Bien que ce ne soit pas une règle, la photographie de rue représente le plus souvent la personne humaine dans ses activités journalières (travail, déplacement, lecture, repos, promenade, etc.). Ce n’est pas une raison pour photographier tout ce qui bouge !
Savoir ce que l’on cherche
Vous ne pouvez vous concentrer sur quelque chose si vous ignorez ce que vous recherchez. A chaque sortie photo, il est donc primordial de vous fixer un ou plusieurs buts. Vous pouvez, par exemple, vous concentrer sur une couleur pendant 2 heures, puis les deux heures suivantes vous intéresser aux personnes portant un sac ou un parapluie. Vous pouvez encore choisir d’intégrer votre sujet dans un cadre bien défini : photographier les personnes sur le quai d’une gare, dans une bouche de métro, à un arrêt de bus, à la terrasse d’un bistrot. Vous pouvez également recherchez des compositions à contrejour ou souhaiter vous concentrer uniquement sur les personnes qui travaillent (livreurs, serveurs, coiffeurs, commerçants, etc.).
Il est important de ne pas se disperser, car à vouloir faire tout on ne fait rien. Fixez vous un plan et une durée de mise en œuvre. En procédant ainsi, vous allez, sans vous en rendre compte, éduquer votre œil. Vous porterez un regard différent sur ce que vous voyez puisque vous ne serez préoccupé que par un seul sujet.

Soyez innovants et créatifs
Essayez de sortir des photos de rue traditionnelles qui, même si elles sont bien réalisées, demeureront très banales. La personne qui lit son journal sur le quai pendant qu’un train passe à vive allure… Ce sujet a déjà été traité de nombreuses fois et inonde les sites internet. Recherchez plutôt une posture un peu spéciale, un comportement bizarre, un angle différent, une lumière très particulière, une tenue vestimentaire originale…
Trouvez vos propres idées, elles seront peut être modestes au début, mais avec l’expérience elles deviendront plus ambitieuses. Le nombre de sujets est illimité.
Précisez au maximum chaque sujet
Plus votre sujet sera clairement défini et plus vous aurez de facilités à le traiter correctement. Voici un exemple des paramètres d’un sujet pouvant être traité lors d’un voyage en Afrique :
- Réaliser une petite série de trois photos.
- Ne photographier que des femmes africaines.
- Les femmes doivent porter quelque chose sur la tête.
- Ne pas demander aux femmes de poser.
- Photos en couleur uniquement.
- Réalisées au 50mm.
Votre sujet étant bien défini, lancez-vous en vous concentrant uniquement sur les femmes portant des objets sur leurs têtes, parcourez les marchés, les rues très fréquentées, les arrêts de bus touristiques, les sorties de stades…
Ne vous encombrez pas d’un gros sac plein d’objectifs. Restez discret. Un appareil et un objectif suffisent largement.



Faites preuve de discernement
Je vais maintenant aborder un sujet un peu particulier : les sans-abris. Dans les années 50, leur nombre était très largement inférieur à ce qu’il est aujourd’hui. Témoigner de la pauvreté de certaines personnes pouvait, à l’époque, être considéré comme du reportage social. Aujourd’hui, la condition des sans-abris est connue de tous, alors pourquoi les photographier ?
Je suis pour le respect de la dignité humaine. S’il m’arrivait à une certaine époque de photographier mendiants et sans-abris, c’était dans l’optique de dénoncer une certaine injustice. Aujourd’hui, je sais que l’injustice est partout ; il existe bien des riches et des pauvres, des gens en bonne santé et des malades, des gens à qui il n’arrive jamais rien et d’autres qui cumulent les malheurs… Vouloir dénoncer l’injustice est une utopie, l’injustice existe et existera toujours. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui je m’interdis de photographier mendiants, sans-abris, personnes handicapées ou toute situation qui peut porter atteinte à la dignité de la personne photographiée. Bien sûr ce n’est que mon avis, et je ne souhaite l’imposer à personne, mais il est bon d’y réfléchir.
Très bonnes photos.
Jean-Michel
Bonjour,
et le droit à l’image ? Ne faut-il pas demander l’autorisation aux personnes photographiées si elles sont identifiables ?
J’aimeJ’aime