements d’ailes tantôt secs, tantôt en plané en vol direct, à la manière des pics : trajectoire onduleuse, battements d’ailes rapides avant une longue glissade, les ailes collées au corps.

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Le Guêpier d’Europe se nourrit en priorité d’Hyménoptères tels qu’abeilles, guêpes et frelons, mais aussi d’autres insectes tels que des cigales, des libellules, des papillons, des punaises ou des  orthoptères (criquets, sauterelles) et coléoptères (hannetons…)

Il les capture en vol, depuis un perchoir exposé d’où il s’élance à leur poursuite. Avant d’avaler sa proie, il la frappe sur une surface dure pour enlever le dard. Un seul guêpier peut consommer jusqu’à 250 abeilles par jour !

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Il rejette fréquemment des pelotes contenant les parties indigestes des insectes.

Au début de la saison de reproduction, le Guêpier d’Europe effectue quelques parades qui mettent en valeur les couleurs vives de son plumage. Les couples se forment sur les zones d’hivernage en Afrique.

Les parades vocales sont importantes. L’oiseau gonfle les plumes de la calotte et du cou, déploie sa queue vibrante et relève les ailes tandis qu’il chante.

Il fait aussi des offrandes de nourriture à la femelle, très vite après leur arrivée sur les aires de reproduction. Les accouplements suivent en général ce comportement, mais souvent après plusieurs offrandes.

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Le Guêpier d’Europe nidifie habituellement en colonies.
Très vite après leur arrivée sur les aires de reproduction, le couple et quelques aides creusent le terrier sur le site de naissance du mâle. Le nid est situé dans un endroit sablonneux plat ou en pente, mais souvent dans des parois terreuses.

Les guêpiers enlèvent entre 7 et 12 kg de terre du tunnel, et la construction peut durer entre 10 et 20 jours. Le terrier mesure de 70 à 150 cm de long. Il est de section ovale, de 7 x 9 cm. Il peut être droit ou légèrement courbe, souvent horizontal mais parfois incliné selon le site.

La femelle dépose 4 à 10 œufs à un ou deux jours d’intervalle. L’incubation dure environ 20 jours. Les deux sexes prennent des tours pour couver.
Les poussins naissent nus et aveugles sur une période de 2 à 6 jours. Les plumes poussent un peu plus tard et en même temps, le poussin voit et bouge, et devient agressif.

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Les jeunes sont nourris par les adultes et quelques aides. Ils atteignent le poids des adultes à l’âge de 20 jours. Les parents les nourrissent pendant encore trois semaines après l’envol qui a lieu environ un mois après la naissance.
Une seconde couvée peut être mise en route si la première est perdue, et un second terrier sera rapidement creusé pour cette nouvelle couvée.

Comme cet oiseau nidifie dans des terriers, il a besoin de prendre des bains dans l’eau et dans la poussière afin de se débarrasser des parasites qui infestent sa peau.

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L’hiver privant le guêpier de sa nourriture principale. C’est à la fin de l’été que ces oiseaux  entament un long et périlleux voyage.

Venus d’Europe occidentale, de grands vols de guêpiers franchissent la Méditerranée et le désert d’Arabie pour hiverner en Afrique du Sud.

Lorsqu’ils convergent vers la Méditerranée, les guêpiers doivent souvent échapper aux Faucons d’Éléonore qui, pour nourrir leurs petits, s’attaquent aux oiseaux en migration. « Au moins 30 % des oiseaux seront tués par des prédateurs ou par d’autres facteurs avant de pouvoir retourner en Europe au printemps suivant. »

Le Guêpier d’Europe est commun localement et largement répandu dans la majorité de sa distribution. Cependant, cette espèce est menacée en Afrique par la chasse en tant que parasite ou pour la consommation, et en Europe par l’usage des pesticides qui réduit les populations d’insectes, par la canalisation des cours d’eau qui supprime les rives sableuses et donc les sites de nidification, et par les développements et les dérangements humains.

Voilà un magnifique oiseau à photographier … Cependant quelques précautions s’imposent : N’oubliez pas la devise du naturaliste « observer sans déranger ».

Ne vous placez jamais prés des nids et ne vous en approchez pas non plus ; ceci aurait des conséquences désastreuses car les oiseaux abandonneraient leurs couvées et les poussins mourraient irrémédiablement ! Ne vous acharnez pas à essayer de faire des plans rapprochés si vous n’êtes pas en cachés dans un affût. Ne poursuivez pas les oiseaux.

Merci pour eux.

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Michel FERNANDEZ

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Test terrain du LEICA DG 100-400 f/4-6.3 pour Panasonic/Olympus

Dans son dernier numéro (n° 404 de juin 2018) Chasseur d’images propose un test du 100-400 TAMRON et le compare à quelques autres 100-400mm du marché (SIGMA, CANON et NIKON) oubliant au passage le 100-400 LEICA DG VARIO-ELMAR

Si vous possédez un boîtier Micro 4/3 (Panasonic ou Olympus) et si vous vous intéressez à la photographie sportive ou animalière, cet objectif peut vous intéresser. En effet, sur ces boîtiers la focale équivaut à un 200-800mm. De quoi se frotter aux espèces craintives ou aller chercher l’action de l’autre côté d’un terrain de sport.

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Un oiseau à l’honneur : Le Flamant rose

Retour chez les oiseaux avec un incontournable bien connu de tous : Le Flamant rose.

 

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L’origine des flamants demeure incertaine et les scientifiques ont eu les plus grandes difficultés à les classer.

En prenant en compte les caractères du squelette, de la musculature, du système digestif ainsi que les protéines de l’albumine de leurs œufs, on peut en effet les rapprocher des cigognes et des hérons, tandis que la conformation de leur bec, leur voix et même les parasites de leur plumage, les relient aux canards et aux oies.

Aujourd’hui, les systématiciens s’accordent pour les regrouper dans un ordre à part, celui des phœnicoptériformes.

L’espèce ne peut être confondue. Posé, l’oiseau présente un corps entièrement rose clair, de longues pattes roses palmées, un bec court et recourbé, à pointe noire. En vol, la silhouette caractéristique est très allongée (pattes et cou tendus) : les ailes sont alors bien visibles. Les rémiges primaires et secondaires sont entièrement noires et les couvertures rose vif avec des nuances tendant vers le blanc.

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Les immatures, eux, sont peu colorés : les pattes sont sombres, le cou et le dessous blanc sale, et le dessus marqué de brun. La couleur rose apparaît au cours des années, jusqu’à 4 à 7 ans, où l’intensité est à son maximum.

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Tout cela fait que cet oiseau est une véritable curiosité de l’avifaune européenne avec une silhouette et des colorations uniques sur le continent : c’est ainsi la seule espèce de phœnicoptéridé représentée en Europe, dont seules la France et l’Espagne hébergent des colonies nicheuses.

Le Flamant rose est un oiseau côtier lié aux eaux saumâtres : son habitat privilégié est constitué par les lagunes et étangs littoraux.

C’est un oiseau grégaire. En effet les individus restent toujours groupés en bandes plus ou moins importantes.

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Leur vie amoureuse ne déroge pas à cette règle et, tout au long de l’année, ils s’adonnent irrégulièrement à des ébauches de comportement nuptial qui peuvent durer toute une journée et dont la fréquence comme l’intensité augmentent au printemps, environ deux mois et demi avant le début de la nidification.

Sans s’adresser à tel ou tel membre du groupe en particulier, les attitudes de chacun relèvent plutôt d’un rituel d’ensemble. Plusieurs figures ont été répertoriées.

Avec un étirement vertical du cou, les animaux poussent de brefs grognements rauques qu’ils accompagnent d’un mouvement rotatif et régulier de la tête.

Lorsqu’ils cessent de grogner, les flamants entament une série de gestes dits « de confort » qui, en temps normal, ont une fonction bien précise : étirement, assouplissement, soins du plumage.

Lors des parades, ces gestes perdent leur vocation utilitaire et deviennent des rites destinés avant tout à détourner l’agressivité latente. Aux brèves ouvertures d’ailes, le cou dressé, succèdent des « courbettes », des pseudo-lissages des plumes du dessous des ailes, ou du dos, avec le bec.

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Les manifestations occasionnelles d’agressivité se traduisent par des courses, aile à aile, sur de courtes distances, le cou incliné vers l’avant à 45°, tête baissée, le bec recourbé touchant presque le « menton ».

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La formation du couple, s’opère avec discrétion au milieu de ces parades collectives et ne se remarque pratiquement pas. On suppose qu’elle se produit lorsque les futurs partenaires donnent l’impression de se nourrir. Ceux-ci se tiennent alors côte à côte, le cou baissé, avançant au même rythme, s’interrompant parfois pour pousser quelques cris étouffés.

Une fois le couple constitué, les deux adultes restent souvent ensemble, se livrant aux mêmes occupations, mais continuent, dans un premier temps, à prendre part aux parades collectives. Ils finiront toutefois par s’écarter un peu du groupe, et, après quelques jours, s’accoupleront.

Là aussi, les flamants obéissent à un rituel précis. La femelle avance, le bec enfoncé dans l’eau, simulant la prise de nourriture, suivie par le mâle, cou allongé, qui lui touche le dos avec son bec. Sitôt qu’elle s’arrête, marquant ainsi son assentiment, le mâle grimpe sur son dos où il se maintient accroupi en battant des ailes.

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Sa partenaire l’aide en entrouvrant les siennes, un peu à la manière d’une nacelle, ce qui permet au mâle de placer ses doigts à la naissance des ailes de sa compagne pour garder l’équilibre. Après l’accouplement, le mâle se redresse et reste debout un court instant avant de sauter à terre. Les oiseaux accompagnent leurs ébats d’appels en sourdine et de gestes de toilettage du plumage.

Dès que l’accouplement a eu lieu, le couple construit un nid cylindrique bâti avec de la boue, de l’argile ou du sable. Au milieu du futur édifice l’un des deux flamants ramène vers le centre des boulettes de boue mêlée de plumes et de brindilles, qu’il piétine pour bien les tasser. L’autre apporte les matériaux. Une fois terminé, le nid mesure 60 cm de diamètre à la base, et de 30 à 40 cm de diamètre supérieur pour une hauteur équivalente. Il est entouré d’un fossé.

Toujours du fait de leur caractère grégaire, les flamants roses ne connaissent pas l’intimité familiale lors de la ponte de leur unique œuf. Les couples d’une même colonie nichent très proches les uns des autres. Chaque couple dispose pour pondre d’un territoire restreint d’environ un mètre carré. Mâle et femelle couvent et se relaient également pour alimenter leur petit.

Le flamant a la chance de pouvoir se nourrir à la demande, sans tenir compte de la lumière du soleil ou de la disponibilité des proies, puisqu’il avale surtout de petits invertébrés prélevés dans la vase. Crustacés, mollusques, insectes, vers annélides font les délices de ce grand échassier, qui doit d’ailleurs sa magnifique coloration rosée au carotène contenu dans de minuscules crustacés, comme l’Artemia salina.

Le reste du régime alimentaire est constitué de graines et d’autres fragments d’origine végétale ; le flamant avale sans doute quelques petits poissons. Il arrive aussi que le flamant se nourrisse en nageant, prenant ainsi l’allure d’un curieux cygne, mais le plus souvent il avale debout.

Tout en avançant lentement dans l’eau, il fouille le fond d’un mouvement latéral de la tête, cette dernière étant immergée, ou bien il reste sur place et pivote sur lui-même autour de l’axe de ses pattes, explorant avec son bec la vase autour de lui. L’oiseau amène sa mandibule supérieure au contact du fond vaseux. Grâce à la forme très particulière de son bec, la mandibule inférieure se retrouve paradoxalement placée au-dessus de sa voisine.

La boue liquide est alors aspirée, puis filtrée par les lamelles du bec, pour ne conserver que les éléments nutritifs. Qualifié d’espèce limivore (« mangeuse de boue »), le flamant rejette l’essentiel de la vase, mais en absorbe pourtant une certaine proportion. Cette part, véritable purée minérale et organique, contient des éléments animaux et végétaux microscopiques : algues, bactéries, diatomées, protozoaires.

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Peu d’échassiers possèdent l’élégance du flamant rose, avec ses jambes interminables et fines, son long cou gracieux, la forme de son gros bec et sa coloration rose.

Cet oiseau méritait bien un petit article …

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Michel FERNANDEZ

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Les Syrphes

Parmi les insectes, il existe un ordre très bien fourni ; celui des Diptères. C’est ici même que nous trouvons l’une des familles les plus belles et les plus colorées : les Syrphidae.

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Chrysotoxum elegans

Les Syrphes sont donc des mouches. Leur famille se subdivise en 3 sous-familles qui comprennent environ 200 genres et plus de 5 000 espèces décrites. On en compte plus de 500 en France.

Ces mouches imitent souvent les formes et les couleurs vives de certaines espèces d’hyménoptères.

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Helophilus pendulus

On les rencontre souvent en été sur les fleurs, principalement les ombellifères, recherchant le nectar dont elles se nourrissent et contribuant ainsi à leur pollinisation. Les larves se nourrissent de déchets, de bulbes de fleurs, de pucerons ou de larves d’autres insectes selon les espèces, ce qui en fait de précieux auxiliaires pour les maraîchers et horticulteurs.

Comme tous les diptères, les syrphes possèdent une seule paire d’ailes fonctionnelles et deux haltères ou balanciers qu’elles portent en arrière du thorax.

De part leur coloration en bandes jaunes et brunes, les syrphes sont souvent confondues avec des hyménoptères de type guêpe ou abeille et même bourdon. Cette coloration est une forme de mimétisme batésien.

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Chrysotoxum cautum
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Myathropa florea
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Volucella bombylans
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Volucella inanis
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Volucella zonaria

Les syrphes se distinguent principalement des autres diptères par la présence d’une nervure vestigiale au niveau des ailes située parallèlement à la quatrième veine alaire longitudinale. Mais c’est surtout les yeux caractéristiques des mouches qui permettent rapidement la distinction entre les 2 ordres.

Moins connus que les abeilles, les syrphes sont des pollinisateurs importants pour les plantes sauvages et agricoles. Par exemple, Episyrphus balteatus (le syrphe ceinturé) est reconnu comme un pollinisateur important du colza.

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Episyrphus balteatus

Comme beaucoup de pollinisateurs, les espèces de syrphe diffèrent dans leur degré de spécialisation avec des espèces généralistes qui exploitent un grand nombre d’espèces de plantes et des espèces spécialistes qui ne visitent que quelques espèces floricoles, voire une seule plante.

Beaucoup d’espèces de syrphe ont des pièces buccales courtes et non spécialisées

Comme je l’évoquais plus haut, tout comme les coccinelles les syrphes sont des organismes auxiliaires intéressants en protection des cultures. Les larves sont des agents de lutte biologique efficaces contre les pucerons notamment. Elles peuvent en consommer des centaines sur une période de 8 à 15 jours ! Puis, lorsque la larve se transforme pour devenir adulte, les syrphes se nourrissent du pollen et du nectar des fleurs. Ils jouent alors un rôle important pour la pollinisation.

Les syrphes sont de remarquables voiliers capables d’un vol très léger pouvant être malgré tout très rapide ou au contraire complètement sur place.

C’est en contrôlant le pas de l’hélice que forme chaque aile que les syrphes arrivent à ces différents types de vols.

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Chrysotoxum cautum

Certaines espèces montrent des dispositions remarquables au vol. Ainsi, les syrphes du poirier, Scaeva pyrasti, sont capables, en vol stationnaire, de se saisir, avec les pattes, des fleurs  et d’en aspirer le pollen.

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Scaeva pyrasti
s-01 Scaeva pyrastri
Scaeva pyrasti

En fin d’hiver, la femelle pond ses œufs, parfois directement au sein d’une colonie de pucerons ou à côté. Certaines espèces de syrphes pondent plus de 1 000 œufs durant leur vie.

L’œuf devient larve au bout de quelques jours. Une larve mesure entre 10 et 20 mm de long. Elle est blanche à verdâtre et ressemble à un petit asticot. À ce stade, la larve consomme des pucerons par centaines. Elle se nourrit majoritairement de pucerons mais également de cochenilles et d’aleurodes. Certaines espèces de syrphes se nourrissent de déchets organiques en décomposition.

8 à 15 jours après, la larve se transforme en nymphe, qui se retrouve fréquemment fixée sur le revers d’une feuille. Il faudra plusieurs semaines avant d’atteindre le stade adulte.

Sphaerophoria scripta
Sphaerophoria scripta

Les syrphes adultes ou les larves survivent en hiver dans des zones abritées comme des tas de feuilles ou de bois, des écorces, dans des vieux murs ou encore cachés dans du lierre. Ils sont présents dans nos jardins de mars à novembre.

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Xanthogramma citrofasciatum

Michel FERNANDEZ

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La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina)

Changeons de registre pour se retrouver au sein d’un grand groupe : Celui des insectes. Dans l’ordre des coléoptères et, plus précisément, dans la famille des Cerambycidae (plus familièrement connue sous le nom de longicornes ou capricornes), nous trouvons l’un des plus beaux et plus grand coléoptère d’Europe : La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina)

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La Rosalia alpina est un longicorne très reconnaissable : son corps est relativement grand (20 à 40 mm), étroit, aplati, gris-bleu avec des taches noires de formes variables sur les élytres.

Il possède de très longues antennes bleues dont chaque article porte des touffes de soie noire. Ces caractéristiques en font une espèce d’une rare beauté bénéficiant d’une protection dans de nombreux pays d’Europe où sa capture est interdite.

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Cet insecte vit surtout en montagne, jusqu’à 1400 m d’altitude (Alpes, Pyrénées et Cévennes), mais peut cependant être présent, de manière très localisé, en plaine.

 Sa période d’activité est échelonnée de juin à septembre.

Le Hêtre est son arbre de prédilection mais la Rosalia peut se développer dans d’autres essences (Saule, Noyer, Marronnier, Aulne, Frêne, Tilleul, plus rarement Chêne).

Les fins de matinées bien ensoleillées sont des périodes propices pour observer les Rosalia. Bien que le vol soit aisé, l’insecte se contente souvent de gracieusement déambuler sur les troncs où il s’est développé. Les heures chaudes génèrent toutefois un surcroît d’activité, et pour tout dire de fébrilité.

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Les Rosalia adultes semblent se nourrir des exsudats inhérents aux maladies ou aux plaies des arbres.

Comme chez la plupart des longicornes, les sexes sont aisément reconnaissables à la longueur des antennes, celles des mâles dépassant très largement l’abdomen. La conformation des mandibules peut être également un caractère secondaire de dimorphisme ; celles des mâles étant dotées d’une très nette saillie dentiforme latérale.

 

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Détail des mandibules du mâle

Contrairement à certaines espèces, les accouplements sont répétitifs chez la Rosalia et tout mâle quelque peu entreprenant est volontiers accepté.

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La Rosalia pond dans les très vieux arbres dépérissant ou morts sur pieds, et ce n’est pas sans raison car elle pond dans les parties plus ou moins cariées de ceux-ci, milieu où elle-même s’est développée à l’état larvaire.

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Contrairement à certaines espèces la maturation de la ponte semble assez longue, de l’ordre de 2 semaines au moins.

Le développement larvaire demande 3 ans, et les galeries sont relativement superficielles. Les émergences des l’adultes se produisent de juin à juillet selon les régions et l’altitude.

Les trous de sorties, nettement elliptiques, sont fréquemment observables sur les parties dépourvues d’écorce.

Les mâles émergent avant les femelles. A noter que les adultes ne vivent qu’une dizaine de jours.

Voila ce que je pouvais vous dire sur ce magnifique longicorne.

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Michel FERNANDEZ

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