À la découverte de La Havane
Cuba, possède une personnalité unique au monde, des plages couleur de nacre, des chaînes de montagne qui empruntent leur couleur olive aux forêts tropicales et des villes qui se parent d’une architecture hispano-coloniale du plus bel effet. Mais résumer Cuba ainsi serait trop réducteur. Cuba, c’est une métisse au sang chaud, une fille de caractère, une révolutionnaire ! Elle pourrait être le pays de la musique et de la danse si ces activités ne servaient de palliatif à des conditions de vie spartiates, souvent proches de la misère. À Cuba le salaire mensuel moyen est de 20 euros tandis que les plus qualifiés, comme les médecins, plafonnent à 40 euros, et ce n’est pas la libreta (carnet de rationnement) qui permet de se nourrir décemment.
Pour le touriste-photographe que je suis, Cuba est un musée à ciel ouvert, un temple de la photo de rue. Avec ce premier opus de mon carnet de voyage, je vous propose de découvrir La Havane, la ville de tous les paradoxes. Je consacrerai plusieurs billets à cette capitale hors normes. Puis je vous inviterai à visiter Viñales, Cienfuegos, Trinidad et Santa Clara. Alors attachez vos ceintures, éteignez vos cigarettes car ce vol est non fumeur…
L’histoire débute à l’aéroport de Roissy-CDG, le 3 mars 2017. Notre vol est prévu à 16h50. Je suis accompagné de Dominique et Jacques, un couple d’amis. À Cuba, nous allons rejoindre le reste du groupe (quatorze personnes) parti quelques heures avant nous sur un autre vol.
L’enregistrement terminé me voilà, libéré de ma valise, errant dans la salle d’embarquement. Impatient. Il ne me reste plus que mon sac photo où trônent mes Fuji X-T2 et X-PRO 2, accompagnés des optiques suivantes : XF 16-55 f/2.8 (équivalent 24-80 en full frame) – XF 50-140 f/2.8 (équivalent 75-200mm) et XF 10-24 f/4 (équivalent 15-36mm). Le tout est complété par quelques filtres, une douzaine de batteries, autant de cartes mémoires, le flash Fuji EF-X500 et un petit trépied de voyage. Il faut bien que je le reconnaisse, le XF 10-24, le flash et le trépied de voyage feront le voyage pour rien…
La première surprise vient du plan de vol. Au lieu de prendre immédiatement la direction de Cuba, notre avion survole la Grande Bretagne avant de longer les côtes du Groenland, de la péninsule du Labrador, de l’est des Etats-Unis jusqu’à Miami pour enfin atterrir à La Havane à 21h30 heure locale.
Il est presque minuit lorsque nous pénétrons dans notre « casa particular » (chambre d’hôtes). Le voyage depuis Narbonne a été long, pour ne pas dire épuisant. Quelques heures de sommeil réparateur et me voilà debout. Il est 5 heures 30. Un rapide coup d’oeil par le balcon et j’aperçois les fameuses voitures américaines qui trainent leurs vieilles carcasses sur le boulevard Carlos III. J’empoigne le X-T2 sur lequel est vissé le 16-55 mm et me voilà dans la rue accompagné de Jean-Claude, rejoint sur place.



Dehors, les petits métiers reprennent peu à peu possession de la rue, ramasseurs de canettes, balayeurs, chiffonniers, rémouleurs, réparateurs de briquets…
Une douche et un petit déjeuner plus tard et me voici à nouveau dans la rue pour une exploration plus profonde de La Havane.




Dans ce pays où l’économie est en survie les petits métiers pullulent tandis que la débrouillardise atteint son paroxysme. Il faut bien survivre. Une fenêtre donnant sur la rue et quelques mètres carrés suffisent à créer une droguerie. Mais attention, 80% des bénéfices seront reversés à l’état. C’est cela le socialisme à la cubaine…
Les belles américaines sont omniprésentes. Si certaines sont en mauvais état, d’autres ont été particulièrement bien entretenues.


Les cubains sont logés gratuitement par l’État, mais le manque d’entretien des logements se fait cruellement sentir. L’insalubrité est omniprésente, à tel point que c’est presqu’une norme… A Cuba l’éducation est gratuite, la santé également, toutefois les médicaments paraissent avoir déserté les pharmacies…


La Havane accueille régulièrement des tournages de films pour le cinéma ou de clips pour les chanteurs. On comprend pourquoi, ici les décors sont naturels.

Il arrive que des immeubles ne résistent plus à l’usure du temps…
Ce n’est pas le cas de celui-ci, car il existe aussi des gens aisés à Cuba. Ils sont souvent proches du pouvoir… Comme c’est bizarre !
Devant nous la place du Capitole où un vrai choc nous attend. La Havane, ville de tous les paradoxes, n’a pas fini de nous surprendre…
Nous voici maintenant sur la place du capitole, un des symboles de la ville. Construit entre 1920 et 1929, c’est la reproduction du capitole de Washington. Sa coupole s’élève à 91,50 m. Sa magnifique réhabilitation s’achève, le bâtiment abritera prochainement le Parlement cubain.




Il est temps de se séparer. Je reviendrai bientôt vous parler des lieux incontournables de la capitale cubaine.
A très bientôt.
Jean-Michel.
Fabuleux !
C’est cela Cuba et La Havane en particulier : des fulgurances et des paradoxes à chaque coin de rue
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Enfin … on sait se faite attendre …
Tu nous montre encore de très belles scènes de vie dans ton reportage. Vivement les suivantes !
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Désolé pour le retard. Mais je voulais aussi « digérer » ce voyage, dans un pays un peu particulier, afin que mes commentaires soient conformes à mon ressenti. J’ai lu beaucoup de choses sur Cuba avant de partir. C’est pourquoi je me méfie des commentaires à chaud, car le Cuba que j’ai vu n’est pas toujours celui que j’ai lu… A Cuba la réalité des choses n’apparaît pas au premier coup d’oeil car celle qu’on veut montrer aux touristes est artificielle !
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J’apprécie beaucoup la lecture de ce reportage qui rétablit un équilibre entre la réalité quotidienne des Cubains de la société d’en bas, la vision des touristes aveuglée par l’île haute en couleurs, les sourires et la gentillesse de ce peuple brimé et le cumul honteux des richesses de la nomenclature.
Malgré les rais de lumière l’ombre y est omniprésente.
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