Focus Stacking


Ou comment pouvoir augmenter la profondeur de champ.

La réponse: Utiliser le Focus Stacking

Vous vous trouvez devant un magnifique paysage et voudriez pouvoir optimiser la netteté sur l’ensemble des plans de l’image.

Vous voulez prendre en macro cette superbe fleur, en ayant la netteté sur l’ensemble de la fleur, tout en conservant un bokeh très crémeux. Vous ne souhaitez pas fermer le diaphragme au delà de f/11 pour éviter les aberrations de l’optique qui rendraient votre image floue.

La solution que je vous propose :
le Focus Stacking.

Pour faire simple, il s’agit de prendre une séquence de plusieurs photos en faisant varier le plan de mise au point à chaque prise, puis de récupérer les parties nettes de chacune des photos afin de reconstituer une image complètement nette.

Bien entendu, il faut que votre sujet soit immobile, s’il bouge la photo ne sera pas correcte.

Plusieurs photos dites-vous ?

Là, votre expérience de photographe doit entrer en jeu pour estimer la quantité de flou admissible sur chaque photo. Connaissant la taille de votre sujet, il est facile d’estimer le nombres de prises de vues nécessaires pour le couvrir en totalité .

Une photo nette ?

On considère généralement qu’une belle photo de paysage doit posséder un premier plan, un plan médian et un arrière plan. Le problème, c’est qu’à moins de posséder un super grand angle, le premier plan risque d’être flou, et si ce n’est pas lui ce sera l’arrière plan.

En macrophotographie, le photographe travaille très près de son sujet, ce qui réduit considérablement la profondeur de champ. Dans ce cas, il est souvent impossible d’avoir la totalité du sujet net et l’arrière plan flou.

C’est là que le focus stacking montre toute sa puissance !


Il suffit donc de pouvoir prendre une série d’images, en modifiant la zone nette sur chaque image et de les additionner pour maximiser la profondeur de champ.

C’est le Focus Stacking.

Voyons comment procéder :

Matériel:

1 Un pied photo stable avec une rotule.
2 Un appareil photo avec son optique.


3 Une télécommande ou un intervallomètre ou le retardateur du boitier.
4 Une bonne dose de patience (mais tous les photographes en sont dotés!)
5 Si vous en possédez, un rail de mise au point macro (si vous faites de la macro bien entendu.)

Rail Macro Velbon Super Mag Slider

Procédure :

1 Positionnez votre pied et installez-y le rail si vous en avez un, puis installez votre appareil photo.
2 Désactivez la stabilisation (boîtier et optique)
3 Réglez votre diaphragme et faites une mesure de lumière (iso, vitesse)
4 Si votre appareil ne peut pas faire varier automatiquement la focalisation par paliers à chaque prise de vue, passez en mode manuel total (ISO, Diaphragme, Vitesse, Mise au point ); sinon laissez la mise au point en automatique.
5 Cadrez votre sujet et faites une mise au point sur la partie la plus proche que vous cherchez à photographier et que vous voulez nette, puis faites de même pour la partie la plus éloignée que vous voulez nette.


Vous allez, ce faisant, pouvoir apprécier le nombre de prises de vues à faire pour couvrir toute la zone à rendre nette.
Il est préférable de prendre plus de photos à empiler que pas assez, et ceci est d’autant plus vrai que le grandissement est fort.
En macro, plus le grandissement est fort, plus la profondeur de champ diminue, parfois jusqu’à moins de 1/10 de millimètre, voir moins.

Il faut absolument garder les mêmes réglages du début à la fin de chaque série sinon vous aurez beaucoup de mal à post-traiter vos images.

Une fois que tout est prêt, que votre appareil est réglé, que vous connaissez le nombre de photos à effectuer vous pouvez commencer vos prises de vues.

Si votre appareil n’a pas la possibilité de changer la mise au point par paliers avant chaque prise de vue, voici la procédure :

Faire la mise au point manuelle sur l’endroit le plus rapproché que vous voulez net, puis prendre la photo.
Si vous avez un rail macro, avancez d’une distance d’environ 2/3 de la profondeur de champ que vous avez repérée au cours des manipulations précédentes.
Sans rail macro, il faut faire la mise au point, avec la bague de mise au point plus loin de la prise de vue précédente d’une distance d’environ 2/3 de la profondeur de champ repérée plus haut .
Et ainsi de suite pour les X images que vous avez déterminées.

Si votre appareil permet de faire varier par paliers la mise au point avant chaque prise de vue :

Réglez votre appareil pour pouvoir prendre le nombre d’images voulues avec un écart de focus correct pour votre cas.
Réglez votre mise au point sur automatique et faire cette mise au point sur l’endroit le plus proche que vous souhaitez avoir net, et déclenchez. Les prises de vues se feront automatiquement avec le plan focal déplacé avant chaque prise de vue.

Et maintenant, vous vous retrouvez avec X images dont vous ne savez pas quoi faire !

Mais si vous savez ! Il existe plusieurs méthodes pour pouvoir empiler les parties nettes de ces X sources.

En ce qui me concerne, j’ai testé Photoshop CC qui s’acquitte de la tâche laborieusement avec 30 photos RAW de 26 millions de pixels, mais qui est très lent et parfois plante si on le surcharge.

Je lui préfère de loin Héliconfocus qui lui s’acquitte de la tâche en quelques secondes avec 60 images JPG ou TIF (et parfois RAW, mais pas pour tous les appareils) de 26 millions de pixels.

Procédure Lightroom – Photoshop CC

Travaillant habituellement sur Lightroom, j’ai l’habitude de charger toutes mes photos dans Lightroom. Je démarre donc de là :

1 Dans Lightroom, choisir les photos à traiter et aller dans Photo → Modifier dans → Ouvrir en tant que calques dans Photoshop et OK. Le chargement est déjà un peu lent…


3 Dans Photoshop sélectionner tous les calques et, dans Edition → Alignement automatique des calques. Vérifier que Projection Automatique est cochée et OK.


4 Puis Edition → Fusion automatique des calques , cochez Empiler les images et OK.


5 Puis, recadrez votre image et Calques → Aplatir l’image.

Vous pouvez alors exporter votre image dans le format que vous voulez.

Procédure Heliconfocus :

1 Fichiers → Ouvrir images, choisir ses images (attention, ne prend pas certains fichiers raw)
2 Vérifier que toutes les photos sont cochées, sinon, complétez.


3 Une fois les fichiers chargés (presque instantané), dans le coin en bas à droite de l’écran, sélectionner la méthode choisie (vous pouvez tester, ce n’est pas destructif!). Pour ma part je choisis souvent la méthode C (pyramide qui permet des superpositions d’éléments), mais c’est à vous de déterminer la méthode qui convient le mieux à votre sujet.
4 Je laisse le lissage à environ 4.
5 Puis cliquer sur Procéder au rendu. 60 photos traitées en 49 secondes.

L’ image traitée s’affiche dans la moitié droite de l’écran. Et une vignette de cette image s’insère en bas à gauche (B 8 4). Dans la partie gauche de l’écran s’affiche la photo source sélectionnée. C’est très utile lors des retouches si vous en faites à ce niveau là.

Vous pouvez tester une autre méthode et la vignette viendra se placer à côté de la première… et ainsi de suite, vous pouvez donc visualiser les résultats de vos différents traitements et choisir le meilleur .

Au dessus de vos images, un bandeau gris permet de passer en mode retouches avec un pinceau sélectionnable en bas à droite de votre écran.

Vous avez aussi un mode Texte qui permet d’écrire.

Et, bien entendu vous pouvez exporter, non seulement l’image finale, mais aussi beaucoup d’autres informations.

Maintenant, à vous de jouer… Nous attendons vos œuvres pour les publier.

Jean-Claude Morin vous dit à bientôt sur ce blog.

2 réflexions sur “Focus Stacking

  1. Bonjour,
    Suite à l’article de Jean-Michel Nollevaux sur le sujet en janvier 2019, je m’étais déjà essayé à la technique (j’espère que les liens vont se mètre en place) :

    Mais mes résultats sont moyens par rapport aux vôtres, je n’ai pas la rigueur et la précision suffisantes. J’ai utilisé Photoshop, l’empilement des photos s’est fait sans aucun problème.
    Prenez soin de vous.
    MMK

    J’aime

    1. Jean-Claude Morin

      Bonjour,
      J’ai bien aimé votre travail, les petits défauts sont courants, sur tous les logiciels, c’est pour cela qu’il faut souvent finir en retouchant manuellement.
      J’ai remarqué que parfois le rendu de certaines zones n’est pas parfait, la seule possibilité que j’ai trouvé reste la modification manuelle de l’image rendue par copié/collé à partir du calque voulu de la petite zone mal rendue. Cela reste très difficile.
      HeliconFocus lui permet de choisir une méthode parmi trois et à la fin (ce qui permet de choisir la meilleure pour le sujet utilisé), la modification de petites zones est rendue aisée par l’utilisation de pinceaux qui permettent de travailler à partir du fichier source (dans la partie gauche de l’écran) en copier/coller sur la partie rendue (à droite de l’écran). Cela est donc beaucoup plus facile que sur Photoshop car le travail à partir de parties des calques est plus délicat (à mon sens).
      Mais il existe aussi d’autres logiciels: Combine ZP – TuFuse – PhotAcute – Zerenne Stacker… et bein d’autres.
      Merci pour votre intérêt, je vous souhaite beaucoup de patience pour les retouches. Et à bientôt vous revoir sur ce Blog.
      JCM

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