Jacques Renault est un fidèle lecteur de ce blog, mais aussi un passionné de photographie que la passion conduit parfois à emprunter des chemins détournés, à expérimenter des montages iconoclastes… Hier, il m’a adressé un très gentil mail qui m’a touché, et dont je garderai le contenu pour moi. Mais le plus important c’est la série d’images qui l’accompagnait. Elle est issue de son jardin, confinement oblige. La voici !
Qui n’a jamais essayé de photographier une fleur ? Comme tout autre sujet photographique, cette discipline requiert la connaissance de certaines règles, et parfois même de quelques petits secrets qui feront toute la différence. Pour photographier les fleurs comme un pro, suivez le guide !
Le dimanche, est traditionnellement la journée où je prends le temps de faire, ce que mes nombreuses occupations m’interdisent la semaine. L’un de mes passe-temps favori et de regarder les images produites par d’autres photographes, en essayant de comprendre leur démarche technique et artistique. C’est très formateur et surtout très plaisant !
C’est donc dans cet esprit que je vous propose une série de photos transmises au blog par Jean-Marc Mika. Toutes ses images ont été réalisées à l’aide d’un boîtier Nikon D7100 et d’un objectif Tamron 18-400mm. Maintenant, place à l’artiste !
Patrick m’a envoyé dernièrement cette série d’images intitulée « Au cœur des fleurs« . D’origine toulonnaise, Patrick réside depuis plus de 40 ans dans cette belle région qu’est le Berry. Pour cette série, il a utilisé un Fujifilm X-T2, le 80 mm macro de la marque et un trépied.
Aujourd’hui, nous continuons à nous promener en montagne.
Après vous avoir parlé des Bouillouses, c’est toujours dans les Pyrénées, mais en Haute Garonne et à 1395 m d’altitude cette fois, que nous nous retrouvons dans un site grandiose : L’Hospice de France.
Aujourd’hui, je vous emmène à la montagne, plus précisément dans les Pyrénées Orientales, où à 2016m d’altitude, se trouve un site magnifique : Les Bouillouses.
Le lac des Bouillouses est lové dans un écrin de montagnes, aux pieds des pics Carlit et Péric.
Ce site grandiose est, non seulement un haut lieu de la pêche et de randonnées pédestres, mais il est également un bon spot pour les photographes naturalistes.
En effet, ici, vous pourrez prendre des clichés de paysages, d’animaux et aussi pratiquer la macrophotographie.
C’est à partir de la fin de la fonte des neiges que le site est le plus accessible.
Toutefois, trop fréquenté par les véhicules, il fait aujourd’hui l’objet d’un accès réglementé. Ainsi aux mois de juillet et août, après avoir garé sa voiture au parking réservé à cet effet, on y accède à l’aide de navettes régulières au départ de la route dite « des Bouillouses », ou par les télésièges de Font-Romeu.
Des hôtels-restaurants sont là pour accueillir les visiteurs désireux d’y passer quelques jours et pour les plus hardis des refuges de montagnes sont également présents en altitude.
Sur les abords du lac, on trouve des prairies, parsemées de rochers, sillonnées de petits rus et plantées ça et là de Pins à crochets et autres plantes buissonnantes où paissent vaches et chevaux en totale liberté.
C’est sur dans ces pentes herbeuses que vous pourrez observer des oiseaux tels que : Traquet motteux, Pipit farlouse, Accenteur mouchet et Linotte mélodieuse …
Accenteur mouchet
Traquet motteux
Sur les pins à crochets et les Pins de Douglas bordant la route, vous trouverez, parmi d’autres oiseaux, le Bec croisé des sapins, dépiautant méthodiquement les pommes de pins, et le Venturon montagnard.
Bec croisé des sapins
Venturon montagnard
Bien entendu, vous pourrez voir et photographier, avec un peu de patience, de nombreux oiseaux de forêts (Mésanges, Tarin des aulnes, Geai des chênes, Pics …) ainsi que des rapaces (Buses, Aigle royal, Aigle botté, Vautour fauves …)
Plus bas, juste avant l’arrivée au lac, la route est encadrée d’un côté par la forêt et de l’autre, par un torrent.
En aval de ce ruisseau, se trouve une tourbière, reconnaissable aux nombreuses Linaigrettes pointant leurs touffes blanches et duveteuses vers le ciel.
Linaigrettes
Cette tourbière d’altitude est l’un des rares sites en France où l’on peut trouver une libellule rarissime : La Leucorrhine douteuse (Leucorrhinia dubia)
Leucorrhinia dubia
D’autres libellules inféodées à ce type de milieu sont également présentes. Ainsi, les passionnés d’Odonates pourront y observer ; Libellula quadrimaculata, Libellula Depressa, Sympetrum flaveolum, Sympetrum danae, Aeshna juncea, Aeshna mixta, Cordulia aenea, Lestes sponsa …
Libellula quadrimaculata
Cordulia aenea
Sympetrum danae
Lestes sponsa
Au sein même de cette grande mare et même du torrent, on peut également apercevoir des Campagnols amphibies, très prompts à aller se cacher dès qu’ils se sentent observés.
Je ne m’attarderais pas sur l’entomofaune d’une extrême richesse ici.
Côté flore, les amateurs de botanique ne seront pas en reste. De nombreuses fleurs de montagne, dont des Orchidées, sont là pour leur plus grand plaisir. De la Pulsatile des Alpes à la Gentiane des Pyrénées, en passant par la Raiponce en épis et l’Orchis tacheté … Il n’y a qu’à se pencher ou se coucher au sol pour avoir la meilleure prise de vue et le plus beau bokeh.
Pulsatile des Alpes
Gentiane des Pyrénées
Orchis tacheté
Concernant les mammifères sauvages, ils sont difficiles à débusquer mais avec de la chance, vous pourrez observer Isard, Marmottes, Mouflons …
Voilà un maigre aperçu de ce que vous pouvez voir et photographier dans ce site magnifique. Bien entendu, je ne peux pas, ici, vous faire un inventaire exhaustif.
Maintenant, c’est à vous à aller sur place, observer et admirer la faune, entomofaune et la flore. En espérant vous avoir donné envie de vous y rendre lors de vos prochaines sorties …
Photo d’article : Ophrys à grandes fleurs (Ophrys magniflora)
Les premières Orchidées sauvages sortent de terre, il est donc temps pour moi de vous en parler et de vous aider à les reconnaître.
Bien entendu il ne sera question ici que des espèces Françaises.
D’abord, qu’est ce qu’une Orchidée ?
Les Orchidacées (Orchidaceae) forment une des familles de plantes les plus diversifiées, comptant entre 25 000 et 30 000 espèces, réparties en 850 genres. Autant dire qu’ici, nous ne ferons que « survoler » cette famille …
Ces chiffres font d’elles l’une des plus importantes familles de plantes à fleurs, qui a pratiquement colonisé tous les milieux, à l’exception des déserts et des cours d’eau.
La symbiose se fait avec un champignon microscopique, caractéristique rendant cette famille de plantes très économe en ressources. De ce fait les Orchidées sont adaptées à des milieux difficiles, que bien souvent seul ce type de symbiose permet d’exploiter. Cette spécificité leur permet de coloniser des milieux relativement peu occupés par d’autres espèces.
Plantes se reproduisant par pollinisation entomophile, une grande partie d’entre elles montrent des relations de dépendance étroite avec des insectes pollinisateurs spécifiques, allant jusqu’à des stratégies de leurres visuels, olfactifs et sexuels. Les semences des orchidées sont de très petite taille et sont produites en très grand nombre : De cette façon elles peuvent être facilement transportées par le vent.
Leurs semences sont si petites qu’elles ne possèdent pas les réserves nutritives suffisantes pour engendrer la germination. Des sucres fournis par le champignon symbiotique permettent au germe de se développer.
Ce caractère symbiotique ainsi que la régression de leurs pollinisateurs rend leur réintroduction parfois difficile. Inutile donc de déraciner une Orchidée sauvage (ce qui est d’ailleurs interdit par la loi, car ces plantes sont, pour la plus grande partie d’entre elles, protégées !) pour tenter de la faire pousser chez vous. Sans le mycélium du champignon auquel elle est inféodée, elle dépérira.
Dans le foisonnement des formes végétales, l’Orchidée d’Europe est très facile à différencier des autres espèces grâce à un ensemble particulier de caractères qui lui sont propre : Le port altier de la plante sa tige toujours dressée et sans ramification, ses feuilles toujours entières à nervures parallèles.
Les formes des différentes feuilles
Rajoutons à cela une inflorescence caractéristique : Ses fleurs mettent en évidence une symétrie bilatérale parfaite et comprennent 3 sépales semblables, 3 pétales dont un, le labelle, diffère des 2 autres. Aucune autre plante Européenne ne possède ces caractères réunis
Disposition des pièces florales chez les orchidées. Pétales (P), sépales (S) et labelle (L).
Une fois l’Orchidée repérée, il faut ensuite affiner sa détermination en arrivant au genre, au groupe, et pour finir à l’espèce.
Comme évoqué plus haut, les Orchidées ont fait l’objet d’une classification scientifique dénombrant en tout 850 genres (Orchis, Ophrys, Anacamptis, Sérapias, Cephalantères … ) et pas moins de 25 000 à 30 000 espèces ont été répertoriées (Orchis brulé, Ophrys scolopax …)
Mais cela est loin d’être aisé et évident ! En effet, si d’un seul coup d’œil et avec l’habitude, bien entendu, il peut être facile de nommer les espèces connues, il faut savoir que ces fleurs nous réservent bien des surprises : Aberrations de couleurs, de formes mais surtout hybridations plus ou moins habituelles avec d’autres Orchidées, sont autant de casses têtes pour le profane, mais aussi pour le connaisseur expérimenté !
D’un point de vue systématique, un classement est établi par les botanistes.
Très complexe, il est régulièrement modifié au fil du temps.
Voici les genres ou groupes de genres présents en France métropolitaine
Découvrons ensemble quelques une de ces fleurs si atypiques :
Le genre Ophrys : Il se caractérise par des feuilles ovales disposées en rosette et de petites fleurs dépourvues d’éperon, munies d’un labelle particulier en général poilu et portant souvent une macule dans sa partie centrale.
La forme de la fleur rappelle celle d’un insecte et c’est d’ailleurs une particularité exploitée pour la reproduction puisque certains insectes sont attirés par la fleur qu’ils prennent pour une femelle de leur espèce !
Bien que certaines espèces puissent être vues en fleur jusqu’en septembre, la floraison des Ophrys est en général assez précoce.
Quelques espèces :
Ophrys jaune (Ophrys lutea)
Ophrys bécasse (Ophrys scolopax)
Ophrys petite araignée (Ophrys araneola)
Ophrys mouche (Ophrys insectifera)
Ophrys abeille (Ophrys apifera)
Les genres Anacamptis, Orchis, Himantoglossum, Dactylorhiza, Gymnadenia, Neotinea : sont des familles très semblables.
Le genre Orchis étant sans doute le plus connu et le plus familier de la famille des Orchidacées.
Ces genres se distinguent entre eux par la disposition des feuilles inférieures, par les bractées plus ou moins développées ou d’aspect plus ou moins membraneux, par la forme des fleurs ou par celles de leurs racines.
Quelques espèces :
Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis)
Orchis homme pendu (Orchis anthropophora)
Orchis pourpre (Orchis purpureus)
Orchis militaire (Orchis militaris)
Orchis géant (Himantoglossum robertianum)
Orchis bouc (Himantoglossum hircinum)
Orchis papillon (Anacamptis papilionacea)
Les genres Plantanthera : Les Platanthera ont un port altier et possèdent deux grandes feuilles d’une couleur vert-jaune partant de la base de la tige. L’éperon est filiforme.
Platanthère à fleurs vertes (Platanthera chlorantha)
Le genre Cephalanthera : Comprend trois espèces en France portant de grandes fleurs s’ouvrant peu avec un labelle articulé.
Céphalanthère à feuilles étroites (Cephalanthera longifolia)
Le genre Limodorum est un genre comprenant deux espèces en France. Ses longues tiges garnies de grandes fleurs violettes poussent dans les sous-bois clairs.
Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum)
Le genre Serapias comporte une petite dizaine d’espèces en France. Il présente des fleurs de forme caractéristique, avec des pétales et un gynostème cachés dans le casque. L’éperon est absent et un labelle en forme de langue surgit du casque et comporte à sa base des lamelles ou des callosités dont l’observation est utile pour la détermination des espèces. Le casque sert souvent d’abri aux insectes qui peuvent s’y glisser.
Le genre Cypripedium est mono spécifique en France. Il a la particularité de posséder deux étamines fertiles, ce qui a conduit à le placer dans une famille autonome. Il ne comprend qu’une espèce en France. Ses feuilles constituent une petite rosette à la base de la tige.
Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus)
J’espère que ce bien maigre survol de ces plantes atypiques vous aidera à les différencier des autres fleurs.
Rappelez vous que les Orchidées sont protégées et qu’il est inutile (et surtout impossible) de chercher à les faire pousser dans vos jardins.
Pour en savoir plus, de nombreux livres de détermination sont disponibles en librairies. Je ne saurais vous conseiller : « Orchidées d’Europe » des éditions Delachaux Niestlé, ainsi que « Les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg » des éditions Biotope.
Vous aussi, vous aimez parcourir la nature, votre appareil photo en bandoulière. Alors, vous vous êtes obligatoirement trouvé devant un problème d’identification d’une espèce rencontrée (arbre, plante, insecte, araignée…). Aucune honte à cela car la photographie apprend à regarder non à identifier.
Le concours du mois de mai est lancé. Les photos des participants seront affichées sur cette page dès réception. Un thème printanier cette fois pour célébrer une belle saison : « Fleurs et insectes ». Il peut s’agir de la photo d’une fleur, d’un insecte ou des deux. A vos boîtiers… et bonnes photos !
Sur le terrain, le photographe de reportage doit coller à l’événement qui fait l’actualité ou au lieu qu’il souhaite présenter. Son rôle est de rapporter des images qui témoignent d’un événement ou de construire une série d’images dans un but documentaire.