Comprendre et utiliser l’histogramme


La plupart des appareils photo numériques et des logiciels de post-traitement proposent à l’utilisateur un outil appelé histogramme. Sa présence, à la fois dans l’appareil photo et le logiciel de retouche, est une preuve de sa grande utilité. La complexité apparente de ce graphique et les explications lapidaires des manuels d’utilisation des appareils numériques effrayent tous ceux qui débutent en photographie. C’est très regrettable car l’outil est un allié de poids dans la maîtrise de l’exposition et la réussite de belles images. Alors, pour comprendre et utiliser l’histogramme, suivez le guide !

Le principe de fonctionnement de l’histogramme

L’histogramme offre une représentation graphique de la gamme des tons d’une image. L’histogramme permet donc d’évaluer la répartition des tons clairs (hautes lumières), des tons foncés (basses lumières) et des tons moyens. L’histogramme est différent pour chaque image. Il dépend uniquement de l’exposition de cette dernière.

Composition de l’histogramme

Histogramme

 Le graphique, produit par l’histogramme, se compose de 5 parties (voir illustration ci-dessus):

  • à l’extrême gauche les tons noirs (pixels noirs),
  • ensuite en se déplaçant vers la droite, les tons foncés (généralement trouvés dans les parties de l’image à l’ombre),
  • puis viennent, au centre de l’histogramme, les tons moyens,
  • en poursuivant vers la droite du graphique on trouve les tons clairs (généralement le ciel, les nuages, les lumières…),
  • enfin, à l’extrême droite sont représentés les tons blancs (pixels blancs).

Pour ventiler les tons dans l’histogramme, le logiciel Lightroom utilise 256 tons différents répartis comme suit :

  • Noirs: de 0 à 25
  • Tons foncés: de 26 à 63
  • Exposition des tons moyens : de 64 à 178
  • Tons clairs: de 179 à 29
  • Blancs: de 230 à 255

Si une partie de l’histogramme se situe à l’extrémité d’un des deux côtés du graphique (gauche ou droite), cela signifie une perte de détails. Vous êtes alors en mesure de savoir si certains éléments de l’image sont sous-exposés (côté gauche du graphique) ou surexposés (côté droit du graphique). Nous allons voir cela dans plusieurs exemples en fin d’article.

Comprendre pourquoi l’histogramme est utile ?

En photographie numérique, la quantité de tons composant l’image dépend de la dynamique du capteur. Un appareil photo dont le capteur possède une très bonne dynamique est apte à retranscrire une scène comportant à la fois des basses et des hautes lumières.

Une fois la photo enregistrée par votre appareil, vous avez la possibilité de la visionner sur l’écran de ce dernier afin de contrôler cadrage et exposition.  Le problème vient du fait que la qualité des écrans ne permet pas de restituer la totalité des tons enregistrés par le capteur. Afficher l’histogramme permet alors de contourner cette limite et de vérifier avec précision l’exposition d’une image. C’est pourquoi je vous conseille de ne jamais vous fier à l’écran de votre appareil, l’histogramme est bien plus performant.

L’histogramme en pratique

Pour comprendre comment l’histogramme représente les données tonales d’une photo, voici la même photographie avec trois expositions différentes. Chacune est accompagnée de son histogramme (affiché sous Lightroom).

P1030637

Capture d’écran 2016-06-11 à 10.39.08

Cette première image est correctement exposée. L’histogramme comporte un maximum de tons moyens. Les noirs et les blancs sont quasiment inexistants ce qui veut dire que l’image ne comporte aucune zone bouchée (pixels totalement noirs) et aucune zone écrêtée (pixels totalement blancs).

P1030637-2

Capture d’écran 2016-06-11 à 10.40.54

Cette deuxième image est largement sous-exposée. Les tons représentés par l’histogramme sont, pour la majorité, placés dans la zone des tons foncés. Les zones réservées aux tons clairs et aux tons blancs sont vides.

P1030637-3

Capture d’écran 2016-06-11 à 10.42.37

Cette troisième image est surexposée. Une majorité de tons se trouvent vers la droite de l’histogramme. La ventilation entre les tons clairs, foncés et moyens est mauvaise.

Un bon histogramme

En règle générale, un bon histogramme doit offrir un maximum de tons moyens et une ventilation équitable entre les tons clairs et les tons foncés. Mais cette règle ne demeure valable que lorsque la photographie est prise dans des conditions lumineuses normales.

Capture d’écran 2016-06-11 à 10.39.08
Histogramme correspondant à une image bien exposée dans des conditions normales de luminosité.

Conclusion

L’histogramme apporte au photographe une aide précieuse, que ce soit lors d’une séance de prises de vues ou de retouche des photographies. Mais attention, vous ne devez pas lui vouer une confiance aveugle. En effet, le graphique est fonction de la scène photographiée. L’histogramme d’une photographie d’un sujet positionné devant un fond noir affichera nécessairement une quantité inhabituelle de tons foncés. (Voir illustration ci-dessous).

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Capture d’écran 2016-06-11 à 12.15.19

Si je n’ai qu’un seul conseil à vous donner, c’est de consulter l’histogramme après chaque photo. Si l’histogramme est trop à gauche ou trop à droite, votre image est sous ou surexposée. Utilisez alors le correcteur d’exposition de votre appareil. Refaites la photo et contrôlez à nouveau l’histogramme. Procédez ainsi jusqu’à ce que votre image soit correctement exposée. Avec un peu de pratique, vous réaliserez ces opérations très rapidement et vos photos seront toujours parfaitement exposées.

A très bientôt !

Jean-Michel

4 réflexions sur “Comprendre et utiliser l’histogramme

  1. Laurence

    Très bon rappel,tu vois dans le viseur de mon Sony Apsc j ai l’histogramme qui s affiche à chaque photo mais sur le nikon il me faut passer en live view
    Et ça c est un petit défaut qui m agace..mais bon il n y a que ça qui m agace alors du coup je m en passe…mais c est dommage. .

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  2. L’un des avantages apporté par les appareils hybrides c’est que l’on peut afficher l’histogramme avant même de prendre la photo. La correction de l’exposition est donc grandement facilitée. Pour les appareils reflex il faut prendre la photo et consulter l’histogramme à postériori.

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