L’éclairage au flash – Partie 1


Dans cette première partie nous allons étudier les principes qui régissent l’éclairage au flash !

La vocation du flash est d’ajouter de la lumière dans nos images. Mais cet accessoire a mauvaise réputation. On lui reproche sa complexité et la perte de naturel des images qu’il contribue à produire, c’est pourquoi il quitte rarement le sac photo, plus habitué aux siestes prolongées qu’aux séances de prises de vues…

Cet article et ceux qui vont suivre sur le sujet ont pour but de répondre simplement aux questions que vous vous posez concernant le flash électronique. A quoi sert la mesure TTL ? Comment l’utiliser ? Qu’est-ce que la synchronisation haute vitesse ou le mode esclave ? Dans quelles conditions utiliser un flash ? Qu’est-ce que le nombre guide ? Commençons par le commencement en expliquant ce qu’est le nombre guide et à quoi il sert.

Le nombre guide

Le nombre guide (NG) permet de définir la puissance maximale de l’éclair d’un flash. Il permet de calculer la distance maximale à laquelle un sujet proche du gris neutre sera correctement exposé. Le nombre guide est égal à la distance en mètres multipliée par l’ouverture de l’objectif, pour une sensibilité de 100 ISO. Ainsi :

– Pour un sujet à 5 mètres et une ouverture de f/8 le nombre guide sera de : 5 x 8 = 40. Si l’on double l’ouverture en passant à f/4 on divise le nombre guide par deux : 5 x 4 = 20.

En connaissant le nombre guide et la distance flash-sujet, il est possible d’obtenir l’ouverture de diaphragme idéale. Pour cela il suffit d’utiliser la règle suivante : ouverture = (Nombre guide) divisé par (distance flash-sujet). Ainsi :

– Pour un nombre guide de 40 et une distance flash-sujet de 5 mètres l’ouverture sera de : 40 / 5 = f/8.

Sachez également que le nombre guide peut être influencé par la sensibilité ou encore la position du zoom équipant votre flash. Si vous ne devez retenir qu’une seule chose du nombre guide, retenez que plus il est important plus le flash sera puissant. Cette notion est très utile à connaître surtout lorsque vous vous apprêtez à acquérir un nouveau flash. 

Les valeurs du Nombre Guide :

NG = 10 à 16 pour un appareil compact
NG = 10 à 12 pour le flash intégré d’un boitier reflex
NG = 15 à 36 pour un flash cobra classique
NG = jusqu’à 60 pour un flash cobra haut de gamme
NG = 40 à 60 et plus pour les flashs de studio

L’influence de l’angle de champ sur le nombre guide :

Les flashs actuels sont dotés de têtes « zoom » qui permettent d’adapter l’angle d’éclairage du flash à l’angle perçu par l’objectif à une focale donnée. Le principe est d’éviter d’éclairer en dehors de la zone cadrée par l’appareil photo.

flash-zoom
Document Nikon

Plus l’angle de champ est restreint plus la lumière est concentrée et plus elle porte loin.

Les fabricants de flashs donnent les nombres-guides pour des focales de 100 mm environ (le chiffre est plus flatteur). Si l’on utilise une focale de 50 mm, la tête du flash va s’adapter pour éclairer plus large ; l’angle sera doublé, la surface à éclairer quadruplée. Le nombre-guide sera donc logiquement diminué car pour une même quantité de lumière la surface éclairée sera plus importante.

relation-flash-focale-NG
Evolution du nombre guide en fonction de la focale (flash sigma EF-530)

Influence de la sensibilité

La sensibilité ISO influence également l’exposition au flash. En augmentant la sensibilité ISO on augmente la portée du flash.

La règle à retenir est la suivante : pour doubler la portée du flash, il faut quadrupler la sensibilité. À 400 ISO, il porte donc deux fois plus loin qu’à 100 ISO.

Prenons un exemple, si notre flash a un nombre-guide de 24, pour une ouverture du diaphragme de f/8 on est théoriquement limité à 3 mètres de distance (24/8=3m) pour 100 ISO ; cependant, on pourra photographier à 400 ISO un sujet situé à 6 mètres, à 1600 ISO un sujet à 12 mètres, et ainsi de suite.

Certains flashs indiquent en permanence la portée efficace sur leur écran de contrôle (échelle des distances). Cette échelle est automatiquement ajustée en fonction des informations fournies par l’appareil (sensibilité, ouverture et focale équivalente). Malheureusement tous les flashs ne sont pas aussi sympas !

La loi de l’inverse du carré de la distance

C’est une des règles sinon LA REGLE de base de l’éclairage photographique : la loi de l’inverse du carré de la distance. Ouf… encore un terme qui fait peur et vous donne envie de quitter cette page pour vous taper une bonne bière bien fraîche ! Rassurez-vous, c’est bien plus simple qu’il n’y parait. Cette loi indique tout simplement que plus le sujet est loin du flash et moins il sera éclairé. Jusque là, c’est simple à comprendre. Par contre, ce qu’il faut retenir, c’est que si vous vous trouvez à 2 mètres du sujet et que ce dernier est parfaitement éclairé par votre flash en vous éloignant à 4 mètres ce n’est pas 50% de la lumière que le sujet recevra mais seulement 25%.

En résumé en doublant la distance flash-sujet il faudra multiplier par 4 la puissance du flash. Si ce n’est pas possible, alors il faudra jouer avec l’ouverture ou la sensibilité.

Pour vous aider dans vos calculs, il n’est pas inutile de vous rappeler les échelles normalisées de l’exposition :

Sensibilités normalisées (en ISO) :

50 – 100 – 200 – 400 – 800 – 1 600 – 3 200 – 6 400 – 12 800 – 25 600 – 51 200 – 102 400. Le passage d’une valeur à la suivante permet de doubler la sensibilité. A 400 ISO le capteur est 4 fois plus sensible qu’à 100 ISO. Retenez toutefois que plus le nombre ISO est élevé plus la qualité de la photo se dégrade à cause de l’apparition de « bruit » sur l’image. Il convient donc de ne modifier la valeur ISO que si l’on ne peut pas faire autrement.

Vitesses d’obturation normalisées (ou temps de pose en secondes) :

30s – 15s – 8s – 4s – 2s – 1s – 1/2s – 1/4s – 1/8s – 1/15s – 1/30s – 1/60s – 1/125s – 1/250s – 1/500s – 1/1000s – 1/2000s – 1/4000s – 1/8000s. Le passage d’un temps de pose au suivant permet de réduire la quantité de lumière reçue par le capteur de moitié. Ainsi, à 1/60s le capteur reçoit 4 fois moins de lumière qu’à 1/15s ou 8 fois moins de lumière qu’à 1/8s. Par contre à 1/60s il reçoit 4 fois plus de lumière qu’à 1/250s.

Ouvertures relatives normalisées :

1 – 1,4 – 2 – 2,8 – 4 – 5,6 – 8 – 11 – 16 – 22 – 32 – 45 – 64 – 90 – 128. Le passage d’une ouverture à la suivante permet de réduire la quantité de lumière reçue par le capteur de moitié. Ainsi, à f/11 le capteur reçoit 4 fois moins de lumière qu’à f/5.6 mais il reçoit 4 fois plus de lumière qu’à f/22. 

Ainsi, si une exposition correcte est obtenue avec les réglages suivants : flash réglé à pleine puissance, distance flash-sujet de 1 mètre et ouverture de f/16 quels seraient les réglages si le sujet se place maintenant à 2 mètres du flash ?

Réponse : une ouverture de f/8 sera nécessaire car elle apporte 4 fois plus de lumière. Vous obtiendrez les mêmes résultats en laissant l’ouverture à f/16 mais en passant les ISO de 100 à 400.

Comme vous le voyez, plus le sujet s’éloigne du flash et plus la perte de lumière est rapide. Il n’est donc pas inutile de posséder un flash puissant (NG supérieur à 50). Rassurez-vous, votre flash ne vous demandera jamais d’effectuer les calculs évoqués ci-dessus. La mesure TTL est faite pour cela. A chaque fois que vous modifierez la distance flash-sujet, le flash se réglera automatiquement afin de vous proposer une exposition correcte.


Le prochain cours (Partie 2) sera consacré à la mesure TTL ainsi qu’au rôle de l’ouverture et de la vitesse dans la photographie au flash. Vous apprendrez à différencier la lumière destinée au sujet et la lumière ambiante. Votre vision de la photo au flash va radicalement changer et vous allez commencer à apprécier cet accessoire.

A très bientôt.

Jean-Michel

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