La seule chose qui permet de rendre une photo intéressante, c’est la composition. Faut-il apprendre à maîtriser complètement les réglages de son boîtier ? Est-il besoin de devenir un maître dans l’utilisation du mode manuel ? Faut-il parfaitement connaître le style des grands noms de la photo de rue ? Rappelez-vous ceci : la seule chose qui compte c’est la composition. Une image bien composée prise en mode « tout automatique » sera toujours plus intéressante qu’une photo utilisant des réglages élaborés mais mal composée.
Cadrage : changer ses habitudes
En portant votre appareil au niveau de vos yeux vous allez offrir à votre image le même angle de vision que ce que vos yeux voient tous les jours. Cette approche, routinière, risque de rendre votre photo ennuyeuse. En optant volontairement pour un point de vue différent, vous allez apporter de l’originalité à vos photos.
Il suffit parfois de s’agenouiller, de s’asseoir sur un banc public ou de placer son appareil sur le sol. Cela permet souvent d’obtenir une vue intéressante d’un sujet, qui, sans cela, serait resté banal.
Ici, le choix d’un cadrage en plongée, était imposé par le sujet. Tant mieux car il m’a permis d’obtenir une image originale. Pensez à utiliser le relief du terrain. Le haut d’une côte, d’un escalier ou un balcon peut faciliter l’obtention d’images plus dynamiques et moins ennuyeuses.
N’oubliez pas que pour photographier des enfants ou des animaux de compagnie, il faut se mettre à la hauteur du sujet. Alors en adoptant une position basse ou, au contraire, en hauteur, vous allez offrir un cadre original à votre sujet.
En me plaçant a la hauteur du sujet, j’ai éviter de prendre une photo en plongée qui aurait écrasé les acteurs de cette scène de rue.
Ne séparez pas votre sujet de son environnement
Les focales privilégiées par les photographes de rue vont du 28mm au 50mm. Henri Cartier-Bresson utilisait le 50mm car il considérait qu’il restituait parfaitement la vision humaine. Pour son livre « Les Américains », Robert Franck utilisa le 35mm. Garry Winogrand, quant à lui, essaya plusieurs objectifs avant de s’en tenir finalement au 28mm qui permet de dynamiser l’image.
Ces focales, contrairement au téléobjectif qui isole, permettent de conserver le sujet dans son environnement. Étudions les deux images ci-dessous.
Cet homme faisant la sieste dans sa voiture a attiré mon attention. Le vent venait de relever le journal comme s’il voulait faciliter la prise de vue. Ici, j’ai cadré suffisamment large pour intégrer la route se trouvant en arrière plan. J’ai alors attendu qu’un véhicule passe avant de déclencher. Le choix d’une vitesse adaptée a permis d’obtenir un léger flou de mouvement sur le véhicule de l’arrière plan. Ce cadrage permet de situer le sujet dans son environnement ; notre homme fait la sieste en pleine ville.
Voici une deuxième photo de mon sujet avec un cadrage plus resserré. Le sujet est isolé de son contexte. La photo est moins narrative et donc moins intéressante. Pensez toujours à laisser votre sujet dans son environnement, l’histoire que vous voulez raconter sera beaucoup plus « lisible ». Pensez au cinéma, que deviendrait un acteur sans son décor ? Le décor participe toujours à la compréhension de l’histoire.
La profondeur de champ
En jouant sur la profondeur de champ avec un objectif lumineux on peut obtenir un arrière-plan flou. Cette technique est très utile en portrait, mais pas seulement. Elle permet d’attirer le regard vers une zone particulière de la photo. Un bon objectif avec une grande ouverture peut aider à réaliser de bonnes photos. Un 50mm à ouverture f/1.8 qui reste bon marché constitue un choix judicieux. C’est un bon investissement qui se montrera particulièrement efficace en photographie de rue.
Le Yongnuo 50mm f/1.8 produit de très jolies photos et se trouve à moins de 50 euros sur PriceMinister.
Important : le choix du décor
Rappelez-vous ce que j’ai dit plus haut : « Le décor est important« . Choisir à l’avance un décor intéressant peut faciliter grandement la réussite d’une photo.
J’ai réalisé cette photo pendant l’été 2015, sur le vieux port de Marseille. Cette immense glace dans laquelle se reflètent les passants était systématiquement photographiée par nombre d’entre eux. Ce qui m’a plu avec ce cliché, c’est de pouvoir photographier… les photographes. Ainsi, la boucle était bouclée.
Voilà pour ce quatrième opus sur la photo de rue. Le prochain article sera consacré au droit à l’image.
A très bientôt.
Jean-Michel.
Toujours aussi instructif.Merci de nous faire partager les « trucs et astuces ».
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Bonjour. Quand tu parles de 50mm, c’est aps-c ou full frame? En tout cas, très intéressant.
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En général on fait toujours référence à du Full frame. Donc c’est le cas ici aussi. Merci à toi de tes visites sur ce site.
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