Comme promis, voici une présentation et un test du troisième logiciel de Topaz Labs, j’ai nommé Gigapixel AI. Ce logiciel permet d’augmenter significativement la résolution d’une image, c’est-à-dire son nombre de pixels. Pour ceux qui se demanderaient encore à quoi cela peut servir, les explications suivantes devraient répondre à vos dernières interrogations. Bonne lecture de ce nouvel article dédié à la suite Topaz.
Gigapixel AI, l’ami des images en basse définition

Si, comme moi, vous pratiquez la photo numérique depuis ses débuts, vous devez disposer d’un stock de photos prises à des définitions très inférieures à celles qui existent aujourd’hui. Si l’on considère aujourd’hui qu’une définition dite « normale » se situe entre 18 et 24 millions de pixels, la résolution des images n’a pas toujours été de cet ordre. Pour l’exemple, un Nikon D70, à son époque, produisait des images de 6,1 millions de pixels (MP) tandis qu’un Nikon D90 proposait, quelques années plus tard, un capteur à la définition doublée (12 MP).
Le problème avec les images en basse définition c’est qu’elles ne permettent pas d’imprimer des photos de grande taille, ce qui peut être pénalisant pour une exposition.
Prenons un premier exemple : le Nikon D70, dont je viens de parler, produisait des images de 3008 x 2000 pixels, soit 6,1 millions de pixels. Pour obtenir une image de bonne qualité, on doit l’imprimer avec une résolution de 300 DPI (ou points par pouce). À cette résolution (utilisée par les laboratoires photo) ont obtient un tirage photo de 25,4 x 16,9 centimètres. Si l’on dépasse ce format, la qualité d’image sera moindre. Plus le tirage sera grand, plus la qualité de la photo sera dégradée.
Prenons maintenant un deuxième exemple : le Canon EOS R6, un boîtier récent, propose des images de 5472 × 3648 pixels, soit une résolution d’environ 20 MP. À 300 DPI, cette résolution permet d’imprimer un tirage de 46,3 x 30,8 centimètres, ce qui permet d’imprimer des photos de très bonne qualité en 30 x 45 cm. Avec un Canon EOS R5 dont le capteur est encore plus défini, on obtient un tirage papier de 69,3 x 46,2 cm, ce qui permet d’obtenir un tirage de 60 x 40 cm tout en conservant une excellente qualité d’image.
Que vient faire le logiciel Gigapixel là -dedans ? Il va tout simplement vous permettre de transformer une image réalisée avec un Nikon D70 ou D90 afin d’autoriser un tirage papier de 40 x 60 cm et, si l’image d’origine est très bonne qualité, vous aurez même accès au 60 x 90 cm. Vos anciennes photos numériques vont retrouver du peps !
À la lumière de ces exemples, vous commencez à comprendre l’intérêt de posséder des images en haute définition. Mais tout le monde ne peut pas s’acheter un Canon R5 à plus de 4000 euros ! C’est là qu’intervient Gigapixel AI, car il va vous permettre de faire passer une photo de 12 MP à plus de 40 et même 100 millions de pixels, si vous le voulez, et cela en conservant une très belle qualité d’image.
Gigapixel AI, au secours des photos « cropées »
Comme vous le savez sans doute, je suis photographe de mariage et photographe immobilier. Par contre, à titre privé, j’aime photographier la faune aviaire. Dans ce domaine, la pratique du recadrage, même important, est largement pratiquée et tolérée, et cela pour deux raisons :
- Tout le monde ne peut pas s’acheter un 800mm ouvrant à f/5.6 ;
- Le recadrage est éthique, car il évite de s’approcher des oiseaux, de les effrayer et de perturber leur cycle de vie. J’ai encore en mémoire des photographes amateurs qui, à vouloir trop s’approcher des nids de guêpiers, ont fait fuir toute la colonie, abandonnant les petits qui ont ainsi été condamnés à une mort certaine. Aucune photo ne mérite de sacrifier des vies… Alors messieurs et mesdames, cropez sans vergogne et utilisez Gigapixel AI, on ne vous dira jamais rien et cela sauvera sans doute la vie de nouveaux oisillons.
Ne soyez pas impatients, ça vient !
Je vous ai promis une petite démo, et bien la voici la voilà.

Voici l’image de base prise avec un Canon R5. Le format initial de l’image est de 8192×5464 pixels. Il va sans dire que l’hirondelle n’est pas mise en valeur, car trop petite, mais une approche de notre 4 x 4 l’aurait effrayée et fait fuir.

Voici maintenant l’image fortement « recadrée » après un passage dans Topaz Denoise AI pour supprimer le bruit. Après recadrage le format de l’image est passé à 3259 x 2174 soit 7 millions de pixels. Comme cette taille est très insuffisante pour une édition papier, je vais maintenant demander à Gigapixel de multiplier par 4 ses largeur et hauteur.

Un passage de mon image dans Gigapixel AI m’a permis de revenir à définition d’origine (45 millions de pixels) tout en bénéficiant d’un nouveau « crop » permettant de me rapprocher encore de l’oiseau. Remarquez, au passage, que l’image d’origine ne permettait pas d’observer beaucoup de détails dans les plumes, ce qui n’est plus le cas maintenant.
Un petit tuto pour la route !

Comme vous le voyez sur la capture d’écran ci-dessus, l’image d’origine occupe la majeure partie de la zone de travail de Gigapixel AI. Sous l’image se trouve un emplacement que j’ai cerclé de rouge. Il vous renseigne sur la taille de la photo d’origine (ici 2000×1333 pixels). Il indique que le facteur d’agrandissement sélectionné est de 2x. Ce qui veut dire que la largeur et la hauteur de l’image initiale vont être multipliées par deux pour obtenir une photo de 4000×2666 pixels. On va donc passer d’une image de 2 666 000 pixels à une image de 10 664 000 pixels. C’est bien entendu insuffisant si l’on souhaite imprimer cette photo en 60 x 40 cm.

Comme vous pouvez le constater sur cette nouvelle illustration, j’ai modifié le facteur d’agrandissement et sélectionné 4x. Mon image va donc passer de 2000×1333 pixels à 8000×5332 pixels, puisque ses hauteur et largeur vont être multipliées par 4. Mais comment s’assurer que mon image de base ne va pas subir de dégradation ?

Je viens maintenant de cliquer sur le bouton permettant d’obtenir une vue « avant/après » (voir l’encadré rouge au dessus du papillon de droite), puis j’ai déplacé le petit rectangle blanc de la fenêtre d’aperçu afin de zoomer sur une petite partie de l’image. Vous pouvez régler la puissance du zoom en utilisant la molette de votre souris. L’image de droite représente la photo originale tandis que l’image de gauche représente l’image que vous obtiendrez après exportation par Gigapixel. Comme mon blog affiche des photos de petite taille, je vous conseille de cliquer sur la capture d’écran pour obtenir un aperçu agrandi. Vous remarquerez que l’image générée par Gigapixel AI est de meilleure qualité que l’original. Pourtant l’image a été considérablement « ré-échantillonnée ».
Mes conclusions et conseils
Gigapixel AI est-il un logiciel concluant ? À l’évidence, oui. Il est très performant à condition de prendre son temps et d’apprendre à le connaître. Certains photographes vont me dire que Lightroom fait la même chose. C’est vrai et en même temps c’est faux. Lightroom propose un utilitaire permettant d’améliorer la définition d’une photo. Il est basé sur un algorithme très pointu, mais qui ne fait pas appel à l’intelligence artificielle. L’avantage de l’intelligence artificielle, aussi appelée apprentissage profond, c’est que le logiciel « apprend » en permanence et donc s’améliore au fil du temps. Gigapixel permet également de régler le facteur de ré-échantillonnage, ce que ne permet pas Lightroom, et d’adopter, parmi cinq possibilités, le mode d’apprentissage le plus adapté pour votre image.
Mes conseils
Évitez d’utiliser Sharpen AI avant d’utiliser Gigapixel AI sauf si votre photo est affectée d’un léger flou de bougé. N’affûtez pas trop la netteté de votre image avant de l’importer dans Gigapixel AI, sans quoi vous verrez apparaître un petit halo blanc en périphérie de votre sujet. Pour le reste, c’est du tout bon. Pour info, je suis parti d’une image de 24 millions de pixels et j’ai généré une photo de 400 millions de pixels en obtenant une image finale encore plus belle que l’originale. Bien sûr, c’était simplement pour faire un test, car je n’avais aucun besoin d’une telle image, mais Gigapixel l’a fait et très bien fait.
Passez un bon dimanche !
Jean-Michel
Bonjour Jean-Michel.
Intéressante découverte. Je pense que les développeurs de chez Adobe et de DXO ont du travail de rattrapage.Je vais le rester malgré tout car mon Sony AR 7 de 40 mégas p. fait plus que bien se à quoi il est destiné. Bonne fin de dimanche.
Cordialement
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Merci Je
Jean-Michel pour cette présentation. C’est le seul des trois que je n’utilise pas mais je n’avais pensé qu’aux grands formats directs. Ta démonstration pour un croup bien géré est parfaite et je vais sans doute aller vers ce logiciel car comme toi je pense qu’il faut préserver les oiseaux que nous observons et ton histoire de guêpiers est à pleurer. Ta vision éthique me va très bien. Merci pour les trois articles.
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bonjour,
merci pour le tuto j’ai enfin compris gigapixels !
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