Gestion de la lumière : la correction de l’exposition (partie 2)

Vous avez probablement déjà entendu parler de l’Indice de Lumination (IL), vous savez cette chose bizarre que les anglais nomment Exposure Value (EV), mais qu’il arrive parfois que l’on désigne sous le nom de Stop. Bon, arrêtez de regarder vers le ciel ou de fixer amoureusement le radiateur ; je vais vous expliquer ce qu’est un Stop, en photographie bien sûr, car ici, il n’est pas question de Code de la Route…

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Un oiseau à l’honneur : Le Circaète Jean-le-Blanc

Aujourd’hui, je souhaite vous faire connaître, un grand rapace au régime alimentaire exclusif : Le Circaète Jean-le-Blanc. Cet oiseau est en effet spécialisé dans la chasse aux reptiles et principalement aux serpents.

Visiteur d’été, il passe l’hiver en Afrique, et revient en Europe de fin février à fin septembre pour se reproduire.

Son nom assez curieux lui vient du grec [Kirkos Aetos], soit Faucon Aigle. Il a les grands yeux jaunes du Busard, et la grande taille des Aigles. « Jean « , au Moyen âge était le surnom donné aux personnes habiles et « le-Blanc  » fait référence à sa couleur dominante quand on le voit de dessous.

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Le Circaète Jean-le-Blanc est un rapace de grande taille, mesurant de 65 à 70 cm de longueur pour 1,70 à 1,85 m d’envergure et une masse allant de 1,5 à 2 kg. C’est également un excellent planeur, il se déplace habituellement sans battre des ailes, profitant au maximum de la brise et des ascendances thermiques, les ailes largement étendues.

Il a le dessus des ailes brun et le dessous blanc. Le corps est parsemé de taches colorées, de couleur et densité variables suivant les individus (entre beige clair et marron foncé). Ces touches de couleur forment des lignes parallèles sous les ailes et trois barres sous la queue. Une bavette plus sombre s’étend du menton à la poitrine. La tête est plutôt large, ronde, avec un bec court et des grands yeux jaunes, ce qui lui donne un peu un air de chouette. Elle se diffère toutefois de celle des autres rapaces diurnes : les yeux sont plus gros et dirigés vers l’avant, ce qui lui confère une très bonne vision binoculaire.

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Le dimorphisme sexuel peut se constater au niveau du plumage, généralement la femelle, plus grande que le mâle, a un plastron plutôt foncé, le mâle arborant une poitrine plus claire, parsemée de flammèches verticales sombres.

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Femelle
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Mâle

Les immatures ressemblent aux adultes, mais ils sont plus pâles, avec la nuque plus blanche.

Ses hautes pattes écailleuses, gris-bleu ressemblent plus à celles d’une poule, qu’à celles d’un rapace (d’où son nom latin « gallicus »). Il n’a pas les serres acérées des Aigles, mais des doigts courts et robustes adaptés à la prise des serpents.

Son régime alimentaire est composé à 90 % de serpents, en majorité de grandes couleuvres, mais il se nourrit aussi de lézards, d’orvets, et plus rarement de micromammifères et d’oiseaux.

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Circaète Jean-le-Blanc ayant prédaté un Lézard ocellé

La technique de chasse du Circaète est particulière : d’un vol plané, très lent, il survole une étendue de terrain dégagée, en scrutant le sol, à une hauteur moyenne (entre 30 et jusqu’à 400 mètres), et effectue à certains endroits des phases de vol stationnaire, de quelques secondes à plusieurs minutes, appelé « vol du Saint-Esprit ».

Pour cela il s’arrête simplement sur place en étendant ses ailes, face au vent, en régulant constamment les filets d’air par des changements plus ou moins rapides de l’extension de ses ailes, leur angle d’incidence, l’écartement de ses rémiges ou de sa queue, le tout en essayant de garder la tête le plus immobile possible.

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Quand le vent est assez fort il lui arrive de battre des ailes pour rester sur place, un peu comme le faucon crécerelle, et éventuellement de laisser pendre ses pattes pour se stabiliser. Mais par temps calme il s’agit surtout de mouvements très légers, et il n’est pas rare de le voir complètement immobile dans le ciel, les ailes étendues, tel un cerf-volant.

Dès qu’une proie est repérée, il descend sur elle par palier, pour s’assurer de son succès.

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Il la saisit, et assène de coups de bec la colonne vertébrale et la tête. Il l’avale ensuite en commençant par la tête, si celle-ci s’avère trop grosse, il l’emmène dans son aire. Ceci peut attirer la convoitise d’autres rapaces qui chercheront alors à lui voler sa prise …

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Un Milan noir cherche à voler le serpent pendant des serres du Circaète

Si c’est un serpent destiné au nourrissage, il laisse pendre un petit bout de la queue du serpent hors du bec, sur lequel son partenaire ou son jeune tirera pour l’extraire entièrement.

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Le Circaète Jean-le-Blanc est bien protégé par des plumes épaisses sur les cuisses et des écailles au niveau des tarses, mais il n’est pas immunisé contre le venin des vipères.

La saison de reproduction voit revenir les mêmes couples aux mêmes endroits (ou un seul oiseau si l’autre adulte a péri pendant l’hiver). En principe, le même nid est reconstruit peu de temps après leur arrivée.
Les vols nuptiaux ne présentent pas de particularités par rapport aux vols habituels. Les mâles planent comme d’habitude. On peut quand même voir des séries de vols ondulants, avec des montées et des descentes répétées. En revanche, le mâle peut apporter des proies à la femelle laissant alors pendre une très longue portion de couleuvre hors du bec : dans ce cas il s’agit pour lui d’attirer la femelle, pour lui faire une « offrande » en vue de l’accouplement.

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Couple : la femelle est en haut

Le nid du Circaète est relativement petit comparé à celui d’autres rapaces de sa taille. Il est construit dans un arbre, pin ou chêne vert suivant la région. Il n’est pas installé dans une fourche (comme celui des Buses ou des Autours) mais placé le plus souvent en position latérale, ou bien au sommet d’un arbre tordu ou étêté, car du fait de son envergure le Circaète a besoin d’assez de place et d’un accès facile pour se poser. Plus rarement, il peut nicher sur une paroi rocheuse.

La femelle ne pond qu’un seul œuf, entre fin mars et mi-avril, elle le couve pendant environ 45 jours.

Le mâle assure son nourrissage, et remplace parfois la femelle sur le nid lorsque celle-ci s’absente un moment. En cas de mauvais temps (pluie), si la chasse est impossible, les oiseaux jeûnent.

Après l’éclosion, la durée d’élevage est encore assez longue : en moyenne 70 à 80 jours. Pendant ses 3 à 4 premières semaines, le poussin est vulnérable (prédateurs, mais aussi pluie ou froid), il est donc constamment couvert par la femelle. Elle dépèce les proies, et lui donne la becquée.

Son duvet est progressivement remplacé par des plumes, et vers l’âge d’un mois il est suffisamment emplumé pour que la femelle commence à quitter le nid, pour des périodes de plus en plus longues, notamment pour aider au nourrissage.

Il est alors capable d’ingurgiter un serpent en entier : les parents viennent se poser sur le nid avec la queue d’un serpent qui dépasse du bec, et le jeune doit tirer dessus pour l’extraire, et l’ingurgiter à son tour.

Pendant sa période de croissance, et d’achèvement du plumage, les parents apportent au nid un à plusieurs serpents par jour.

Pendant les heures de fort soleil, quand la température est importante, l’un des adultes vient sur le nid pour faire de l’ombre au jeune, au besoin en ouvrant un peu ses ailes pour faire écran.

Si tout va bien le jeune Circaète prend son premier envol au début du mois d’août. Au début, lors de ses premières tentatives de vol, il ne s’éloigne guère de la zone du nid, passant le plus clair de son temps perché, à guetter le retour d’un adulte.

Puis il s’enhardit progressivement à voler un peu plus loin, un peu plus longtemps, et lorsqu’il a atteint une certaine maîtrise et endurance, il va parfois jusqu’à suivre l’un de ses parents, occupé à chasser pour le nourrir, et finit par s’essayer lui aussi à la technique du vol sur place, qui lui permettra plus tard de se nourrir par lui-même.

Les Circaètes partent en migration assez tard, entre le milieu et la fin du mois de septembre.

Au cours des dernières années, le Circaète Jean-le-Blanc a connu une diminution importante à la fois de ses effectifs et de son aire de répartition ; considéré comme une espèce rare. Les principales causes de cette régression sont la modification des pratiques agricoles et certains travaux d’aménagement du territoire. Il bénéficie d’une protection totale sur le territoire français.

Voila un bien bel oiseau à photographier.

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Michel FERNANDEZ

D’autres photos sur mon site : Mes photos nature

 

 

 

 

 

L’exposition et la gestion de la lumière (partie 1)

Voici le deuxième opus des articles consacrés à l’apprentissage des bases de la photographie. Cette fois, nous allons aborder « L’EXPOSITION » et la gestion de la lumière.  Vu la longueur de l’article, je l’ai scindé en deux parties :

  1. L’exposition expliquée (partie 1)
  2. La correction de l’exposition (partie 2 – La semaine prochaine).

L’exposition, la composition d’une image et la gestion de la lumière, constituent des notions fondamentales en photographie. Aussi, ce premier article revêt une importance capitale pour la réussite future de vos images.

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Le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus)

Aujourd’hui, je souhaite vous parler d’une orchidée emblématique, une des plus belles de France, celle qui ressemble le plus à l’orchidée tropicale type à laquelle on pense quand on parle d’orchidée.

Certainement la plus rare, difficile à confondre avec une autre : Le Sabot de Vénus.

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Le sabot de Vénus ou sabot de Vénus d’Europe (Cypripedium calceolus) est une plante herbacée vivace de la famille des Orchidaceae (sous-famille des Cypripedioideae). Il est parfois appelé sabot de la Vierge ou soulier de Notre-Dame.

Le gros labelle jaune et renflé de ses fleurs évoque la forme d’une chaussure, ce qui lui a donné son nom.

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La fleur du sabot de Vénus est l’emblème de nombreuses régions des Alpes et symbolise la beauté d’où l’engouement qu’il provoque. La variété au périanthe entièrement jaune est très recherchée. La légende veut que Vénus surprise à flâner dans la prairie par un berger s’enfuie, laissant derrière elle un de ses souliers devenus « le sabot de Vénus ».

C’est une orchidée qui apprécie les sols alcalins et que l’on rencontre en Suisse, en Italie, parfois en Espagne, en Grèce, en Amérique du Nord, plus fréquemment en Sibérie et dans quelques pays d’Asie. Elle est très rare et protégée au niveau national, souvent menacée par la densification de son couvert végétal.

En France on la trouve tout particulièrement dans les Alpes et de manière épisodique dans les Pyrénées, dans le Jura, en Moselle et sur le Massif Central entre 300 et 1200 mètres d’altitude dans les zones de mi-ombre en particulier dans les hêtraies et les hêtraies-sapinières, où elle fleurit de mai à juillet.

La tige dressée atteint 15 à 60 cm de haut et se caractérise par des gaines à la base. La tige simple porte habituellement de trois à cinq feuilles alternes vert clair et couvertes de petits poils sur leur partie inférieure. Elles sont de forme large-ovale, dont la nervation parallèle est bien marquée et  peuvent se confondre avant sa floraison avec la Grande gentiane.

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Le sabot de Vénus pousse fréquemment en petites touffes de 2 à 6 tiges partageant un système racinaire commun. Il développe des fleurs hermaphrodites et zygomorphes.

Généralement cette espèce ne produit qu’une à deux fleurs par individu, très rarement quelques spécimens à trois fleurs. Les fleurs se forment à l’aisselle de bractées et sont portées par un pédoncule pubescent.

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Chaque fleur, comme toutes les orchidées, possède trois sépales et trois pétales. Les sépales, longs de 5 cm sont de forme lancéolée. Leur couleur varie entre brun-rouge et brun-chocolat. Les deux sépales latéraux sont soudés et pointent vers le bas sous le labelle tandis que le sépale central qui s’étend verticalement vers le haut prend la position opposée. Deux pétales assez étroits et souvent un peu torses, sont de même couleur et forme que les sépales. Ceux-là sont disposés des deux côtés et entourent le labelle jaune. Celui-ci naît par une transformation du troisième pétale. Il est en forme de sabot ventru de couleur jaune paille parsemé de taches brunes et atteint une longueur de 4 cm. La fleur du sabot de Vénus compte parmi les fleurs les plus grandes de la flore d’Europe occidentale, et possède la fleur la plus grande parmi les orchidées européennes.

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C’est la seule orchidée de la sous-famille des Cypripedioideae en Europe.

Cette orchidée est définit comme une plante tricheuse, c’est à dire qu’elle attire les insectes avec la couleur vive de sa fleur sans avoir à produire de nectar. Les pollinisateurs dupés ressortent du sabot couverts de pollen sans avoir pu festoyer. Il arrive de manière exceptionnelle que la plante s’autoféconde. Cette espèce à une durée de vie d’une centaine d’années ce qui permet de compenser sa faible reproductivité.

Malgré son espérance de vie, elle est très fragile. Tout d’abord, elle ne fleurit qu’au bout de plusieurs années (une dizaine d’année généralement). Ensuite, comme pour toutes les orchidées, ses graines sont trop petites pour se développer seules.

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Bouton de Sabot de Vénus

Elles n’ont pas de réserve de nourriture pour le développement de la plantule et ont donc besoin d’une association avec un champignon. Sans ce dernier, aucune chance de germer (alors n’essayez jamais de récupérer des graines d’orchidées au passage). Celui-ci lui apportera alors de la nourriture qui lui permettra de germer. Mais toute symbiose nécessite une parfaite rigueur pour chacun des participants, si l’un des deux triche et devient parasite alors aucun d’eux ne pourra se développer. Heureusement, elle se multiplie également par ses rhizomes, des racines horizontales d’où partiront de nouvelles pousses (comme pour les iris par exemple).

Vous l’aurez compris, dans tous les cas la reproduction est très compliquée et l’espèce fait l’objet d’une réglementation très stricte en raison de son important déclin sur l’ensemble de l’Europe (à cause de la destruction de son habitat). À l’échelle nationale sont statut est VU: Espèce encourant un risque élevé d’extinction dans la nature. Néanmoins dans les alpes l’espèce est bien plus fréquente que ne l’indique les référence bibliographiques. C’est d’ailleurs là que l’on trouve les plus importantes populations d’Europe Occidentale.

Une des premières causes de la disparition du sabot de Vénus est la cueillette de loisir ou commerciale de celui-ci. Malgré la sensibilisation auprès des publics, il est encore courant de rencontrer des promeneurs ou vendeurs à la sauvette qui proposent ou tiennent à la main de larges bouquets.

De fortes amendes (1500 euros par fleur coupée !) couplées à des patrouilles fréquentes de gardes assermentés de la police de l’environnement dissuadent les contrevenants.

Si la moindre petite station de cette espèce est gardée secrète, c’est par peur de la destruction, peur qu’un collectionneur irresponsable voulant avoir un plan au fond de son jardin ou dans son herbier fasse disparaître une espèce pour ses intérêts personnels, ce qui est trop souvent arrivé.

Cette plante, la fleur de la déesse de l’amour, déchaîne tant de passions que le public devient rapidement incontrôlable. Pour certains botanistes ou « cocheurs », c’est LA fleur à voir avant de mourir, c’est un mythe qui prend des proportions énormes. Certains ne veulent pas la voir, mais l’avoir vue. Ils font des centaines de kilomètres pour elle, pour la photographier, la toucher… et bien souvent tout est piétiné autour y compris les pieds non fleuris difficiles à reconnaître.

Voila une belle et rare fleur qui méritait bien un petit article.

Rappelez vous que les Orchidées sont protégées et qu’il est inutile (et surtout impossible) de chercher à les faire pousser dans vos jardins.

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Michel FERNANDEZ

D’autres photos sur mon site : mes photos nature

Comprendre le fonctionnement d’un appareil numérique

Ces prochaines semaines, je vous proposerai une dizaines de cours dédiés aux « grands débutants » (un cours par semaine). Ces cours représentent les bases de l’apprentissage de la photographie. C’est un peu comme les fondations d’une maison. Une fois assimilés, ils vous permettront d’aborder sereinement les autres sujets traités sur ce blog.

Commençons par le commencement. Avec ce premier opus, nous allons aborder le fonctionnement d’un appareil numérique. C’est parti !

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