Canon EOS R7 : l’arme absolue pour la photo de sport ou animalière.


Aujourd’hui, j’ai choisi de « décortiquer » le boîtier qui, pour moi, représente le Graal dans la famille des APS-C : j’ai nommé le Canon EOS R7. Pourquoi ? Parce qu’il coche toutes les cases de ce que l’on est en droit d’attendre d’un boîtier si l’on pratique la photo de sport ou la photo animalière. Léger et pas cher, le Canon EOS R7 possède un capteur stabilisé, un autofocus très performant, des modes AF complets, une rafale à 30 images par seconde, une définition de 32,5 millions de pixels, un viseur confortable et une tropicalisation lui permettant d’affronter des conditions météo dégradées. Des dispositions qui lui permettent de fréquenter le bord des stades ou des pistes, mais aussi la forêt, la savane ou les zones humides.

Si vous aimez photographier le sport ou le monde animal, ce boîtier expert est fait pour vous. Pourquoi ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Petit rappel historique

Contrairement à d’autres marques, Canon s’est engagé tardivement sur le marché des hybrides. Il n’y a pas très longtemps, on pouvait même dire que la marque japonaise accusait un certain retard dans ce domaine et que la stratégie de développement adoptée par Canon était loin des attentes des utilisateurs. Pour résumer, je dirais que Canon ne croyait pas aux hybrides.

Sortis en 2012, les EOS M n’ont jamais vraiment convaincu, pénalisés qu’ils étaient par un AF poussif et une gamme optique indigente. Il faudra attendre 2016 et l’arrivée de l’EOS M5 pour voir Canon présenter un hybride APS-C de bonne facture. Viendront ensuite les EOS M50 et M50 mark II en attendant que L’EOS M6 mark II prenne la tête de la gamme avec un capteur de 32,5 Mpix.

La famille des EOS R est apparue avec des ambitions bien plus marquées et une monture toute nouvelle, la fameuse monture RF. Jusqu’à présent, elle ne proposait que des boîtiers à capteurs 24×36. Une entrée de gamme accessible, mais des boîtiers aux fonctionnalités réduites et des modèles haut de gamme, fort bien pourvus, efficaces et véloces, mais beaucoup trop chers.

Avec la sortie des EOS R6, R6 II, R5 et R3, Canon a montré qu’il avait rattrapé son retard sur ses principaux concurrents, et là, je pense particulièrement à Sony. Mais les « canonistes » aficionados du format APS-C étaient toujours en deuil. Tous attendaient fébrilement un remplaçant aux mythiques reflex 7D et 7D II, mais ils n’y croyaient plus, pensant que la marque s’était recentrée sur le plein format… C’était mal connaître Canon ! Courant 2022, Canon fait une annonce qui surprend tout le monde avec l’arrivée de l’EOS R7 et de son petit frère l’EOS R10. La famille des EOS M sera-t-elle maintenue ? Personnellement je n’y crois pas beaucoup. Cette fois, Canon affiche clairement ses ambitions en dotant les EOS R7 et R10 de la monture RF, la même que sur ses hybrides à capteur 24×36. Ainsi, dès sa sortie, ces deux boîtiers APS-C bénéficient d’une gamme optique comprenant une trentaine de références couvrant l’ensemble des besoins des photographes. Et, comme si cela ne suffisait pas, Canon proposait dès leur sortie une bague d’adaptation permettant de monter les optiques de la gamme EF sur la monture RF. On ne s’y prendrait pas mieux si l’on voulait pérenniser la gamme APS-C, mais n’oublions pas l’argument marketing : pour 1500 euros le possesseur d’un hybride 24×36 de la famille R de chez Canon pourra utiliser toutes ses optiques sur le R7 et bénéficier du « crop factor » x1,6 offert par le boîtier APS-C.

Les avantages du format APS-C

Pendant des années les boîtiers APS-C ont été dénigrés et ne méritaient pas de figurer dans le sac d’un photographe professionnel. À l’époque, seuls les boîtiers « plein format » ou 24×36 avaient la faveur des pros. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, car les boîtiers APS-C sont aussi véloces que les boîtiers pros. Ils se permettent même de délivrer de belles images.

Ne croyez surtout pas que le choix d’un APS-C est essentiellement guidé par son prix (un capteur APS-C est moins cher à fabriquer qu’un capteur plein format) et par un poids inférieur aux boîtiers plein format (les boîtiers APS-C sont généralement plus compacts et moins lourds que les boîtiers « plein format »).

Le principal argument d’achat d’un boîtier APS-C vient du coefficient multiplicateur offert par son capteur. Chez Canon ce « crop » est de 1,6x. Il est de 1,5 chez Fujifilm ou chez Nikon. Ce qui veut dire que si vous montez l’objectif Canon RF 100-500mm sur un EOS R7 vous obtenez un 160-800mm. Voilà pourquoi les photographes de sport mais surtout les photographes animaliers s’intéressent au format APS-C.

Canon EOS R7 : spécifications techniques principales

Voir toutes les caractéristiques sur le site de Canon

  • Capteur CMOS APS-C de 32,5 mégapixels avec mise au point automatique Dual Pixel permettant de détecter automatiquement les personnes, animaux et véhicules ;
  • Prise de vue jusqu’à 30 ips en 12 bits (obturateur électronique) et 15 ips avec obturateur mécanique en 14 bits ;
  • Stabilisation d’image collaborative (capteur+objectif) permettant un gain de 7 stops et même 8 avec certains objectifs ;
  • Viseur OLED de 2,36 millions de points avec un taux de rafraîchissement de 60 ou 120 im./s ;
  • Écran tactile de 7,5 cm, entièrement articulé de 1,62 million de points, facilitant les photos à ras de terre ou encore les vidéos face caméra ;
  • Mise au point en basse lumière à -5 IL : permet de faire la mise au point dans des conditions de très faible luminosité ;
  • Sensibilité jusqu’à 32000 ISO extensible jusqu’à 51200. En vidéo la sensibilité monte jusqu’à 12800 ISO et peut être étendue jusqu’à 25600 ISO ;
  • 2 slots pour cartes SD UHS-II. Avec ce boîtier, il est conseillé d’utiliser des cartes très rapides ;
  • Vidéo UHD 4K/30p suréchantillonnée à partir de 7K et mode 4K/60p très fluide recommandé pour les sujets en mouvement ;
  • Vidéo 10 bits en tant que véritable séquence HDR ‘PQ’ ou C-Log ;
  • Diffusion en direct sur YouTube : diffusez facilement en streaming sur votre chaîne YouTube ;
  • Processeur très véloce DIGIC X permet de réduire la latence du viseur électronique ;
  • Connexion WI-FI directe pour télécharger vos images sur le cloud ou sur votre téléphone mobile.
  • Boîtier tropicalisé, résistant à l’humidité et à la poussière ;
  • Prise micro et casque et prise USB-C permettant d’alimenter le boîtier avec une power bank (pratique en vidéo).

Prise en main et ergonomie

La prise en main du boîtier est très agréable. La préhension est excellente : la poignée est idéalement creusée, le revêtement antidérapant très efficace, le boîtier est bien équilibré, sa construction inspire confiance. Comme pour ses boîtiers 24×36, Canon a doté l’EOS R7 d’une fonction de fermeture de l’obturateur à l’extinction, afin d’éviter l’entrée de poussière lors du remplacement d’un objectif.

Par rapport aux boîtiers 24×36, la disposition des boutons et molettes présente quelques singularités, mais les habitués des boîtiers Canon ne seront pas perturbés outre mesure. Citons, pour l’exemple, le sélecteur de mise sous tension qui siège sur l’épaule droite et s’enrichit d’une troisième position dédiée à la vidéo. Personnellement j’aurais apprécié un « crantage » un peu plus dur afin d’éviter d’actionner le mode vidéo par erreur. Puisque tout n’est jamais parfait et que l’utilisateur en veut toujours un peu plus, disons que le verrouillage de la molette des modes aurait, lui aussi, été apprécié. Malheureusement, il est absent.

Sur la face avant du boîtier, on notera l’apparition d’un levier AF/MF un peu à la Fujifilm. C’est très pratique à l’usage et Canon serait bien inspiré de généraliser ce levier sur ses futurs boîtiers.

Sur la face arrière, Canon a modernisé son joystick. En plus de permettre la sélection rapide du collimateur autofocus, il est entouré d’une molette personnalisable. Dans un autre article, je vous fournirai mes réglages ainsi que la personnalisation de mon boîtier.

L’écran, monté sur une charnière centrale, est totalement orientable. Ce dispositif est le meilleur aujourd’hui, car il offre de nombreuses possibilités : il simplifie les prises de vues verticales, au ras du sol, ainsi que les plans vidéo face caméra. Il permet aussi de protéger l’écran pendant le transport du boîtier.

Le viseur électronique du Canon R7 constitue l’un des points forts du boîtier. Ses dimensions ne sont pas exceptionnelles, mais elles sont identiques à celles du Sony A7C. Sa définition de 2,36 Mpts est très correcte et permet de voir la scène photographiée dans de bonnes conditions. Par contre, son fort grossissement (1,15x) permet une très belle immersion dans l’image.

Les boutons sur le boîtier sont très nombreux et personnalisables quant au Menu de l’appareil, c’est du Canon et c’est très ergonomique. Citons la touche M-fn et le bouton « Q » qui offrent un accès rapide aux principales fonctions.

Comme vous le voyez question prise en main et ergonomie, les ingénieurs de Canon ont fait du très bon boulot, et ce n’est pas pour rien que ce boîtier est souvent en rupture de stock dans de nombreux magasins, un an après sa sortie…

Un boîtier bien pourvu avec quelques nouveautés bienvenues

En introduction, je vous disais que ce boîtier cochait toutes les cases. Pour cela, je citais ses principales caractéristiques. Permettez-moi de revenir plus en détail sur ses atouts :

  • Un prix très correct compte tenu de ses possibilités : vendu 1500 euros à sa sortie, l’EOS R7 était alors accompagné d’une bague EF-EOS R, vendue aujourd’hui 100 euros. C’est un prix très correct si on tient compte de l’énorme potentiel du boîtier.
  • Une ergonomie efficace : comme nous l’avons vu ci-dessus, le R7 tient bien en main. Sa taille et son poids sont idéals. Il est pourvu de nombreux boutons personnalisables et très bien disposés. La qualité de la construction n’appelle aucune critique et la tropicalisation permet d’affronter une météo dégradée. Attention, je n’ai pas parlé de violents orages qui durent des heures…
  • Un autofocus ultra réactif : l’autofocus des hybrides Canon constituait leur talon d’Achille, mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, grâce à la technologie Dual Pixel apparue sur les pleins formats de la marque, Canon peut se targuer d’avoir l’un des meilleurs AF au monde, notamment en ce qui concerne l’acquisition du sujet et son suivi. Cette technologie encore améliorée dans le R7 est difficile a piéger. Le fonctionnement de l’AF peut s’appuyer sur 5915 collimateurs pouvant être regroupés de différentes manières, d’un seul jusqu’à des zones de 651. Il est possible de mouvoir ces zones à l’aide du joystick ou encore avec un doigt en touchant l’écran tactile. Mais ce n’est pas tout, en mode AI SERVO (ou autofocus dynamique) il est possible de privilégier la trajectoire et sa dynamique, ainsi que le maintien du suivi du sujet même s’il passe derrière des obstacles (troncs d’arbres, branches, autres joueurs, etc.). Pour faciliter le travail de l’autofocus, le photographe peut indiquer le type du sujet qu’il va photographier et suivre : personnes, véhicules (voitures, trains, motos, formules 1,…) et animaux (mammifères ou oiseaux).
  • Des rafales à haute intensité : après un excellent autofocus, le photographe de sport ou de nature à besoin de rafales rapides afin d’être assuré de saisir l’instant décisif. Avec l’EOS R7, la cadence avec suivi du sujet atteint 15 i/s en obturation mécanique et 30 i/s en obturation électronique. De quoi satisfaire les besoins des plus exigeants. IMPORTANT ET BON À SAVOIR : en obturation mécanique, le R7 produit des images en 14 bits, donc de meilleure qualité que celles issues de l’obturation électronique qui se contente de 12 bits.
  • Un capteur stabilisé de 32,5 Mpix : si la stabilisation du capteur est devenue la norme sur les hybrides 24×36, c’est loin d’être le cas dans la gamme APS-C. Ici, c’est d’autant plus intéressant que la taille du capteur est réduite par rapport à un capteur full frame. Un capteur plus petit revient à dire une montée en ISO moins efficace. Avec un R7, il faudra éviter de dépasser le seuil de 6400 ISO pour conserver un maximum de détails sur les photos. À 12800 ISO c’est encore exploitable mais il conviendra d’utiliser un excellent logiciel de « débruitage » et d’accepter la perte de certains détails. Mentionnons que la stabilisation du capteur peut fonctionner de concert avec celle des objectifs, offrant ainsi (données Canon) un gain de correction de 8 IL. Avec 32,5 Mpix, la définition du capteur pouvait poser question en matière de qualité d’image. Mes craintes se sont immédiatement envolées après consultation des premières images sur l’écran 27 pouces de mon Mac. Un grand bravo aux ingénieurs de Canon qui sont parvenu à ce résultat époustouflant. Cette définition autorise des recadrages importants, ce qui permettra de se rapprocher encore un peu plus d’un sujet éloigné.
  • Un écran totalement orientable et tactile : là aussi Canon a mis du temps avant d’accepter de placer des écrans orientables sur ses boîtiers. Mais c’est aussi chose faite sur cet EOS R7 et nous ne nous en plaindrons pas, car c’est tellement pratique en photo et en vidéo. Cela permet aussi de protéger l’écran lors de son remisage dans le sac photo.
  • Un viseur agréable : jusqu’à présent les viseurs des boîtiers APS-C étaient un peu étriqués. Je vous rassure ce n’est pas le cas avec le viseur électronique du R7, même si ses dimensions n’ont rien d’exceptionnel, son facteur de grossissement offre une très belle immersion dans l’image. Sa définition de 2,36 Mpts offre un bon confort visuel.
  • Des fonctions utiles et généreuses : contrairement à Olympus ou à d’autres marques, Canon n’a pas pour habitude de gâter ses clients. Mais cette fois, sa générosité et son originalité méritent d’être signalées. Ainsi, l’EOS R7 permet de régler automatiquement le niveau de l’horizon en utilisant le gyroscope intégré au boîtier et le système de stabilisation du capteur. La correction peut aller jusqu’à 10° d’angle, ce qui devrait généralement être suffisant. Mentionnons que ce système n’entraîne aucune perte de définition de l’image. À cette fonction inédite sur un appareil numérique, Canon ajoute l’exposition multiple, le bracketing de mise au point avec génération de l’image finale (en JPEG), le HDR, le mode panoramique, et les filtres créatifs comme l’assistance au filé. Enfin, et c’est sans doute la plus belle innovation dans ce boîtier, il faut signaler l’apparition d’une nouvelle fonction : la rafale RAW à 30 i/s avec un pré-enregistrement possible des images de 0,5 s avant le déclenchement. Une fonction qui permet de réussir des photos impossibles avant.
  • Une batterie endurante : le Canon R7 utilise la même batterie que les R5, R6 et le R6 II. Encore une très bonne idée de Canon qui sera très appréciée des possesseurs des boîtiers précités.
  • Deux slots pour carte mémoire : aujourd’hui, proposer des boîtiers avec un seul slot, ne permet plus de classer lesdits boîtiers dans les catégories pro ou semi-pro.

Et maintenant si on parlait de performances ?

Après un petit rappel historique concernant la stratégie commerciale de Canon, un rappel des avantages du format APS-C, j’ai abordé les spécifications techniques, l’ergonomie et la prise en main du R7, tout cela avant de citer quelques nouveautés bienvenues. Il est temps maintenant de parler de performances, car, je vous le rappelle, l’EOS R7 vise principalement les photographes sportifs et animaliers.

Pour ceux qui n’ont pas encore franchi le pas vers l’hybride, l’un des principaux attraits du Canon EOS R7 est offert par son système autofocus, moderne et très complet. Un système secondé par l’intégration du processeur Digic X. Si l’on ajoute que l’EOS R7 utilise le tout nouveau Dual Pixel CMOS AF II, vous comprendrez pourquoi le petit dernier n’a pas à rougir face au vaisseau amiral, j’ai nommé le Canon R3, qui se vend 4 fois plus cher et ne fait pas beaucoup mieux !

Ledit système couvre l’ensemble du cadre (il est capable de suivre les sujets jusqu’aux extrémités de la photo). Le Canon EOS R7 possède moins de zones AF que l’EOS R5 et l’EOS R6 (651 zones, contre 1053 sur ces appareils professionnels), mais il suit les mêmes sujets, notamment les animaux (chiens, chats, oiseaux), les véhicules (voitures, motos, trains) et, bien sûr, les êtres humains.

L’EOS R7 peut reconnaître et suivre les visages et les yeux des humains. Si ces derniers ne sont pas visibles, il se concentre alors sur la tête ou sur le corps entier. C’est remarquable d’efficacité. D’autres facteurs, comme la lumière disponible et l’objectif que vous utilisez, peuvent influencer le fonctionnement de l’autofocus, mais sachez que j’ai été impressionné par sa précision, et quand on sait que j’utilise également un R6 II et un R3, on comprend encore mieux le sens du mot « impressionné ». Canon affirme que l’autofocus de l’EOS R7 fonctionne jusqu’à -5EV, ce qui correspond à un environnement nocturne sous le clair de lune. Mes propres tests ont permis de valider cette affirmation de la marque.

Le deuxième atout maître du Canon EOS R7 vient de sa cadence en rafale. Offrir à l’utilisateur des rafales à 30 images par seconde, c’est faire aussi bien que sur un Canon R3 à plus de 6000 euros. Voilà pourquoi ce boîtier ( et je parle du R7) va intéresser aussi les pros, d’autant que sa qualité d’image est excellente et que son capteur offre des images plus définies. Combien de temps l’EOS R7 peut-il maintenir ces vitesses maximales ? Pas autant qu’un appareil photo professionnel, et c’est normal. Toutefois, la mémoire tampon de l’EOS R7 permet de maintenir une vitesse de 15 i/s avec l’obturateur mécanique pendant 224 JPEG, soit environ 15 secondes de rafale. En RAW, ce chiffre tombe à 51 photos, soit une rafale de 3,5 secondes. Mais vous pouvez doubler ce chiffre en utilisant du CRAW (raw compressé). C’est largement suffisant pour saisir le moment crucial, si vous disposez d’une bonne carte mémoire. Personnellement j’utilise des cartes Lexar Professional 2000x UHS-II et la mémoire tampon du R7 ne m’a jamais posé de problème.

Lorsque l’on parle de performances, il faut aussi aborder la question de la consommation d’énergie et l’autonomie de la batterie. Là encore le R7 se montre performant. Sa batterie, identique à celle des R6, R6 II et R5, est très endurante. L’autonomie est annoncée pour 500 photos, mais en soignant l’économie d’énergie et en évitant les pratiques très consommatrices comme la vidéo 4K, la batterie tiendra facilement une journée, même plus. Lors de mes tests, l’appareil a toujours tenu une journée complète sans perdre plus de deux barres de batterie. Pendant vos déplacements, vous pouvez également charger l’appareil photo via USB sur une power bank et si vous filmez, utiliser votre power bank comme source d’énergie. Merci canon !

Qualité photo et vidéo

Avec ses 32,5 mégapixels, l’EOS R7 propose une définition élevée pour un appareil photo APS-C. Les avantages offerts par une telle définition sont les suivants : des images très détaillées et une bonne possibilité de recadrage. Ainsi, l’EOS R7 propose des images magnifiquement détaillées et offre de belles possibilités de recadrage, ce qui s’avère souvent utile pour photographier des animaux sauvages et des sujets d’action. 

L’inconvénient d’une telle débauche de pixels sur une surface relativement petite vient de la prise de vue en basse lumière. Plus les photosites sont petits et moins ils sont sensibles à la lumière ce qui fait que le bruit numérique apparaît plus rapidement. Lorsque la lumière sera moins présente, comme en sous-bois par exemple, il faudra éviter les objectifs RF 600 et RF 800 f/11 de la marque, si l’on veut conserver une belle qualité d’image. Si vous avez la chance de posséder l’excellent Canon RF 100-500mm, la montée en ISO sera moins problématique et vos images gagneront en qualité.

Disons que dans l’ensemble l’EOS R7 produit des images de grande qualité. Les couleurs sont riches, chaudes et attrayantes, comme toujours chez Canon. Le réglage automatique de la balance des blancs fonctionne parfaitement et dans tous les scénarios d’éclairage. La mesure évaluative de la lumière a donné d’excellents résultats. Elle permet des expositions équilibrées même dans les scènes très contrastées.

Les fichiers bruts (RAW et CRAW) offrent une bonne marge de manœuvre pour effectuer des ajustements, ce qui vous permet de retirer un bon degré de détails manquants dans les basses et les hautes lumières lorsque vous en avez besoin. Vous pouvez également modifier l’équilibre entre le lissage et le bruit si vous préférez obtenir plus de détails qu’en JPEG.

La qualité vidéo est également très bonne, avec l’avantage de la vidéo 4K/60p non recadrée et une profondeur de couleur de 4:2:2 de 10 bits. En matière de vidéo, on peut dire que le R7 offre de quoi satisfaire le plus grand nombre. Les pros de la vidéo se rabattront sur d’autres boîtiers, tel que le R5, mais pour son prix le R7 ne démérite pas. Il ne lui manque que la 4K 120p pour des prises de vue au ralenti. Mais on n’en a jamais assez ! 

Les créateurs de contenu peuvent s’intéresser au R7, car il propose bien plus que le minimum syndical et à un prix très agressif : 4K 60 non recadrée en 4:2:2 10 bits, prise casque, prise micro, le tout pour 1500 euros, pas mal pour démarrer le métier d’influenceur…  

Alors l’EOS R7, c’est pour qui ?

  • Pour les gens qui pratiquent la photo animalière ou sportive : avec un excellent autofocus, un suivi du sujet et une reconnaissance des yeux performante, l’EOS R7 propose une belle opportunité pour les utilisateurs de Canon qui n’ont pas le budget nécessaire pour acheter un modèle plein format. Le fait d’avoir un capteur APS-C est également un avantage pour se rapprocher du sujet sans avoir à investir dans des objectifs ultra-longs ;
  • Pour les voyageurs, car l’EOS R7 est compact, léger, et très performant. Associé à un objectif RF 24-105, il permettra de ramener de très bons souvenirs ;
  • Pour tous ceux qui veulent un appareil à tout faire, polyvalent, facile à transporter et relativement léger avec l’objectif 18-150mm du kit.
  • Pour les influenceurs, car le boîtier offre des capacités bien au dessus de la moyenne pour un tarif convenable.

Les alternatives au Canon R7

Chez Canon le Canon EOS R6 Mark II : si votre budget n’est pas limité aux 1500 euros que coûte l’EOS R7, vous pourriez être intéressé par le Canon EOS R6 Mark II. Ce boîtier est à mon avis l’un des tout meilleurs sur le marché de la photo aujourd’hui. À vrai dire, je l’aime encore plus que mon R3 et de nombreux autres professionnels sont de mon avis. Ce Canon EOS R6 Mark II a tout pour lui : malgré son capteur plus grand, il offre des vitesses comparables et même supérieures à celles du R7, avec des prises de vue à 40 images par seconde en utilisant son obturateur électronique. Avec un autofocus amélioré par rapport à son prédécesseur et une vidéo 4K/60p sans recadrage, il s’agit effectivement de la version plein format de l’EOS R7. Ici tout est excellent, autofocus, rafales, qualité d’image, mémoire tampon, endurance de la batterie, etc.

Chez Sony l‘Alpha 6600 : il a maintenant quelques années, mais il est toujours aussi performant lorsqu’il s’agit de photographier des sujets en mouvement. Si le sport et la vie sauvage sont votre terrain de jeu alors l’A6600 devrait vous convenir davantage. La préhension n’est pas aussi agréable que sur le R7 et l’unique emplacement pour carte UHS-I est décevant.

Chez Fujifilm le X-H2S : Jusqu’à présent, Fujifilm n’était pas réputé pour ses photos de sport et d’action, mais tout cela change avec le X-H2S. Parvenant à combiner puissance et vitesse, ce boîtier peut s’appuyer sur un ensemble complet d’objectifs et d’accessoires pour ce système APS-C. Mais le gros problème ici, c’est le prix : pour le prix du X-H2S, vous pouvez acquérir certains rivaux plein format, ce qui en fait une proposition coûteuse.

Conclusions

Avec l’EOS R7 Canon n’est pas loin de rendre une copie parfaite et peut se targuer d’avoir trouvé un digne remplaçant au pourtant mythique 7D Mark II. Que manque-t-il au R7 pour toucher la lune, et bien pas grand-chose, mais il n’est pas totalement exempt de critiques. Nul n’est parfait ! Alors, disons que pour l’instant la gamme d’objectifs RF-S (gamme APS-C) est encore embryonnaire. En attendant l’arrivée d’objectifs dédiés à la gamme APS-C, le possesseur de R7 pourra bien sûr se tourner vers la gamme RF totalement compatible, mais aussi plus chère et moins compacte. L’effet d’obturateur roulant (roling shutter) est présent dans les séquences 4K, ce qui pénalise un potentiel vidéo pourtant prometteur, enfin disons qu’en vidéo basse lumière, l’autofocus est moins performant qu’en photo. Des défauts relativement limités au regard des capacités du boîtier. Une mise à jour du firmware viendra peut-être améliorer tout cela. Le rêve est toujours permis !

Bref, je recommande le R7 sans hésitation et je lui souhaite la réussite qu’il mérite. Je vous proposerai un article complémentaire sur ce boîtier prochainement, avec un test terrain et les réglages que je préconise pour tirer le maximum de ce magnifique appareil. S’il vous intéresse, j’aurai peut-être aussi une petite surprise pour vous !

Vous avez des questions, des commentaires ? Vous utilisez le R7 depuis plusieurs mois ? N’hésitez pas à laisser un commentaire et partager votre expérience avec les nombreux photographes qui suivent ce blog.

À bientôt, les amis,

Jean-Michel.

11 réflexions sur “Canon EOS R7 : l’arme absolue pour la photo de sport ou animalière.

    1. Langlois

      Merci pour cette belle analyse, acheté un r7 pour Noël l année dernière, je fais peu d animalier et sport, plutôt axé paysage, et studio, je pense que qui peut le plus peut le moins, il fait s habituer aux menus, cela me change du 5dmk2.

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    1. Jean-Claude Morin

      Bonjour,
      Toutes les optiques RF qui se montent sur les R3, R5, R6 se montent sur le R7.
      De même les optiques EF qui équipent ou équipaient les Réflex Canon se montent sur le R7 à condition d’utiliser la bague d’adaptation EF-RF de Canon.

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  1. Michel Lacroix

    Bonjour,
    l’article est intéressant et complet. J’attends les propositions de réglages de ce boitier pour les safaris à l’instar de l’article « comment je programme mes boitiers R5 et R3 ». Merci.
    Michel

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  2. le roux

    bonjour je possede un canon r7 avec un objectif tamron 100/400mn,je me sens un peu limité pour la photo d’oiseaux.j’attends avec impatiences votre futur article sur les réglages du R7.cordialement philippe

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  3. CHAZOULE Bertrand

    Bonjour
    Superbe article, je me permets d’ajouter ceci. Ce boitier convient aussi très bien à la macro/proxi car Canon a ajouté une option Bracketing m.a.p qui permet de faire du focus stacking. Cordialement Bertrand

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  4. Valérie

    J’utilise le canon R7 après avoir eu le canon eos90D. J’adore ce boîtier et je viens d’acquérir le rf800mm focale fixe. C’est un pur plaisir de sortir attraper les oiseaux à travers mon objectif. Vous pouvez visiter ma page Instagram ouestnature. A bientôt pour la suite. Valérie

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