Le piqué est une notion subjective qui caractérise l’impression de netteté que l’on se fait d’une photo. Ce nouvel article se propose de vous aider à comprendre et à maîtriser les différents paramètres qui influencent la netteté d’une image. Je vais donc maintenant aborder la liste des points à surveiller pour obtenir un bon piqué.
Contrôler les mouvements de votre appareil photo
Le flou est très souvent (bien plus qu’on ne le pense) induit par les mouvements du photographe. Pour qu’une image présente un bon piqué, il convient donc de maîtriser les mouvements de l’appareil photo.
Le trépied, un assistant de choix
J’ai coutume de dire que le trépied constitue le meilleur ami du photographe. C’est le premier accessoire à acheter pour qui veut sérieusement pratiquer la photographie. Mais attention, tous les trépieds ne se valent pas. Un bon trépied à 70 euros, ça n’existe pas. L’utilisation d’un trépied est indispensable pour les longues durées d’exposition (à partir du 1/30ème de seconde).
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’un léger mouvement de l’appareil, lorsque la vitesse utilisée est importante (1/1000ème de seconde par exemple), n’aura aucune répercussion sur le piqué de votre photo. Par contre, un appareil fixé sur un trépied, alors que la vitesse est de 1/15ème de seconde, sera très sensible au moindre mouvement. Il convient donc de prêter une attention particulière au vent et à l’appui sur le déclencheur.
Astuce : Dès que votre appareil est fixé sur un trépied, utilisez systématiquement une télécommande ou le retardateur.
Le seul inconvénient, c’est qu’il faut transporter le trépied avec soi. Pour de la prise de vue en studio ou de la photo de paysage, cela ne pose généralement pas de problème, mais pour la photo de rue, ce n’est pas envisageable. Il conviendra alors de régler finement l’ouverture et la sensibilité. En photographie, tout est toujours question de compromis.
Quelques comportements à adopter
Voici des options moins contraignantes et pourtant très efficaces :
- tenir fermement l’appareil des deux mains,
- retenir sa respiration avant de déclencher,
- serrer les coudes le long du corps,
- poser son appareil sur une table, du mobilier urbain, un mur, etc.
- se mettre à genoux, s’adosser à un mur.
Régler correctement son boîtier
Choix de la vitesse d’obturation
Je vous conseille de régler la vitesse d’obturation au double de la focale utilisée. Ainsi, si vous photographiez au 200mm, une vitesse minimale de 1/400ème de seconde est conseillée. Enfin, si votre vitesse est supérieure au 1/500s, je vous conseille de désactiver le stabilisateur de votre objectif. A cette vitesse, il sera totalement inefficace et pourra même altérer le piqué de votre image (je ne blague pas, c’est vrai !).
Réglage de la sensibilité ISO
La montée du bruit pollue la photo avec des pixels parasites et altère sa netteté. Il convient donc d’ajuster avec soin la valeur ISO. En photographie on considère qu’une vitesse de 1/1000s est suffisante pour une majorité de cas. Si votre vitesse est largement supérieure, baissez la valeur ISO. Sauf à y être obligé par les conditions de luminosité, ne dépassez jamais 1600 ISO.
Piqué et autofocus
Aujourd’hui les boîtiers numériques proposent de nombreux modes autofocus. Avant de prendre une photo, il convient de choisir avec soin le plus adapté à la situation. Retenez ceci :
- Pour un sujet immobile utilisez l’autofocus ponctuel ;
- Pour un sujet en mouvement l’autofocus continu ;
- Pour un sujet de taille importante ou présentant des mouvements imprévisibles, augmentez la taille de la zone autofocus.
Pensez à relever le miroir
Avec ce mode, le miroir se lève alors que le déclencheur est à mi-course (sur les reflex uniquement car les hybrides n’ont pas de miroir). Le mode miroir relevé est une source de vibration en moins, pensez-y.
Le filtre anti-moiré
Ce filtre, appelé également filtre passe-bas ou filtre anti-aliasing, est placé devant le capteur. Il limite la taille du plus petit détail que l’on peut capturer à au moins 2 pixels afin d’éviter le phénomène de moiré. Les boîtiers modernes s’en passent, l’effet du filtre étant remplacé par une solution logicielle.
L’absence de filtre permet d’améliorer la qualité du piqué, c’est pourquoi les marques abandonnent de plus en plus ce dernier.
Les caractéristiques de l’objectif qui jouent sur la netteté
La résolution de l’objectif
Un objectif est rarement parfait ; sa qualité de fabrication et son ouverture peuvent induire du flou.
La résolution de l’objectif permet de mesurer son niveau de netteté. La résolution est souvent maximale au centre et tend à diminuer au fur et à mesure que l’on s’approche des bords.
La résolution dépend de l’ouverture du diaphragme, elle est souvent maximale autour de f/5.6 ou f/8, avant et après elle diminue.
Les aberrations chromatiques
Les aberrations chromatiques se traduisent par des franges colorées violettes ou vertes autour des zones très contrastées de la photo (branches, arêtes des murs, etc.). Elles dépendent de la qualité des lentilles utilisées.
Le flou augmente avec l’ouverture du diaphragme, tandis que la taille des franges colorées augmente avec la longueur focale ( un 100mm à f/2.8 est plus pénalisé qu’un 24mm à f/11).
Piqué et diffraction
En photo la diffraction se traduit par une image de plus en plus floue à mesure que l’on ferme le diaphragme. Le flou apparait à partir de f/11 en APS-C et f/18 en full frame., En conséquence, avec un APS-C une ouverture de f/8 sera préférable à f/11 tandis qu’avec un plein format il sera conseillé de ne pas dépasser f/16.
Conclusion
Ces quelques informations, doivent maintenant vous permettre d’optimiser le piqué de vos photos. Mais rassurez-vous, si votre photo n’apparaît pas comme parfaitement nette, le post-traitement offre une seconde chance au photographe.
Dans un prochain article, nous aborderons l’optimisation du piqué au post-traitement. Il sera alors question du réglage de la netteté, de la clarté, de la suppression des aberrations chromatiques, de la réduction du bruit ou encore du réglage du contraste.
A très bientôt !
Jean-Michel
Super article….notamment sur « piqué et diffraction » où j’ai du revoir mes données ! Merci Jean-Michel, et vivement le prochain sujet sur l’optimisation du piqué au post-traitement ! François D.
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Chouette ! Nous utiliserons ces infos claires pour les « notions de base »
Merci Jean-Mi
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Toujours et encore merci pour ces explications claires, précises, compréhensibles : un autre défi se présente à moi, il s appelle la pratique. Alors à nos appareils! , me diriez-vous? …….Ne devine-t-on pas un « mais » timide….
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