Dans cet article, je vais me référer au matériel Fujifilm puisque c’est celui que j’utilise, mais nombre de mes conseils peuvent s’appliquer à d’autres marques de matériel.
Il y a deux choses qui viennent à l’esprit lorsque vous photographiez des animaux. La première c’est la connaissance du comportement animal. Sans elle vous manquerez beaucoup de photos. La deuxième, et la plus importante chose à posséder, c’est la patience. Sans elle vous abandonnerez rapidement ce genre photographique.
Une fois que vous avez acquis la connaissance comportementale de l’espèce et la patience nécessaire à la pratique de la photographie animalière, la prochaine étape va consister à utiliser correctement votre matériel photographique. Dans cet article, je vais énumérer quelques-uns des réglages de base de votre appareil (Fuji X-T1 ou X-T2). Ces réglages devraient grandement faciliter la réalisation de belles images.
1. Choisir un bon téléobjectif
Les animaux se méfient considérablement des humains, surtout en Europe où la chasse est très pratiquée, et il est important de ne pas ajouter à leur stress. C’est pour cette raison que les photographes animaliers utilisent des téléobjectifs. En ce qui concerne les lentilles X-Séries, trois téléobjectifs sont actuellement disponibles : le XF 55-200mm (équivalent 80-300 en full frame), le XF 50-140mm (équivalent 75-210) et le XF 100-400mm (équivalent 150-600). Si vos moyens vous le permettent, je vous recommande le XF 100-400mm en raison de son excellente qualité mais aussi parce que c’est le zoom le plus puissant de la gamme.
2. Sélectionnez le mode de mise au point correct
Lorsque vous essayez de photographier un sujet aux mouvements imprévisibles, il est essentiel d’avoir un système de mise au point rapide et précis. Le nouveau système autofocus à détection de phase AF-C zone, disponible sur les Fuji X-T1 et X-T2, constitue une aide précieuse lorsqu’il s’agit de suivre des sujets en mouvement.
Réglez votre boîtier en mode AF continu (AF-C). Sélectionnez maintenant le mode d’entrainement « rafale rapide » (de 8 à 11 images par seconde selon le boîtier), dans les paramètres du mode AF, sélectionnez « zone ». Vous disposez maintenant de la possibilité de choisir une grille de mise au point composée de 3×3, 5×3 ou 5×5 collimateurs. Si le sujet à photographier est de grande taille (un cheval, un buffle, un éléphant par exemple), je vous conseille d’utiliser la grille 5×5, si le sujet est plus petit (un oiseau par exemple) les grilles de mise au point 3×3 ou 5×3 seront suffisantes.
3. Utilisez une carte mémoire rapide
Il est très important d’utiliser des cartes mémoire en rapport avec les performances maximales de votre boîtier. Peu de photographes s’en préoccupent et c’est bien dommage. Après avoir dépensé des centaines d’euros (parfois plusieurs milliers) dans l’achat d’un excellent boîtier, les photographes rechignent souvent à mettre quelques dizaines d’euros supplémentaires pour acquérir des cartes mémoire rapides. En photographie animalière, ou en photo de sport, la vitesse de lecture/écriture des cartes est prépondérante. Si vous devez lâcher plusieurs rafales à la suite, le boîtier doit pouvoir suivre. Si ce n’est pas le cas, vous perdrez des occasions de réaliser de belles images. Pourtant, c’est bien pour cela que vous avez acheté le boîtier non ?
Les X-T1 et X-T2 sont compatibles avec les cartes mémoire UHS-II. Ces cartes, ultra rapides, sont capables d’encaisser des rafales de 8 images par seconde pour le premier et jusqu’à 14 pour le deuxième en mode Boost avec le grip. La carte UHS-II est légèrement différente des autres cartes SD. Au lieu de disposer d’une rangée de broches électroniques sur le dos de la carte, la carte UHS-II en contient deux. L’avantage ? La carte disposant de deux broches est capable de lire et d’écrire vos images en même temps et affiche un taux de transfert de 280 MB/seconde alors que la carte UHS-I ne travaille qu’à 95 MB/seconde. Bien entendu, ces vitesses sont théoriques… La réalité est parfois bien différente, mais sachez qu’une carte UHS-II est généralement 35% plus rapide que sa petite soeur.
Voici un tableau présentant les vitesses réelles des cartes UHS-II. Vitesses testées par un laboratoire indépendant.
Cartes mémoire SD UHS-II | Lecture en USB 3.0 | Ecriture en USB 3.0 | Ecriture sur un Fuji X-T2 | Voir les prix |
UHS-II Lexar Pro 64Go | 272,7 Mo / s | 244,5 Mo / s | 153.79 Mo / s | Amazon |
Toshiba Pro 64Go UHS-II | 258,8 Mo / s | 226,5 Mo / s | 143.43 Mo / s | Amazon |
Transcend 64GB UHS-II | 290,2 Mo / s | 182,1 Mo / s | 122.17 Mo / s | Amazon |
Delkin 32GB UHS-II | 253,5 Mo / s | 219,6 Mo / s | 139,70 Mo / s | Amazon |
Sandisk Extreme Pro 64Go UHS-II | 260,5 Mo / s | 214,8 Mo / s | 92.91 Mo / s | Amazon |
Sony 64GB UHS-II | – | – | 83.35 Mo / s | Amazon |
Comme vous pourrez le constater en regardant les tarifs, les cartes UHS-II ne sont pas données. Mais l’investissement est nécessaire si vous ne voulez pas voir s’effondrer les performances de votre boîtier. Sachez qu’un X-T1 doté d’une carte UHS-II fonctionnera plus rapidement qu’un X-T2 pourvu d’une carte UHS-I. Pourquoi avoir acheté un X-T2 dans ce cas ?
4. Obtenez la bonne exposition
L’exposition est primordiale pour la qualité d’une photo. En photographie animalière, les biotopes sont souvent différents, il faut en tenir compte pour l’exposition. Il faut également, pour chaque espèce animale, prendre en compte la couleur de sa peau, de sa fourrure, de ses plumes ou écailles. Certaines situations peuvent être un véritable cauchemar pour la cellule de votre appareil photo. Pour un oiseau blanc, comme une aigrette garzette, il faudra souvent corriger l’exposition à -1 diaphragme et parfois plus si l’oiseau évolue en plein soleil. N’hésitez pas à consulter l’histogramme, il vous permettra de trouver le bon réglage (voir ici le cours sur l’utilisation de l’histogramme).
Une belle photographie animalière est souvent basée sur le comportement de l’animal et sur l’émotion qu’il dégage. Pour saisir cette émotion, il convient impérativement de faire la mise au point sur son oeil. Pour que les yeux de l’animal soient nets et bien exposés, je vous conseille d’utiliser la mesure spot. L’exposition sera calculée sur une toute petite surface correspondant à la périphérie immédiate de l’oeil. C’est ainsi que l’on parvient à saisir l’émotion et à obtenir une exposition parfaite.
Astuce: Dans le menu de votre appareil mettez le réglage VER. EA SPOT ET ZONE Map sur OUI. Cela va permettre de synchroniser la mesure de la lumière spot avec le collimateur de mise au point que vous avez sélectionné.
5. Sélectionnez le mode Priorité à la vitesse
Que vous vous trouviez en Afrique, en Europe, aux États-Unis ou encore en Australie, vous allez vous trouver en présence d’animaux se déplaçant très rapidement. Il est donc important d’obtenir des images parfaitement nettes.
Sur le X-T1 ou le X-T2, tournez la molette de réglage de la vitesse d’obturation sur « T ». Cette position va vous donner accès à toute la gamme des vitesses d’obturation en tournant simplement la molette de défilement située sur la face avant de l’appareil. Vous pouvez ainsi modifier rapidement la vitesse d’obturation sans quitter l’oeil du viseur et sans avoir à tourner physiquement le sélecteur de vitesse situé sur le dessus de l’appareil.
Pour photographier un oiseau en vol, placez ce dernier au centre de la zone AF sélectionnée, appuyez sur le déclencheur à mi course et attendez que les collimateurs de la zone AF accrochent l’animal. Cette action permet de mettre en oeuvre le stabilisateur de l’objectif. Lorsque la mise au point est faite lâchez une rafale sans interrompre le mouvement de suivi de l’animal. Cette technique dite du « suivi panoramique » demande un peu de pratique, mais elle n’est pas très compliquée à maîtriser.
6. Gardez les deux yeux ouverts
Cette astuce est très efficace, mais elle est souvent méconnue de nombreux photographes. Lorsque vous regardez dans le viseur essayez de garder les deux yeux ouverts. Cela vous permettra de suivre votre objectif tout en gardant un oeil sur son environnement. En fermant un oeil, vous vous isolez et vous risquez de manquer des occasions nouvelles de prises de vues.
7. Pratiquez, pratiquez et pratiquez encore
Sans pratique, vous êtes voué à l’échec. Commencez par vous entrainer en photographiant des oiseaux. C’est une bonne école qui vous apprendra à maîtriser la technique du suivi panoramique.
Si vous suivez tous les conseils ci-dessus et gardez les yeux ouverts, vous réaliserez des images spectaculaires.
Bonne chance et faites de belles photos !
Jean-Michel
Toujours des articles très intéressant! A quand un test du fuji x-t2 par tes soins?
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Très bons conseils pour débutants et excellant mémo pour les amateurs confirmés dont je fais parti et qui ont souvent besoin de revenir aux fondamentaux
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