Gestion de la lumière : la correction de l’exposition (partie 2)


Vous avez probablement déjà entendu parler de l’Indice de Lumination (IL), vous savez cette chose bizarre que les anglais nomment Exposure Value (EV), mais qu’il arrive parfois que l’on désigne sous le nom de Stop. Bon, arrêtez de regarder vers le ciel ou de fixer amoureusement le radiateur ; je vais vous expliquer ce qu’est un Stop, en photographie bien sûr, car ici, il n’est pas question de Code de la Route…

Le Stop, IL ou encore EV est un moyen de mesurer la lumière. À chaque fois que vous doublez la quantité de lumière admise dans votre boîtier numérique, vous augmentez d’un Stop. À chaque fois que vous divisez la quantité de lumière par deux, vous diminuez d’un Stop. Avouez que ce n’est pas compliqué à comprendre.

Relations entre la sensibilité, la vitesse et l’ouverture :

Pour mieux comprendre comment fonctionne la mesure de la lumière, nous allons mettre le concept du « Stop » en relation avec les 3 piliers de l’exposition.

La sensibilité ISO : Quand on double la sensibilité ISO, on augmente l’exposition d’un Stop, si l’on ne touche ni à la vitesse ni à l’ouverture. Donc lorsque vous doublez la sensibilité, vous doublez la quantité de lumière reçue par l’appareil.

Le temps de pose : Le concept du Stop est, ici aussi, très facile à comprendre. Si vous doublez le temps d’exposition, votre boîtier recevra deux fois plus de lumière, donc vous augmenterez l’exposition d’un Stop. De même, si vous divisez le temps d’exposition par deux, vous diminuerez l’exposition d’un Stop. Faites attention tout de même,

car en général sur les boîtiers, la vitesse d’obturation se règle par paliers d’1/3 ou 1/2 stop.

L’ouverture : Pour appliquer le concept du « Stop » à l’ouverture, il faut connaître les différents paliers permettant d’augmenter ou de diminuer le volume de lumière d’un Stop. Voici donc les ouvertures qui correspondent à un palier réel f/1 – f/1.4 – f/2 – f/2.8 – f/4 – f/5.6 – f/8 – f/11 – f/16 – f/22 – f/32.

ouverture-du-diaphragme.jpg

Prenons plusieurs exemples : si votre appareil est réglé sur f/8 et que vous fermez à f/11 vous perdez un Stop (-1). Si vous passez maintenant de f/8 à f/22 vous perdez 3 stop (-3). Dans l’autre sens maintenant : votre appareil toujours réglé à f/8, si vous ouvrez à f/4 vous gagnez 2 Stops (+2).

Remarque : en photographie, on emploie l’expression « ouvrir » lorsque l’on augmente l’ouverture du diaphragme. Si l’on réduit l’ouverture du diaphragme alors on « ferme » l’ouverture.

Et maintenant, on fait quoi ?

Maintenant que vous savez ce qu’est un « Stop » un « EV » ou un « IL » (c’est la même chose) , vous devriez avoir plus de facilité pour dompter le mode « Manuel ». Dans la majorité des cas, ce mode est utilisé afin de conserver une exposition constante tout en se permettant de modifier la vitesse ou l’ouverture.

Prenons un exemple : votre exposition est correcte avec les réglages suivants : ISO 400 – Temps de pose 1/125ème de seconde – Ouverture f/8. Vous souhaitez maintenant ouvrir à f/2.8, soit + 3 stops afin de réduire la profondeur de champ tout en conservant la même exposition ; vous allez donc devoir compenser en réduisant les autres réglages de 3 stops (-3), pour éviter que votre photo ne soit surexposée. Vous pourrez, par exemple, réduire la sensibilité à 200 ISO (– 1 stop) et régler la vitesse à 1/500ème de seconde (-2 stops). On aurait pu également régler la sensibilité à 100 ISO (-2 stops) et la vitesse à 1/250ème (1 stop).

Comme vous le voyez le mode manuel est simple à maîtriser. Vous prenez une photo en priorité à l’ouverture. Si l’exposition est correcte, vous passez en manuel et affichez les mêmes réglages (ISO – Temps de pose – Ouverture). Ensuite, vous pouvez varier les effets en modifiant la vitesse ou l’ouverture tout en appliquant la correction d’exposition nécessaire.

Et la correction de l’expo alors ?

Dans les modes semi-automatiques (priorité à la vitesse et priorité à l’ouverture) l’appareil détermine seul les paramètres – à l’exception de celui que vous avez choisi – permettant d’obtenir une exposition « correcte ». Mais cette exposition n’est pas toujours parfaite, notamment lorsque la dynamique de l’image est très étendue (image présentant des zones très foncées et très claires). Il arrive également que le photographe souhaite sur-exposer ou sous-exposer son image afin d’obtenir une ambiance particulière.

molette-correction-exposition.jpg

C’est pour cette raison que les appareils numériques modernes sont dotés d’un bouton, ou d’une molette comme le montre la photo ci- dessus, afin de régler la correction de l’exposition. Sur les boîtiers d’entrée de gamme cette correction est en général de +/- 2 stops. Elle est de +/-3 stops voire +/-5 stops sur les boîtiers professionnels. N’hésitez pas à consulter le manuel de votre boîtier pour voir comment utiliser cette fonction.

Sachez tout de même que la correction de l’exposition ne fonctionne pas en mode manuel, et c’est bien naturel puisque vous pouvez contrôler vous même les 3 paramètres de l’exposition (ISO – Temps de pose et Ouverture).

Quand utiliser la correction de l’exposition ?

Il est parfois utile d’ajuster l’exposition calculée par la cellule de votre appareil photo. Pour cela vous disposez, selon le boîtier, d’un bouton ou d’une molette (voir illustration de la page précédente).

De nombreux boîtiers numériques (compact, bridge ou hybrides) offrent la possibilité de faire clignoter les zones sur-exposées, sur l’écran arrière ou dans votre viseur. Je vous conseille d’activer cette fonction (voir le manuel de l’utilisateur de votre appareil). Lorsque la zone de clignotement est importante, il conviendra de tourner la molette de correction de l’exposition vers les moins (de -1 à -3) pour réduire voire annuler la zone de clignotement. Lorsque la ou les zones sur-exposées sont très petites et limitées au ciel, vous pouvez arrêter la correction.

La cellule de votre appareil numérique peut également être piégée par des surfaces uniformes et très lumineuses. C’est le cas, par exemple, des paysages de neige. Sans correction de votre part, la neige apparaîtra grise. Dans ce cas, vous devez généralement surexposer

votre image de 1 à deux stops. Pour cela tournez la molette de correction de l’exposition sur +1 ou +2.

Cas ou la molette de correction de l’exposition ne suffit pas :

La correction de l’exposition offerte par votre boîtier vous permet de gagner généralement jusqu’à 3 stops dans un sens ou dans l’autre (de – 3 à +3). Mais il arrive que l’écart entre les basses et hautes lumières de votre scène soit plus important. C’est, par exemple, le cas lorsque votre sujet se trouve à contre-jour. Avec un ciel ensoleillé en arrière plan, l’appareil risque de choisir une exposition peu satisfaisante : le ciel sera un peu trop clair et le sujet trop sombre. Finalement, dans votre photo, rien ne sera correctement exposé.

En mesurant l’exposition pour le ciel, le ciel sera parfaitement exposé mais votre sujet sera trop sombre. C’est à ce moment là qu’il faudra utiliser votre flash. La portée de la lumière du flash sera calculée pour éclairer correctement votre sujet. Ainsi, vous aurez un ciel et un sujet parfaitement exposés.

Si à l’inverse, vous mesurez la lumière sur votre sujet. Ce dernier sera parfaitement exposé, par contre votre ciel sera sur-exposé et là votre flash ne vous sera d’aucune utilité.

Lorsque l’exposition de votre sujet est incertaine, vous disposez d’un outil intéressant : le «bracketing».

Le bracketing consiste à faire plusieurs photos d’une même scène, généralement de 3 à 5 images avec un décalage d’exposition sur chaque image. Cela permet de choisir ultérieurement la bonne exposition ou encore «d’empiler*» les images avec un logiciel de post-traitement afin d’obtenir une image disposant d’une grande plage dynamique (image HDR).

à bientôt !

Jean-Michel

 

2 réflexions sur “Gestion de la lumière : la correction de l’exposition (partie 2)

  1. Coucou ! J’ai essayé de mettre tout cela en pratique hier après midi , ça vient petit à petit , mais j’ai eu des déchets . Sur une trentaine de prise , 1 voir 2 , m’ont paru correctes . Mais j’y travaille , et ce cours est des plus intéressant pour moi . MERCI .

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