Ce n’est plus un secret pour personne, Canon et Nikon travaillent actuellement au développement d’un hybride haut de gamme. D’après les dernières rumeurs, Nikon fournira prochainement (on parle du 23 août) les caractéristiques de son futur boîtier.
Ouf, il était temps !
Ces dernières années, les habitudes du photographe ont considérablement changé. Qu’il soit débutant, expert ou pro, le photographe accepte de moins en moins le rôle de Sherpa. Le temps où il se promenait avec 12 ou 15 kg de matériel sur le dos est révolu. Place au matériel compact, léger et très performant. Aujourd’hui, les derniers hybrides respectent pleinement ce cahier des charges.
Mais un hybride, ce n’est pas qu’un appareil compact et léger. La suppression du miroir s’est accompagnée d’un bouleversement interne. La photographie n’est plus renvoyée par le prisme vers le viseur, c’est un petit écran interne, placé face au viseur, qui renvoie l’image formée sur le capteur. Ce dispositif constitue une petite révolution. Le photographe « voit » l’image finale avant même qu’elle soit prise, ce qui est totalement impossible avec un reflex. L’image, proposée dans le viseur de l’hybride, tient compte de l’ensemble des réglages opérés par le photographe. Mais il y a encore mieux, l’écran placé face au viseur peut afficher certaines informations en temps réel. C’est le cas, par exemple, de l’histogramme ou encore du niveau. Le photographe peut donc corriger finement son exposition et son cadrage en temps réel, avant même de presser le déclencheur. Un must !
L’hybride peut donc être considéré comme une véritable avancée en matière de technologie photographique. Certains fabricants le savent depuis longtemps, Fujifilm, Panasonic, Olympus et Sony pour ne citer que les principaux. Il est simplement dommage de constater que les deux plus grands, Canon et Nikon, n’ont pas vu venir les changements de comportement qui allaient s’opérer chez les photographes, changements portés par une technologie novatrice.
Mais l’attitude égocentrique des deux grands de la photo est en train d’évoluer au même rythme que les ventes d’hybrides… Le nombrilisme disparaît plus rapidement lorsqu’il est question d’argent… Allez savoir pourquoi … Il est temps de se rendre compte que les meilleurs reflex du monde ne sont peut être plus les meilleurs appareils photo du monde… Et oui Monsieur Nikon, aujourd’hui un Sony A7RIII est meilleur qu’un Nikon D850. Il est plus compact, moins lourd et dispose d’un autofocus bien supérieur tout en proposant une qualité vidéo incomparable… Si l’on excepte le nombre de pixels, un Sony A7III fait aussi bien, et il est bien moins cher…
Alors ? Alors il était temps de réagir car les ventes de reflex se tassent alors que les ventes d’hybrides progressent chaque année. Au Japon, en Allemagne et aux Etats-Unis Sony est devenu numéro 1 des ventes grâce à ses hybrides (A9, A7RIII et A7III). Eh oui Messieurs Nikon et Canon, je sais… ça agace…
Alors Monsieur Nikon, que nous prépares-tu ?
Nikon a décidé de faire durer le suspense… Dans un communiqué diffusé à la presse, Nikon confirme le développement d’un hybride doté d’un capteur 24×36, d’une nouvelle monture et, par voie de conséquence, d’une nouvelle gamme d’optiques dédiées.
Un premier enseignement est à tirer du communiqué de presse de Nikon. Sa cible est clairement définie : Nikon veut concurrencer la série des A7 de Sony, seuls hybrides disposant actuellement d’un capteur plein format. Je ne me livrerai pas ici à des spéculations sur les fonctionnalités du prochain hybride de Nikon, de nombreux sites se chargeant de le faire… sans avoir d’ailleurs la moindre information… Par contre, pour que l’initiative de Nikon ne se transforme pas en flop, il va falloir mettre la barre très haut. Je veux dire par là que son appareil doit être au moins aussi performant qu’un A7III (si le capteur retenu est un 24 millions de pixels) ou qu’un A7RIII (si le capteur dépasse les 40 millions de pixels).
À savoir :
- Être aussi compact que les boîtiers sus-indiqués : d’après les premières infos, le Nikon serait d’une taille supérieure. Si c’est vrai, cela commence mal, car la caractéristique première d’un hybride est sa compacité !
- Disposer d’un autofocus aussi performant que les A7 version III. Un défi de taille notamment en ce qui concerne la détection et le suivi de l’oeil, fonction qui, à elle seule, à fait basculer de nombreux professionnels du reportage chez Sony.
- Offrir un écran disposant de fonctions tactiles évoluées, monté sur rotule. Cela ne demande pas des années de « recherche et développement », mais la fabrication en est coûteuse. Cela permettrait toutefois à Nikon de passer devant Sony sur ce point.
- Offrir une qualité et des fonctionnalités vidéo au moins aussi performantes que les Sony A7. Encore un défi de taille, tant Sony maîtrise son art dans le domaine de la vidéo. Sony vend beaucoup de A7 mark III à cause de la qualité des vidéos produites. Les blogueurs mais aussi les vidéastes de mariage sont de bons clients.
- Offrir une montée en ISO digne d’un bon hybride. Sur l’un de mes derniers film de mariage, j’ai été obligé de monter jusqu’à 35 000 ISO pour éviter d’utiliser de la lumière artificielle qui aurait altérée l’ambiance de la soirée. Une fois le film traité, le bruit avait totalement disparu. C’est dire la qualité du A7 III dans ce domaine.
- Disposer d’une batterie qui tienne au moins 750 photos. Sony a mis du temps avant de parvenir à ce niveau car les hybrides haut de gamme sont très voraces en énergie.
La vidéo ci-dessus permet de constater combien l’autofocus du Sony A7 III est performant, notamment la fonction qui permet de faire la mise au point sur l’oeil du sujet. La mise au point est assurée automatiquement sur l’oeil le plus proche de l’objectif.
Mais Nikon est une grande et belle maison, alors je crois que nous pouvons lui faire confiance. J’espère que la marque produira un hybride de grande qualité, car pour l’instant Sony est bien seul, en tête du peloton… Un peu de concurrence ne fera pas de mal et, au final, le consommateur n’est jamais perdant.
À très bientôt !
Jean-Michel.