La profondeur de champ est un concept très utilisé en photographie, c’est pourquoi j’ai décidé d’y consacrer un article complet.
Définition de la profondeur de champ
La profondeur de champ correspond à la zone de l’espace dans laquelle doit se trouver le sujet à photographier pour que l’on puisse en obtenir une image que l’oeil acceptera comme nette.
L’étendue de cette zone dépend des paramètres de la prise de vue ; notamment de la distance de mise au point, de l’ouverture du diaphragme et des dimensions de la surface sensible (capteur ou pellicule). La connaissance de la profondeur de champ est nécessaire à la maîtrise des prises de vues. Dans la pratique, le contrôle de la profondeur de champ permet de mettre en valeur votre sujet en photographie de portrait, de paysage, de nature morte ou encore en photo de rue. Plus la profondeur de champ est étendue, plus elle intègre le sujet dans son environnement. A contrario, plus elle est courte, plus elle l’isole. Les plans en avant et en arrière du sujet seront alors plus ou moins flous.
La théorie c’est bien, mais concrètement sur le terrain ?
Lorsque le photographe a trouvé un sujet, il va chercher à le mettre en valeur afin d’obtenir la plus belle image possible. Pour cela, il va devoir régler la profondeur de champ, choisir l’arrière plan et soigner son cadrage.
Une image vaut mieux qu’un long discours…
Ces exemples commentés vont vous permettre de comprendre ma démarche :
Pour mettre en valeur cette fleur d’asphodèle, j’ai choisi de réduire au maximum la profondeur de champ afin de bénéficier d’un fond très flou. La fleur étant de couleur blanche, je me suis alors positionné face à un petit arbuste afin d’obtenir un arrière plan foncé, propice à offrir un joli contraste. Enfin, j’ai placé mon objectif à hauteur de la fleur pour éviter de phénomène d’écrasement provoqué par une prise de vue en plongée.
Pour restituer l’ambiance orageuse qui baigne ce paysage, j’ai choisi d’utiliser une grande profondeur de champ. Cela m’a permis de conserver tous les détails dans les différents plans de l’image. Le champ de colza apporte une couleur chaude qui contraste avec le ciel. Sa hauteur a été volontairement réduite afin de mettre en valeur ces magnifiques formations nuageuses. Enfin, j’ai cadré de manière à placer le départ du chemin qui coupe en deux le champ de colza dans l’angle inférieur droit de mon image.
Pour ce portrait en extérieur, j’ai choisi de réduire la profondeur de champ afin d’isoler le modèle de l’environnement. Ainsi, le regard du « spectateur » se dirige naturellement vers les yeux de la jeune fille (pour info, c’est toujours les yeux que l’on regarde en premier dans un portrait).
Dans les photos de mariage, je recherche souvent les situations où les mariés se trouvent sur des plans différents. Une profondeur de champ appropriée me permet alors d’isoler l’un des mariés. Dans la photo suivante, je fais la mise au point sur le second marié en prenant soin de conserver une grande ouverture de diaphragme. La succession de ces deux photos dans un album est généralement très appréciée.
Les quelques exemples ci-dessus vous ont montré l’importance de la maîtrise de la profondeur de champ. Dans certains cas, elle permet d’isoler le sujet de son environnement, dans d’autres, elle conserve un maximum de détails aux différents plans de l’image.
Imaginez la photo ci-dessus avec une grande profondeur de champ. La position des mariés aurait permis de les mettre légèrement en valeur. Mais, telle une abeille butinant fleur après fleur, le regard du « spectateur » se serait perdu sur les visages des personnes placées à l’arrière plan.
Comment régler la profondeur de champ ?
Pour jouer sur la profondeur de champ de vos photos, vous devez régler votre boîtier en mode « priorité à l’ouverture » (mode Av ou A selon les appareils). Ce mode va nous permettre de spécifier l’ouverture du diaphragme, l’appareil se chargeant de trouver la vitesse d’obturation adéquate.
La règle !
La règle est assez simple, la voici :
- Pour maximiser la profondeur de champ, je choisis une faible ouverture de diaphragme (f/14 ou f/16 par exemple).
- Pour minimiser la profondeur de champ (afin d’obtenir un arrière plan flou), je choisis une grande ouverture de diaphragme (f/2.8 ou f/4 par exemple).
Sur votre appareil photo une petite ouverture est caractérisée par un grand chiffre tandis qu’une grande ouverture se voit affubler d’un petit chiffre.
Retenez ceci :
- petit chiffre = petite profondeur de champ.
- grand chiffre = grande profondeur de champ.
La profondeur de champ en fonction du type de photo
- Les photos de groupe : grande profondeur de champ pour que tout le monde soit net.
- Les photos de fleurs : faible profondeur de champ pour que la fleur se détache de son arrière plan.
- La photo de portrait : faible profondeur de champ afin d’isoler le sujet de son environnement.
- La photo de paysage : grande profondeur de champ afin que tous les plans soient nets.
- La photo d’architecture : grande profondeur de champ afin de rendre hommage au travail de l’architecte.
- La photo de rue : grande profondeur de champ afin montrer le sujet évoluant dans son environnement.
Conclusion
La profondeur de champ est une notion très importante de la photographie. Grâce à elle, le photographe guide le regard du « spectateur », expliquant ainsi ce qu’il souhaite lui montrer.
Pour conclure, je dirai qu’il existe une possibilité de maximiser encore plus la profondeur de champ. On parle alors d’hyperfocale. Ce sera le thème de mon prochain article.
A très bientôt.
Jean-Michel.
Que cet article est bien expliqué et imagé ! Le côté pratique en est plus explicite, bravo et merci !
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Quel bonheur de vous lire quand on aime la photo et que l’on n’est pas spécialiste.
je viens d’acheter un Sony Rx10 IV , merci de m’aider à l’utiliser correctement.
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