Un peu en avance cet article me direz-vous ? Et bien non, car toutes les Hirondelles ne migrent pas … ou plutôt une seule espèce reste chez nous à l’année. Oui, c’est peu, je vous l’accorde, mais assez cependant pour me donner envie d’écrire sur ces oiseaux emblématiques que tout le monde connaît … ou, plutôt, croit connaître.
Nous comptons en France pas moins de 5 espèces d’Hirondelles, dont 4 arrivent au printemps pour repartir en automne.
Ces oiseaux migrateurs qui installent leurs nids près ou sur les habitations, symbolisent traditionnellement l’arrivée du printemps. Leur retour d’hivernage en Afrique (dans le cas des Hirondelles Européennes) s’effectuant, en effet, dès les premiers beaux jours, pour nicher et se reproduire chez nous.
Ce voyage représente une distance qui peut dépasser les 10 000 km, avec pour seul carburant quelques grammes de graisse. Dès que les petits sont autonomes, les Hirondelles préparent leurs migrations en accumulant les réserves de graisse nécessaires.
Mais avant d’être autonome, chaque oisillon semble se résumer à un bec tant celui-ci est ouvert, attendant que ses parents lui apportent de quoi se nourrir. Pour trouver cette nourriture, les parents parcourent en moyenne 300 km par jour, et répètent ce voyage pendant trois semaines.
Comme le pigeon et bien d’autres migrateurs, l’Hirondelle retrouve le lieu où elle nichait l’année précédente, lorsqu’elle revient d’Afrique. Ce qui explique peut-être qu’elle ne recolonise que difficilement les villes d’où elle a disparu.
Ses effectifs connaissent une très forte régression depuis les années 1970 environ, et cela tend à s’aggraver du fait de la disparition progressive des insectes (leur principale source d’alimentation) due à l’utilisation des pesticides.
Il est temps de passer en revue les 5 espèces Françaises en commençant par les plus connues :
L’Hirondelle rustique (Hirundo rustica)
Migratrice, elle est également connue sous le nom d’Hirondelle de cheminée. Ce passereau mesure 17 à 19 cm de long, dont 2 à 7 cm pour les longues plumes de la queue (rectrices). Elle a une envergure de 32 à 35cm, pour un poids de 16 à 20g.
Sa silhouette fine et élancée la rend aisément reconnaissable. Elle se distingue par sa queue largement échancrée, très effilée aux deux extrémités et ornée d’une petite rangée de taches blanches visibles en vol. Les deux rectrices situées sur les bords de la queue, nettement plus longues que les autres, sont appelées filets.
Sa gorge est couleur rouge brique, le dessus est bleu métallique sombre et le dessous est blanc crème avec des reflets roux.
Elle niche dans un nid fait de terre séchée et de salive, accroché sous un toit, une poutre, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, en ville ou à la campagne, souvent dans des granges ou des maisons ouvertes.
Elle se nourrit essentiellement d’insectes attrapés en vol.
Il y a en général deux couvées par an, voire trois, un même nid accueillant plusieurs couvées la même année, et étant réparé pour être réutilisé les années suivantes.
La femelle pond quatre ou cinq œufs. L’incubation dure entre 14 et 19 jours, au cours desquels la femelle maintient constante la température des œufs, en évitant qu’ils se refroidissent mais également parfois qu’ils ne se réchauffent lorsque le nid est placé sous des tôles très exposées par exemple. Des femelles ont ainsi été observées s’humidifiant le ventre pour rafraîchir leurs œufs. Après l’éclosion, il faut encore 18 à 23 jours pour que les oisillons quittent le nid. Pendant ce temps, ils sont nourris par leurs parents qui leur apportent régulièrement des insectes, qu’ils agglutinent dans leur bec quand ils chassent. Ils peuvent apporter ainsi une vingtaine d’insectes à la fois, et répètent leurs allées et venues jusqu’à 400 fois par jour.
Du fait des importants risques que comporte leur longue migration annuelle, la longévité des Hirondelles est assez faible. Ainsi, elles ne vivent généralement que deux à quatre ans, n’atteignant que rarement huit ans.
L’Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum)
Migratrice, cette Hirondelle mesure de 13 à 15cm de long avec une envergure de 26 à 29cm pour un poids de 18g en moyenne. Elle est reconnaissable à son croupion blanc.
Le plumage est noir, avec des reflets bleutés luisants et le croupion bien blanc est très visible, même de loin. Les parties inférieures sont blanches, y compris le dessous des ailes. Les courtes pattes sont également pourvues d’un plumage duveteux blanc. Elle a une queue courte et fourchue, sans filets.
Comme son nom l’indique, l’Hirondelle de fenêtre fait souvent son nid au-dessus d’une fenêtre, dans les gîtages d’une charpente ou sur d’autres structures artificielles. Le nid est une coupe fermée, à l’entrée exiguë, placée sous les avant-toits ou des endroits similaires sur les bâtiments. Il est constitué de petites boules de boue agglomérées.
L’Hirondelle de fenêtre se nourrit d’insectes qu’elle attrape en vol. Elle migre pour assurer son alimentation. Il y a normalement deux couvées chaque année, le nid étant réutilisé pour la deuxième couvée ; il est réparé et réutilisé d’année en année.
L’Hirondelle de fenêtre retourne à ses aires de reproduction quelques jours après les premières Hirondelles rustiques.
L’Hirondelle de rivage (Riparia riparia)
Moins connue et pourtant présente sur les côtes, l’Hirondelle de rivage est plus petite que l’Hirondelle rustique, sa queue est courte et peu échancrée. Elle est ornée d’une bande pectorale brun cendré et sa gorge ainsi que son ventre sont blancs.
Elle mesure 12cm de long pour une envergure de 30cm et, comme ses cousines, elle est une virtuose du vol. Sa face ventrale claire et sa face dorsale foncée la rend probablement plus discrète au regard d’éventuels prédateurs.
L’Hirondelle de rivage est la première des Hirondelles à apparaître dans les régions de nidification, juste avant sa cousine, l’Hirondelle rustique. On la rencontre dès la fin du mois de mars et les dernières migrations vers ses quartiers d’hiver ont lieu dans le courant du mois de septembre.
Comme son nom l’indique, elle niche et chasse généralement à proximité des rivages de mers, lacs, rivières, cordons sablonneux, vasières, étangs ou carrières de sable.
C’est un des rares oiseaux qui creuse le sol. Elle niche, en colonies dans une chambre qu’elle a creusée au fond d’un terrier de section ronde, en forme de galerie de soixante centimètres à un mètre de long, dans une paroi ou une falaise, généralement de sable ou de terre meuble. La chambre est ainsi maintenue à une température et une hygrométrie quasi constantes.
Le nid est généralement fabriqué à partir d’un mélange d’herbes et de plumes, et il peut être utilisé plusieurs années de suite.
L’espérance de vie moyenne dans la nature est estimée à deux ou trois ans.
L’Hirondelle de rochers (Ptyonoprogne rupestris)
Moins connue également c’est la seule Hirondelle qui reste à l’année sur le territoire, n’exécutant que de petites migrations hivernales, surtout dans le Nord, lors desquelles elle rejoint les montagnes de basse altitude du pays.
L’Hirondelle des rochers est la plus grande des Hirondelles Européennes : 15 à 17cm de long, 32cm d’envergure pour un poids de 20 à 25g . Elle a un corps trapu, un large cou, de larges ailes pointues et une queue courte presque carrée.
Tout comme l’Hirondelle de rivage, elle est uniformément brune, avec le dessus marron-gris et des rémiges un peu plus foncées. Sa gorge est vaguement striée ou tachetée. Le dessous est blanchâtre (sans bande pectorale) brunissant au ventre et aux sous-caudales. En vol, lorsqu’elle est déployée, sa queue peu échancrée montre une série de taches blanches sur la plupart des rectrices.
Elle niche isolément ou en petites colonies sur des parois rocheuses ou des falaises côtières, dans des grottes et des anfractuosités, rarement dans des trous de bâtiments. Le nid est une demi-coupe faite de boue séchée garnie de racines, de mousse, de plumes.
L’Hirondelle rousseline (Cecropis daurica)
Très rare en France (Aujourd’hui, on estime leur présence à une centaine de couples) où elle ne niche que dans le sud-est et en faibles effectifs, cette Hirondelle est très caractéristique par son plumage coloré. Elle mesure entre 16 et 18cm pour un poids de 21g
Semblable à l’Hirondelle rustique, elle présente un dessus bleu foncé pourvu de quelques stries dorsales blanches. La nuque, le croupion et le dessous sont roussâtres sans bande. Elle est dotée d’une queue longue et échancrée.
Elle niche isolément ou par petits groupes, sous une paroi rocheuse ou un pont, dans une grotte. Le nid, auquel on accède par un goulot, est sphérique en boue mélangée à des éléments végétaux .
Voilà, j’espère qu’à la suite de cet article, vous en saurez plus sur ces beaux oiseaux forts sympathiques, qui s’avèrent être de puissants insecticides naturels …
Michel FERNANDEZ
Plus de photos sur mon site : Mes photos Nature
Merci Michel pour ce beau document sur des oiseaux qui effectivement annonce le printemps et le renouveau de la nature.
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Très beau commentaire sur les hirondelles !!!Et jolies photos !
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Merci Michel d’enrichir nos connaissances sur ces jolis oiseaux qu’on aime bien.
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Merci beaucoup ,je ne pensais pas qu’il y avait tant d’espèces.
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