Photographier la Nature  3 – La Macrophotographie / Proxiphotographie


Troisième et dernier opus de cette série consacrée à la photo Naturaliste : La Macrophotographie / Proxiphotographie.

Cette technique photographique permet de capter certaines choses invisibles à l’œil nu. Que ce soit Proxiphotographie ou Macrophotographie, plus pointue car devant respecter un rapport de grandissement de 1/1 du sujet photographié, c’est pour beaucoup de photographes naturalistes, une continuité logique et une nouvelle dimension dans leur pratique.

Je me plais à dire que lorsqu’on a essayé la macro on ne peut plus s’en passer, tant la discipline est agréable et enrichissante !

Là non plus nous ne nous étendrons pas sur le matériel, déjà évoqué précédemment.

Quelques exemples de réglages :

  • Ouverture : elle est réglée en fonction du type de photo que l’on souhaite faire. En général, je privilégie une ouverture comprise entre f8 et f16 afin d’avoir une profondeur de champs plus importante si je souhaite montrer le sujet en entier. Sinon, une grande ouverture permet aussi de prendre des photos artistiques et dépouillées.
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Ischnura elegans (f/2.8)
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Mante religieuse (f/4)

Ouverture : il est très important de prendre en compte ce paramètre, car il va apporter des changements notoires à vos clichés.

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Empusa pennata sur fleur de Salsifis (f/13)

Pour rappel : La profondeur de champ est influencée par l’ouverture, la focale (et donc la taille du capteur) et la distance de mise au point.

En photographie « classique », c’est surtout la combinaison « ouverture et longueur de focale » qui va influencer la profondeur de champ. Certes, la distance du sujet joue un rôle, mais il est mineur.

En macro, c’est la distance au sujet qui prédomine (quand je dis sujet c’est plus précisément l’endroit où on fait la mise au point). Ce qui implique qu’à pleine ouverture, votre profondeur de champ sera extrêmement faible (de l’ordre de quelques millimètres en général !).

Vous devrez donc fermer davantage le diaphragme pour avoir une profondeur de champ plus importante. Ceci étant relatif, car 1 cm de profondeur de champ en macro ce n’est déjà pas mal.

Rappel des réglages

  • Balance des blancs : Auto
  • Qualité de l’image : RAW
  • Mode de prise de vue : Priorité à l’ouverture (A ou Av)
  • Mode de mesure : matricielle ou spot dans les cas de forts contrastes
  • Vitesse : En macro la proximité du sujet est telle que le moindre mouvement de notre part est amplifié.

 ==> Une vitesse au moins égale à une fois la focale utilisée (penser à rajouter le coef capteur pour les DX et les bridges) est donc à recommander.

  • Sensibilité : suffisante pour avoir la vitesse nécessaire.
  • Flash : Cobra ou annulaire, il est très utile pour déboucher les ombres et travailler à une sensibilité raisonnable, surtout dans l’ombre.
  • Trépied : Je vous le déconseille, sauf si vous photographiez de fleurs ou un sujet fixe ; En effet, le déplacement engendré par un appareil fixé sur un tel support fait fuir les insectes, batraciens … Donc les photos à main levée sont à privilégier.
  • Le Bean bag peut cependant s’avérer être un allié précieux. Néanmoins , il ne faut pas l’oublier en pleine nature. D’autre part, son encombrement  (le fait de devoir le trimbaler)  peut s’avérer lassant à la longue …
  • Une paire de ciseaux ou un couteau peuvent également s’avérer utiles pour couper les herbes susceptibles de gêner la prise de vue. A condition que ce ne soit pas des plantes protégées …

Les méthodes :

– Le choix de l’instant : C’est le matin avant le plein soleil que les insectes, encore engourdis par la nuit et la fraîcheur sont plus faciles à photographier. C’est également tôt le matin que la rosée est présente, rajoutant une ambiance non négligeable aux clichés, vous permettant aussi de jouer, à votre guise, avec les reflets en arrière plan (flares) produits par les gouttelettes d’eau.

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Ophrys lutea
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Empusa pennata
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Crocothemis erythrea

 

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Empusa pennata

Là aussi une bonne connaissance du milieu et de la micro faune et de la flore sont indispensables.

A défaut donc d’ingurgiter la documentation nécessaire, pratiquer la macro en compagnie d’un connaisseur ouvre des voies et notamment celles de l’observation, car il y a beaucoup de choses à côté desquelles on peut passer sans les voir.

  • Comme le dit un de mes amis « Un genou en terre et le monde s’agrandit ». Il ne faut pas hésiter à s’accroupir, s’agenouiller ou même se coucher au sol. Cela vous apportera non seulement une vision plus précise du biotope, mais vous permettra également de faire de meilleurs clichés en photographiant les sujets à leur hauteur et non en plongée.
  • Tournez autour du sujet pour capter le meilleur plan et arrière plan à privilégier :  pensez au bokeh.
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Phasme
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Repas de Mante religieuse
  • Faites attention où vous marchez et où vous vous posez les pieds ou le sac photo , ceci afin d’éviter de piétiner des plantes rares, de déranger des insectes (fourmilières …) et  encore, évitez de mettre la main sur une vipère (même si ce reptile peut donner l’occasion de faire de beau clichés, il ne vaut mieux pas y toucher !
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Vipère péliade
  • La billebaude est la seule façon de procéder. Ici, pas d’affût.
  • Les vêtements doivent êtres adaptés et souples. Souvenez vous que vous évoluez en pleine nature avec les avantages que cela procure, mais aussi les inconvénients : insectes piqueurs (moustiques, guêpes …), mordeurs (taons, tiques, araignées, reptiles …), plantes piquantes et urticantes.

Aussi, je ne saurais trop vous conseiller de porter des vêtements et pantalons à manches longues et de scruter régulièrement vos jambes et bras pour voir si une de ces « attachantes » bestioles que sont les tiques  ne serait pas en train de s’y balader gentiment ! Si vous partez à plusieurs, inspectez vous mutuellement. Par expérience, je préfère évoluer dans un site où il y a des vipères plutôt que des tiques !

C’est ainsi que s’achève cette série d’articles sur la photo naturaliste. En espérant vous avoir donné des conseils utiles.

Michel FERNANDEZ

 

D’autres photos sur mon site : Mes photos Nature

 

 

4 réflexions sur “Photographier la Nature  3 – La Macrophotographie / Proxiphotographie

  1. Alain HUET

    Merci Michel pour les photos qui illustrent ton propos et les judicieux conseils qui permettent ces prises de vues.
    Si il y a bien une chose à se rappeler et sur lequel tu insistes dans tes commentaires c’est la nécessité de ne pas déranger la faune mais également la flore que l’on souhaite photographier.
    C’est la seule façon de pouvoir conserver la belle nature qui nous entoure et qui ne nous appartient pas.

    Aimé par 1 personne

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