Vous vous extasiez devant de magnifiques photos macro (moi-aussi…). Vous lisez de nombreux articles sur le sujet, mais vous êtes frustrés de ne pas posséder cet objectif spécialisé qui vous ouvrirait les portes de ce monde merveilleux. Un monde peuplé de petites fleurs, de petits insectes, de bokeh…
Rassurez-vous, il n’est pas nécessaire de posséder un objectif macro pour réaliser de magnifiques photos dans la nature. Dans bien des cas, un simple téléobjectif sera suffisant (n’est-ce pas Laurence…).
Un petit rappel nécessaire
On entre dans le domaine de la macrophotographie lorsque le rapport de grandissement est compris entre 1/1 et 10/1. Le chiffre de gauche indique la taille de l’objet sur le capteur, le chiffre de droite sa taille réelle. Ainsi, au rapport 1/1 une pièce de monnaie aura la même taille sur le capteur que sa taille réelle. Par contre, au rapport 5/1 elle sera 5 fois plus grande sur le capteur que sa taille réelle.
Tant que l’on n’atteint pas le rapport 1/1, on évolue dans le domaine de la proxi-photographie qui lui s’étend du rapport 1/2 à 1/10 (l’objet photographié est de 2 à 10 fois plus petit sur le capteur que dans la réalité).
Objectif macro ou téléobjectif ?

Par rapport au téléobjectif, un objectif macro permettra d’atteindre un rapport de grandissement plus important. C’est l’outil idéal pour le photographe avide de détails, pour celui qui ne souhaite montrer qu’une partie du sujet, pour celui qui s’intéresse aux sujets de très petite taille. Un objectif macro reste toutefois un investissement, c’est pourquoi je ne le conseille qu’aux personnes véritablement intéressées par le sujet.
Mais un objectif macro oblige à s’approcher très près du sujet si vous souhaitez atteindre le rapport 1/1. Cela va compliquer la tâche du photographe si le sujet est insecte craintif. Comme vous le voyez, rien n’est jamais parfait !
Votre téléobjectif ne vous permettra pas d’obtenir le rapport de grandissement 1/1. Il vous cantonnera à la proxi-photographie, mais cela ne freinera aucunement votre créativité photographie et vous réaliserez autant de belles images qu’avec un objectif macro. Dans l’article publié hier, j’ai posté 18 photos. Toutes ont été réalisées avec un objectif macro mais seulement 1 sur 10 était au rapport de grandissement 1/1.
On estime que la focale d’un téléobjectif est comprise entre 90 et 600 mm. Cet accessoire est redoutable en proxi-photographie. Pourquoi ? Parce qu’il vous permettra notamment de photographier un insecte posé sur une fleur, sans l’effrayer, sans risquer de le voir s’envoler. A vous les petits habitants farouches des fleurs ou des mares. Les seuls défauts du téléobjectif sont son poids important et son ouverture souvent modeste. Il faudra donc bien stabiliser votre appareil (bean bag) où activer le stabilisateur et photographier dans de bonnes conditions lumineuses.
Plusieurs exemples d’un même sujet
Voici plusieurs exemples réalisés par Jean-Claude Morin. Le commentaire sous chaque photo vous renseigne sur le matériel utilisé.



Le premier enseignement à tirer de ces trois photos et qu’il n’est pas nécessaire de posséder un objectif macro pour obtenir un joli bokeh. Un téléobjectif associé à une grande ouverture et vous obtenez de bons résultats.
Le piqué est bon dans les 3 cas mais il semble meilleur avec l’association du 18-135 et de la bague allonge. Enfin, le rapport de grossissement est nettement meilleur avec le 18-135 et la bague allonge.
Un peu de technique
L’utilisation d’un téléobjectif en photographie rapprochée demande de prendre quelques précautions :
- utilisez un trépied si le téléobjectif est très lourd car le risque de flou de bougé est très important. Débrayez le système de stabilisation, qui non seulement est inutile lorsque vous travaillez sur pied, mais qui peut parfois nuire légèrement à la netteté en raison des micro-mouvements qu’il provoque.
- utiliser un déclencheur souple ou le retardateur pour éviter de transmettre des vibrations au boîtier.
- utiliser un temps de pose suffisamment court : c’est le moment de se rappeler la bonne vieille règle qui consiste à utiliser un temps de pose inverse de la focale, par exemple 1/250 s avec une focale de 250 mm. Cette règle est valable pour le format 24 x 36, il faut bien sûr l’adapter si le capteur a un format différent, en utilisant le facteur de conversion. Avec un capteur APS-C Canon, ce coefficient est de 1,6, il faut donc multiplier la focale réelle par 1,6.
- surveillez la profondeur de champ : avec un téléobjectif la zone de netteté peut être infime. Il faut donc fermer suffisamment le diaphragme pour bénéficier de la profondeur de champ souhaitée.
- faites en sorte que votre sujet soit parallèle au capteur : (pour les libellules par exemple). Ainsi il sera beaucoup plus facile d’obtenir la netteté voulue.
- débrayez l’autofocus : cela vous permettra de réaliser une mise au point précise sur un détail du sujet. Souvent, vous constaterez que la profondeur de champ est telle que vous pouvez encore vous rapprocher et augmenter quelque peu le rapport de grandissement.
- utilisez un multiplicateur de focale : cela ne modifiera pas la distance minimale de mise au point mais vous accéderez à un grandissement plus important. Il faudra bien sûr compenser la perte de luminosité, vous devrez probablement augmenter la sensibilité, ce qui ne pose pas de gros problème avec les appareils modernes.
- utilisez une bague allonge ou une bonnette : ces accessoires dont j’ai déjà longuement parlé sur ce blog sont des atouts supplémentaires pour réussir de belles photos rapprochées.
Les photos des lecteurs
Alain Setera m’a fait parvenir cinq magnifiques images pour illustrer cet article. Elles ont été réalisées avec un Nikon D7000 et le 18-300mm de la marque. Cliquez sur les images ci-dessous pour lancer le diaporama.
A très bientôt.
Jean-Michel
Bonjour,
je découvre votre excellent site seulement aujourd’hui 😦 Cet article m’a beaucoup plu car justement j’hésitais à m’acheter un objectif macro alors que je ne pratique que la proxi (surtout les libellules). Je réfléchissais entre le Sigma 150mm f/2.8 (900 €) et le Canon 300 mm f/4 (1400€) mais la lecture de votre article et surtout le visionnage des photos m’aide à franchir le cap avec l’achat du Tamron 16-300mm f/3.5-6.3 (480€). Qu’en pensez-vous malgré l’ouverture moyenne de cet objectif ?
Merci d’avance de votre réponse ! Je continue la visite de votre site et vais de ce pas lire les rubriques dédiées à Luminar 🙂
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Vous avez fait le bon choix. Apprenez maintenant à utiliser votre objectif en sortant souvent avec lui. La pratique régulière de la photo conduit rapidement vers de belles images.
Merci de nous lire.
Jean-Michel
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