Des médecins tirent la sonnette d’alarme concernant les effets pervers des nouvelles applis photo.
Elles ont pour nom Facetune, Selfie editor, Visage lab, BeautyPlus et squattent les smartphones des ados. En seulement quelques clics, ces applications très populaires permettent de lisser la peau, blanchir les dents ou encore repulper les lèvres… Des effets autrefois réservés aux logiciels professionnels tel que Photoshop, mais accessibles depuis peu au plus grand nombre – y compris aux plus jeunes. Certains médecins s’alarment de leurs effets pervers pour la santé mentale.

Dans un article paru dernièrement dans la revue spécialisée JAMA Facial Plastic Surgery, les auteurs s’inquiètent : « ces retouches et ces filtres sont devenus la norme, altérant la perception de la beauté par le public ». Un public devenu accro aux compliments et aux « likes » sur des applications comme Instagram ou encore Facebook.
« Autrefois, la retouche photo était disponible uniquement pour les mannequins et les célébrités. Désormais, les standards de beauté idéale ne sont pas réservés aux stars : ils sont utilisés par un camarade de classe, un collègue, un ami. L’omniprésence de ces images retouchées peut avoir un effet sur l’estime de soi. On peut se sentir inadapté pour avoir une certaine apparence dans le monde réel », notent les auteurs de l’étude. Les petits défauts deviendraient ainsi une obsession et nuiraient à la santé mentale. Un phénomène déjà connu sous le nom de « dysmorphophobie » et qui s’aggraverait à cause de ces nouvelles technologies.
L’application payante Facetune, apparue il y a seulement cinq ans et qui en est déjà à sa deuxième version, est ainsi régulièrement placée parmi les plus grosses ventes Google Play ou de l’iTunes Store.
Alerte auprès des parents d’ados

Les médecins en constatent déjà les effets. « Les patients atteints de dysmorphophobie peuvent aller très loin pour cacher les imperfections, chez eux ou en se rendant chez le dermatologue ou le chirurgien esthétique fréquemment, afin de changer leur apparence ». En 2017, l’Académie américaine de chirurgie plastique relevait que 55 % des chirurgiens recevaient des patients dont la motivation était de prendre de plus beaux selfies, contre 42 % en 2015.
Et les auteurs de l’étude d’alerter parents et médecins : « Ces applications risquent de nous faire perdre contact avec la réalité car nous espérons avoir l’air parfait et préfiltré dans la vraie vie. Les selfies retouchés peuvent en particulier avoir des effets dévastateurs sur les adolescents ou les patients souffrant de dysmorphophobie, qui risquent d’internaliser plus gravement ces standards de beauté impossibles à atteindre. »
Les nouvelles technologies ont parfois des effets pervers, et lorsque cela joue sur la santé mentale de nos enfants, il convient de faire preuve de vigilance.
De toutes façons je suis déjà trop beau ! Ah non c’est pour les ados ?! Trêve de plaisanterie … Mais où va le monde ?
J’aimeJ’aime
Un avertissement qui me semble le bien venu. S’accepter comme l’on est serait, il me semble, une chose à apprendre dès le plus jeune âge. Et cela se travaille!
J’aimeJ’aime
Bravo les médecins. Pour moi la beauté est l’atteinte du sublime de son profond être, dans ses choix et opinions pas celui des autres. Dès la maternelle les enfants devraient apprendre à ne pas être des moutons, à exister eux d’abord, les autres qui ne sont que le BOKEH que l’on doit respecter, pas facile sans les autres…
Jacques le chinois
J’aimeJ’aime
très intéressant, merci pour cet article !
J’aimeJ’aime